"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Charles A. Morgan, chimiste, auteur, philosophe et collectionneur, laisse à sa mort une maison et une collection faite de "choses" accumulées sans hiérarchie ni direction précise, dans un geste affranchi et fou. Fasciné par son livre unique, intitulé "Stuff", un dilettante récalcitrant pose sa candidature pour aider à la préservation de "l'oeuvre" de Morgan. Il en devient le gardien au sens le plus féroce et le plus sauvage du terme, cohabitant avec ces choses qu'il continue de déchiffrer, jusqu'à devenir l'une d'entre elles.
D'une élégance rare, la phrase de Doon Arbus épouse les méandres de la pensée d'un esprit envahi et nous entraîne irrémédiablement dans sa logique. Son premier roman est un objet étrange et envoûtant, proprement extraterrestre.
Amateurs d'étrange, d'énigmatique, de nébuleux, de douce folie, approchez et venez vous plonger dans Le Gardien, premier roman de Doon Arbus.
Attention, le chemin que vous empruntez ne sera ni rectiligne, ni logique.
Le Gardien, c'est ce dilettante, fasciné par l'œuvre de Charles Morgan, un collectionneur, auteur d'un unique ouvrage sur le charisme des objets. A la mort de ce dernier, il se fait engager comme gardien dans le musée abritant la collection du Dr Morgan.
"Deux fois par jour, six jours par semaine", le gardien accompagne les curieux parmi les divers objets collectionnés du vivant de leur propriétaire.
C'est un texte bien étrange que celui-ci, et dès les premières pages, le style est au diapason de l'ambiance, sinueux, parfois tortueux.
Le Gardien est une création en soi, portant l'empreinte très personnelle de son autrice. Les descriptions en font une œuvre très visuelle, et le style s'accorde à l'atmosphère très travaillée.
Cependant, je n'ai pas réussi à entrer dans l'histoire. Si j'ai aimé la reconstitution de ce musée hétéroclite, j'ai eu plus de mal à être touchée par le gardien, qui est resté trop nébuleux pour moi.
Doon Arbus, nous livre ici un premier roman qui semble largement inspiré de l’œuvre de sa mère, la célèbre photographe Diane Arbus. Le narrateur, le gardien, nous conte la visite par un groupe de neuf personnes, d’une maison-musée extraordinaire. Le titre anglais, Caretaker, qui signifie littéralement « qui prend soin de » convient encore mieux à ce roman. La visite sera en tous points époustouflante, envoutante, inquiétante.
Les visiteurs seront déstabilisés par la singularité de la découverte d’objets plus insolites les uns que les autres, antiquités comme objets contemporains totalement décalés par rapport à l’endroit où ils sont déposés. Ils sont en outre acteurs de leur propre visite, au point d’être pris au piège. Je ne raconterai pas l’issue, je dirai juste qu’ils devront y laisser un peu d’eux-mêmes.
Ce qui est sûr c’est que le gardien se joue d’eux et que ce premier roman est difficile à classer : tour à tour gore, humoristique, caustique, inquiétant. Chacun ressort avec un regard changé et différent sur leur relation aux autres, au passé, et au monde matériel. Et rien ne nous empêche d’en faire autant sans avoir la chance de visiter un tel lieu et de vivre une telle expérience ! Le ton est vif et haletant. Une atmosphère qui m’a captivée et que je n’ai pas pu lâcher dès les premières pages tournées. Une autrice à suivre !
https://accrochelivres.wordpress.com/2022/02/03/le-gardien-doon-arbus/
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