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7 juin 2042. Monaco est aux mains des ayatollahs, le réchauffement climatique a fait du beach-volley le sport national et les poils de lémuriens servent de carburant. Dans le petit village paumé de Gourdiflot-le-Bombé, Arthur et sa fiancée se préparent à la soirée costumée de Patrick le culturiste. Mais à 20 h 42, le destin d'Arthur et celui de l'humanité vont basculer lorsque Alain Delon est victime d'une tentative d'enlèvement par des extraterrestres. Au cours de cette minute qui n'en finit jamais, on croise le père Cadick, les piliers de bar J-Bob et Francis qui, entre deux Ricard, parlent paradoxes temporels, ou encore Lucas, un auteur de SF en panne d'inspiration accusé d'agression sur Marylin Monroe...
Un roman à consommer avec modération : le fou rire est parfois mortel.
Pierre Maury - Le Soir (Belgique)
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Découvrez la Chronique : "Le Grand N’importe quoi" J.M. Erre
Que s'est-il passé le 7 juin 2042 à 20h42.
Ou plutôt que va-t-il se passer le 7 juin 2042...
Le monde en 2042 a un peu changé.
Le beach volley a remplacé le foot comme sport national en raison de la disparition des pelouses victimes du réchauffement climatique.
Sarkozy, 87 ans, en est à sa huitième campagne présidentielle.
Eric Zemmour est devenu moine bouddhiste en 2028.
Les frères Bogdanoff ont obtenu le prix Nobel de physique et littérature en 2032.
Daniel Cohn-Bendit a mené une révolution écologique en mai 2038.
Alain Delon fait toujours la une de Paris Match à 106 ans.
Les Malgaches ont implanté des usines dans le monde entier, suite à un développement prodigieux dû à la découverte d'une molécule miracle dans le poil de lémurien, animal endémique de leur île.
Rien que de très banal en somme, à part peut-être pour les nostalgiques de la France Black-Blanc-Beur de 1998, la regrettable disparition du foot. Mais bon, le beach volley, c'est bien aussi.
Le récit débute par le suicide par pendaison d'Alain Delon, le président des homonymes anonymes. Cet homme, qui a tout raté dans une vie consacrée aux extraterrestres, aperçoit une soucoupe volante au moment où, ironie du sort, il a enfin parfaitement réussi quelque chose : le noeud de la corde.
Le ton est donné une nouvelle fois par J.M. Erre. C'est totalement déjanté, dans une histoire où l'humour noir est au service de situations loufoques. Bienvenue en Absurdie.
Arthur est un écrivain de science-fiction qui ne vit pas de ses livres car :
petit 1 : on ne peut pas vivre en écrivant de la SF.
petit 2 : il n'en a jamais fini un.
Originaire d'un petit état islamiste dirigé par un certain mollah Albert, il s'est réfugié en France après avoir échappé de justesse aux représailles talibanes pour avoir gardé un disque d'une chanteuse prénommée Stéphanie.
Une régurgitation intempestive l'ayant fait viré de l'anniversaire du bodybuildé Patrick par le culturiste et ses copains, il se retrouve a déambuler dans les rues de Gourdiflot-le-Bombé déguisé en Spider-Man. Il assiste à l'enlèvement d'Alain Delon – le pendu pas le centenaire - par des extraterrestres, et échappe successivement aux culturistes décérébrés, à des lémuriens affamés, à un paysan à la gâchette facile, aux gendarmes David et Vincent, et à la maire du village aux mains baladeuses. Il croise momentanément Lucas, sorte d'alter ego écrivain de SF comme lui, également en fuite après s'être retrouvé dans une posture compromettante avec Maryline.
Heureusement, le bar « Le dernier bistrot avant la fin du monde » lui procure à plusieurs reprises un refuge bienvenu.
J-Bob, ivrogne invétéré, y tient audience tout en regardant le « Pas Trés Normal Show » à la télé, tenant de savants discours sur l'infiniment petit et l'infiniment grand, dans lesquels s'invitent Montaigne, Victor Hugo, Voltaire, Heisenberg, Schrödinger et son chat, les lois de la physique quantique, Roswell et la zone 51, nombre qui ramène finalement Francis, le patron du bistrot, à ce qu'il maîtrise parfaitement.
Si avec ça vous trouvez que ce n'est pas du grand n'importe quoi !
À lire de toute urgence pour se projeter en 2042 et oublier la morosité ambiante.
"Tout avait commencé, au soir du samedi 7 juin 2042, quand Arthur K. avait vomi sur sa fiancée.
