Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
En quelques pages, à la première personne, Annie Ernaux raconte une relation vécue avec un homme de trente ans de moins qu'elle. Une expérience qui la fit redevenir, l'espace de plusieurs mois, la «fille scandaleuse» de sa jeunesse. Un voyage dans le temps qui lui permit de franchir une étape décisive dans son écriture.Ce texte est une clé pour lire l'oeuvre d'Annie Ernaux - son rapport au temps et à l'écriture.
Un si petit livre signé Annie Ernaux, ça ne se refuse pas !
Après avoir lu Les armoires vides, La place, La honte, L’événement, Les années, Le vrai lieu et Écrire la vie qui reprenait une grande partie de l’œuvre de notre Prix Nobel de Littérature 2022, me voici avec Le jeune homme, ouvrage qui permet de comprendre un peu mieux son autrice.
Alors, je me suis plongé dans la lecture : Le jeune homme et ses 37 pages dans lesquelles Annie Ernaux, avec sa franchise habituelle et son écriture épurée, se confie.
Ce jeune homme, étudiant, a trente ans de moins qu’elle et c’est lui qui est demandeur. Alors, pourquoi pas ?
C’est à Rouen où Annie Ernaux a fait ses études supérieures, qu’ils font l’amour et se découvrent. Surtout, elle ne voit pas pourquoi elle se refuserait ce que certains hommes vivent sans vergogne.
Pour elle, c’est un vrai bain de jouvence. Elle a 54 ans, est ménopausée et il lui témoigne une grande ferveur, se montre d’une jalousie extrême. Elle s’amuse des regards au restaurant, ceux des autres hommes mais surtout des femmes de son âge et se voit même draguée par d’autres jeunes hommes.
J’ai souri en lisant cette expérience initiatique et apprécié la formule comparant le présent à un passé dupliqué. J’ai été un peu sceptique quand elle parle de pauvreté du jeune homme puis raconte leurs voyages à Venise, Madrid, Capri et même Fécamp ! Annie Ernaux assure !
Moins drôle mais tout aussi évocateur de l’œuvre de l’écrivaine, l’évocation de son avortement clandestin relie Le jeune homme à ses livres précédents et permet de mieux les comprendre.
Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2023/10/annie-ernaux-le-jeune-homme.html
Comme à son habitude, Annie Ernaux, nous embarque dans un très court récit où elle nous livre sa relation amoureuse avec un homme beaucoup plus jeune. son style et la simplicité de ses mots nous embarque à travers elle.
La relation d’une femme mûre avec un jeune homme de 30ans de moins, qui a fait scandale à son époque, permet grâce au style incisif et direct à chaque femme de se retrouver dans ses sentiment amoureux et cela à tout âge.
Annie Ernaux
Le 6 octobre prix Nobel de littérature, à 82 ans, la 17e femme à recevoir le prix, et la 16e mais 1ère femme lauréate française, depuis 1901. Elle a écrit plus de 20 livres et remporté une dizaine de distinctions dont le prix Renaudot en 1984, le prix de la langue française en 2008, le prix Marguerite Yourcenar en 2017 ou encore celui de l’Académie de Berlin en 2019…
«avec Annie Ernaux, c'est la France qui est couronnée. Et l'effet séduction d'une romancière qui est dans l'air du temps depuis plusieurs décennies déjà» affirme depuis toujours Olivia de Lamberterie (ELLE, TeleMatin…) et #MohammedAissaoui (LeFigaro…)
Quoiqu’il en soit, l'incroyable effet prix Nobel sur la vente de ses livres: Gallimard a procédé à la réimpression de 900.000 ex des ouvrages de la lauréate.
C’est une énigme pour moi qui ne l’avait jamais lue. Adulée et rabrouée en même temps, extraordinairement projetée sur le devant de la scène par ses fans et très critiquée par d'autres… Et pas que de la part des misogynes.
J’ai voulu me faire ma propre opinion évidemment….
« Le jeune homme » texte personnel, sur l’impersonnel aussi et la société... je n’ai pas aimé du tout, heureusement il est aussi court que mon ennui fut profond.
Je peux comprendre que sa mémoire soit aussi celle de toute une génération, c’est un peu notre histoire (la femme libre gênante qui sort avec un jeune homme de 30 ans son cadet -ou de cet âge, peu importe- le regard des autres, les difficultés et combat pour l’avortement dans les années 60…..) Alors plutôt que de lire un autre de ses romans, j'ai vu le film «l’Evénement» de son roman éponyme, qui a inspiré Audrey Diwan et a reçu un Prix au Festival du CinémaRoman à Nice le 9 oct.22. C’est «d’après le roman de… » mais au moins je n'ai pas été déçue, il est vraiment superbe, je vous le recommande.
