"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Une petite bourgade aux confins de la Belgique, de l'Allemagne et des Pays-Bas est bouleversée par le retour du docteur Hoppe, un enfant du pays parti depuis longtemps. La surprise est d'autant plus grande qu'il emménage avec ses trois fils, des triplés à l'aspect étrange. Les rumeurs vont bon train, mais le docteur et sa descendance s'intègrent doucement. Un roman captivant sur le rapport entre la science et la foi.
Après mon coup de cœur pour « Courrier des tranchées », j’ai eu envie de lire un autre titre de Stefan Brijs. J’y ai découvert un roman très bien mené mais au registre complétement différent et beaucoup plus inquiétant (même si le contexte historique de la guerre 1914/1918 n’avait rien de très rassurant dans le premier !).
« Le Faiseur d’anges » se découpe en trois parties.
Tout d’abord, dans le milieu des années 1980, ce roman s’ouvre en nous faisant découvrir tout de suite le personnage principal du roman : Victor Hoppe. Il est médecin et vient s’installer dans la maison familiale qui avait appartenu à son père bien des années plus tôt. Il attire ainsi la curiosité des habitants de Wolfheim, petit village belge qui émettent plusieurs hypothèses quant aux raisons de son retour avec ses triplés âgés de quelques semaines à peine. Dans cette partie nous suivons la vie de cet homme avec ses enfants. Son comportement étrange et le développement surprenant de ses enfants nous intriguent. On émet des hypothèses, des indices nous mettent sur la voie, on se demande si on peut y croire.
Après quelques années passées à leur côté, la deuxième partie propose un retour en arrière dans le temps au moment où Victor vient de naître. Ses parents, sa malformation au visage, le syndrome d’Asperger, forme de trouble autistique dont il souffre et qui n’est pas du tout pris en compte comme tel à cette époque. L’auteur relate comment les personnes « différentes » pouvaient être traitées alors dans notre société. L’enfance et l’adolescence de Victor éclaire beaucoup sur son comportement une fois adulte.
Enfin, la troisième partie revient là où la première s’était arrêtée et nous sommes happés dans une spirale infernale.
Le thème central de ce livre est celui des manipulations génétiques et montrent jusqu’où certains peuvent aller pour mener leurs « expérimentations ». Lorsque nos yeux se posent sur le « Et si c’était vrai. » inscrit en bas de la couverture, notre inquiétude monte. Nous pensons à l’écho qui pourrait résonner dans notre société actuelle et les conséquences que cela aurait sur l’humanité.
Le sujet de la religion est également très présent puisque Victor a reçu une éducation religieuse forte qui le tourmentera toute sa vie.
Stefan Brijs mène avec brio son roman que j’ai eu envie de finir même si certains passages ont heurté ma sensibilité à cause de la cruauté des situations.
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