Après avoir déambulé dans un village perdu en costume d'homme-araignée, il avait rencontré des extraterrestres qui avaient enlevé Alain Delon, il avait failli se faire exorciser par une vieille folle avant de s'habiller en prêtre pour prendre en stop sur son vélo la maire du village aux mains baladeuses. Pour couronner le tout, il était poursuivi par des culturistes costumés et courait le risque à tout moment de se prendre un coup de fusil. Arthur en tira une conclusion adressée à la cantonade dans les rues désertes: Mesdames, messieurs, nous nageons en plein grotesque."
Extrait qui pourrait résumer le roman si nous en abandonnions la lecture à la page 50.
C'est bien ce que j'ai failli faire, désabusé, consterné par tant de loufoqueries vide de sens.
Et, j'aurais fait là une terrible erreur.
J.M Erre passe rapidement la surmultipliée et fait alterner loufoque/humour scabreux avec du SENS.
Le sens de la vie, le poids de la littérature, l'intérêt de nos vies humaines, la prédestination.
Autant de thèmes "insérés" dans des tonnes de gags plus ou moins drôles.
J'avoue avoir été bluffé par ce court roman qui a bien failli me tomber des mains mais qui a trouvé un incroyable second souffle pour s'achever en apothéose.
Chapeau bas Mr J.M Erre !
De l’auteur, j’ai aimé tous les romans que j’ai lu (tous sauf un). J’aime son univers décalé et son humour travaillé, plein de petits détails de langage jubilatoire.
Même si je ne suis pas fan de science-fiction, l’auteur a réussi à m’emmener dans son histoire invraisemblable.
Et là ou l’auteur fait fort, c’est quand il nous parle, à travers ses personnages, de physique quantique et du chat de Schrödinger. J’ai entrevu un début de compréhension, bien que cette question tienne plus de la philosophie, à mon avis, que de la science dure.
J’allais oublier les Malgaches qui ont racheté toutes les grosses entreprises planétaires. Ainsi, McDonald est devenu MalagMcDo. Entre autre.
L’auteur publie avec régularité un roman tous les deux ans. Je prends donc RDV pour 2018.
L’image que je retiendrai :
Celle des deux alcooliques devant leur boisson et leurs cacahouètes venant à manquer, se demandant si le chat est encore vivant dans le carton…..
http://alexmotamots.fr/?p=1831
Je vais être franc, la nouvelle cuvée J M Erre, cru 2016, m'a paru moins gouleyante que les précédentes années. Grand fan de tous ces ouvrages ( que j'ai offerts par dizaines), c'est avec la gourmandise d'un gamin élevé par des parents adeptes du bio face à un paquet de fraises Tagada que je me suis jeté dans "Le grand n'importe quoi ". Et bien vite, j'ai regardé mon paquet de bonbons pour vérifier s'il n'y avait pas tromperie sur la marchandise et que l'on ne m'avait pas refilé un ersatz de marque distributeur, un Gilles L. par exemple ... Non, c'était bien l'auteur des excellents " La fin du monde a du retard" ou autre "Mystère Sherlock"... Alors je me suis accroché....
Entendons-nous bien, je suis peut être un peu resté sur ma faim, mais ce n'est quand même pas raté. On retrouve ces petites phrases inimitables, que l'on voudrait avoir écrites et qui se succèdent pendant 300 pages ( Pour le plaisir, une, prise au hasard :" Même la chaîne hi-fi, qui assurait pourtant que les démons de minuit l'entraînaient au bout de la nuit, s'arrêta toute seule. " ). Son écriture, en plus de dérouler un humour constant, dézingue tout sur son passage : la télé, la politique, les modes, les bourgs de campagne, .... Mais l'histoire est tellement déjantée qu'on se demande bien comment, J M Erre, spécialiste en intrigues ahurissantes avec mille vrilles, saltos, doubles axels, sauts périlleux, va pouvoir cette fois-ci retomber sur ses pieds. On devine très vite qu'une conclusion finement cartésienne risque d'être problématique avec son histoire d'extra-terrestres envahissant un pauvre village peuplé d'une mairesse vétérinaire et nymphomane, de tenanciers de bars avinés parlant physique quantique, de culturistes déguisés en super héros ou d'un papy à la gâchette facile. Et sans révéler la fin, son intelligent et joyeux pied de nez, hommage vibrant aux créateurs littéraires, n'arrive pas à faire oublier que l'atterrissage final est plus proche de celui de l'albatros que de l'aigle majestueux auquel il nous avait habitué.
Ce grand n'importe quoi, pas totalement réussi dans le sens où, au lieu de m'emporter dans sa folie absurde et humoristique, m'a fait constamment naître une interrogation pas des plus emballantes : "Mais où veut-il en venir ? ". L'écriture, qui m'a semblé un poil plus paresseuse qu'à l'accoutumée, n'arrive pas à emporter cette intrigue délirante et un peu trop abracadabrante vers les sommets habituels.
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