Alors que me conseillez-vous également de lire pour mieux la connaître et l’apprécier davantage peut-être ? « la place » 1984 sur son père?, « L’autre fille » ? 2011, sur « le vide » laissé par sa sœur inconnue, ou « les Années», sur sa vie, 2008 ?
Bonnes lectures et découvertes à vous !
Le jeune homme – Annie Ernaux
Passer une nuit avec un étudiant malhabile de 30 ans son aîné c’est ce que retrace les 26 pages de ce récit ?
Annie Ernaux revient sur un amour, sur un passé, qui à l’âge de 54 ans a éprouvé une forme de jouissance qui n’est plus qu’une infime partie de pages qui se détache de sa mémoire.
N’aurait-il pas été intéressant à l’instar d’écrit de Stéphan Zweig de détailler son corps, millimètre par millimètre ou d’une Marguerite Duras de perdre ce corps, cet amour dans la nuit de tous les songes ?
C’est un récit très court et intimiste comme le sont tous les récits d’Annie Ernaux, c’est une petite parenthèse amoureuse et sexuelle dans sa vie de femme de 55 ans.
Cette liaison avec cet étudiant de 30 ans son cadet suit la genèse d’un roman qui parle de cet avortement clandestin qu’elle a subi alors qu’elle était étudiante comme lui.
Cet amour, qui attire les regards, la comble, car pourquoi les femmes mures n’auraient pas le droit de s’afficher avec des jeunes hommes puisque le contraire semble n’étonner personne. Et elle sait être convaincante et provocante, Annie, lorsqu’on touche au féminisme.
Á travers le comportement de ce jeune étudiant, « désargenté, issu d’un milieu populaire » elle retrouve ses origines modestes :
« Il était le porteur de la mémoire de mon premier monde ».
Elle épingle même ces petits gestes, les mêmes que les siens autrefois et c’est comme une marche arrière dans sa vie :
« J’avais l’impression de rejouer des scènes et des gestes qui avaient déjà eu lieu, la pièce de ma jeunesse.
Elle met une certaine distanciation quand elle évoque sa relation qui se joue au présent, dans cette l’immédiateté qui lui apporte une certaine jouissance. Elle est aussi dans les souvenirs, ceux de ses amours passés, plutôt que dans un avenir commun incompatible avec leur différence d’âge :
« Avec lui, je parcourais tous les âges de la vie, ma vie. ».
Le jeune homme a joué ce rôle « d’ouvreur du temps » dans la vie de l’écrivaine, lui permettant d’écrire son roman jusqu’à ce qu’elle le quitte.
« Plus j’avançais dans l’écriture de cet évènement qui avait eu lieu avant même qu’il soit né, plus je me sentais irrésistiblement poussée à quitter A. »
Malgré la sincérité qui perce tout au long du récit, on a l’impression qu’elle se sert de la jeunesse de son amant, qu’il est un catalyseur pour retrouver sa jeunesse étudiante et lui permettre d’entrer en écriture.
Et la brièveté du récit ne fait que renforcer mon impression. Peut-être qu’avec un texte plus long, plus fouillé aurait-on pu sentir davantage cette complicité et ce plaisir simple qui vont bien au-delà de la différence d’âge ?
Cette lecture m’a laissée sur ma faim.
C'est une belle écriture, fluide, claire, précise. Il n'y a pas de mièvrerie mais un regard lucide sur la beauté de cette relation et finalement ce qu'elle recouvre : la résonance avec une histoire tabou du passé (relation sexuelle, grossesse, avortement).
Il y a un processus de recul intelligent, sans concession et pudique à la fois. Les choses sont dites mais non étalées. C'est très court et cela ce texte se suffit à lui-méme.
Il n'y a aucun doute, je suis une inconditionnelle d'Annie Ernaux.
J'ai tout lu et tout relu. J'ai eu l'immense bonheur de la croiser et d'échanger avec elle quelques mots. Elle est et reste l'un(e) de mes auteur/autrice préféré(e).
Mais cette fois, je crois que nous arrivons aux confins de l'abus
Cet ouvrage contient tout au plus 36 pages en police immense et avec des interlignes qui permettent de dire que le texte est réellement aéré !!!
Je crois sincèrement que nous ne sommes pas loin du "foutage d'édition".
Et pourtant comme toujours j'ai aimé la narration, j'ai aimé le fait que ce récit vienne compléter intelligemment son œuvre en permettant de mettre en parallèle des évènements concrets avec son travail d'écriture.
Pourtant, je crois qu'un article littéraire ou un texte à l'intérieur d'un ensemble comme 'écrire la vie" aurait été parfait et ce texte m'aurait spécialement touché mais là, j'ai eu la sensation d'être prise pour un lecteur sous emprise.
Je n'ai pas de doute que cet avis ne fera pas l'unanimité mais c'est sincèrement ce que j'ai ressenti.
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