Récompensée pour "Over the rainbow", la romancière vous dévoile ses lectures incontournables
Un divorce forcément douloureux, une grande maison victorienne troquée contre un appartement en haut d'une colline dans le nord de Londres, deux filles à élever et des factures qui s'accumulent... Deborah Levy a cinquante ans quand elle décide de tout reconstruire, avec pour tout bagage, un vélo électrique et une plume d'écrivain. L'occasion pour elle de revenir sur le drame pourtant banal d'une femme qui s'est jetée à corps perdu dans la quête du foyer parfait, un univers qui s'est révélé répondre aux besoins de tous sauf d'elle-même. cette histoire ne lui appartient pas à elle seule, c'est l'histoire de chaque femme confrontée à l'impasse d'une existence gouvernée par les normes et la violence sournoise de la société, en somme de toute femme en quête d'une vie à soi.
Ce livre éblouissant d'intelligence et de clarté, d'esprit et d'humour, pas tant récit que manifeste, ouvre un espace où le passé et le présent coexistent et résonnent dans le fracas incessant d'une destinée. Le Coût de la vie tente de répondre à cette question : que cela signifie-t-il pour une femme de vivre avec des valeurs, avec sens, avec liberté, avec plaisir, avec désir ? La liberté n'est jamais gratuite et quiconque a dû se battre pour être libre en connaît le coût. Marguerite Duras nous dit qu'une écrivaine doit être plus forte que ce qu'elle écrit. Deborah Levy offre en partage cette expérience.
Récompensée pour "Over the rainbow", la romancière vous dévoile ses lectures incontournables
https://animallecteur.wordpress.com/2023/06/27/le-cout-de-la-vie-deborah-levy/
Le coût de la vie fait parti d’un triptyque composé d’un premier tome intitulé Ce que je ne veux pas savoir où l’auteure revient sur son enfance en Afrique du Sud et Majorque avant de s’installer en Angleterre, le deuxième tome est Le coût de la vie dans lequel Deborah Levy parle de sa vie de femme divorcée, de mère de famille, de sa bataille pour se maintenir économiquement à flot et son désir de vivre de sa plume et enfin le troisième volet Etat des lieux, elle revient à nouveau sur ses différents voyage mais surtout dresse un inventaire de ce qu’elle possède. Ces trois romans peuvent se lire indépendamment les uns des autres, n’ayant pas lu le premier, la compréhension du deuxième n’a pas été altérée.
Dans ce texte j’y ai trouvé de très bonne idées, des réflexions sur le féminisme, sur la féminité, la liberté et l’indépendance, mêlées à des anecdotes, des instants de vie et des rencontres de l’écrivaine. Elle y livre des détails de sa vie quotidienne et son expérience douloureuse du divorce qui pourtant a été bénéfique pour elle. La couleur lumineuse du jaune est omniprésence en contraste avec le récit de la mort de sa mère, sa quête quotidienne de glaces à l’eau pour lui apporter à l’hôpital, un poulet qui meurt une deuxième fois en étant écrasé par une voiture, un appartement froid sans eau, son vélo électrique, le cabanon vétuste que lui prête une amie pour qu’elle puisse écrire.
J’ai cependant j’ai trouvé qu’il y avait trop de ceci et pas assez de cela pour adhérer complètement à ce récit. Les anecdotes de vie quotidiennes sont pour certaines beaucoup trop détaillées et sans grand intérêt tandis que des réflexions qui mériteraient qu’on s’y attarde plus sont exposées trop brièvement. Je n’ai pas été transportée par cette écriture qui pourtant à été de nombreuses fois saluée par les critiques et même récompensée.
" Vivre sans amour est une perte de temps. Je vivais dans la République de l'Ecriture et des Enfants. Je n'étais pas Simone de Beauvoir, après tout. Non, j'étais descendue du train à un arrêt différent (mariage) et avais changé de quai (enfants). Elle était ma muse, mais je n'étais certainement la sienne."
Prix Fémina étranger pour ce petit essai moitié autobiographie moitié réflexion.
Ces mémoires sont très personnelles et l'écriture pudique.
L'auteure, âgée d'environ 50 ans, nous laisse entrer dans sa vie, à un moment où elle s'est récemment séparée de son mari et qu'elle est en pleine phase de reconstruction.
Quelques passages sont poignants comme l'agonie de sa mère et sa volonté chaque jour de lui apporter une glace à l'eau ; un moment de la vie où les enfants partent de la maison et où les parents partent tout court.
Il y a des anecdotes pétillantes ; la nécessité d'écrire dans un petite cabanon, le meilleur ami qui se marie pour la troisième fois, le nouvel ami rencontré lors d'un enterrement.
Il y a aussi de l'humour parfois. Sa relation avec son vélo électrique qui lui donne un sentiment de liberté est joyeux, l'épisode avec sa voisine caustique.
Telles sont les réflexions d'une femme qui a cessé de se définir en fonction des attentes des autres, et qui est déterminée à devenir l'auteur de sa propre vie.
L'écriture est sensible, Il est question d'amitié, d'introspection, d'envie de légèreté, de vivre pleinement.
Elle se livre sans se prendre au sérieux. J'ai apprécié cette lecture
Tome 2 : « Le coût de la vie » : la cinquantaine, le mariage qui capote et le divorce qui s’ensuit... Puis, la vente de la maison dans laquelle les enfants ont grandi… Il faut trouver un appartement pas cher et donc petit, pas très confortable… Alors, aux grands maux les grands moyens : un vélo électrique pour se déplacer fera l’affaire. Et pour travailler, quelle solution trouver, quel lieu habiter ? C’est là que la prise de conscience arrive : le foyer pour tout le monde que l’on s’est efforcée de créer du mieux possible a fini par être un lieu où l’on ne s’est plus sentie chez soi. Il fallait remédier à cela, il fallait un lieu à soi, où être et où créer : un cabanon dans le jardin d’une copine serait l’espace où recouvrer sa liberté …
Une autre vie, un retour vers soi parce que soudain l’on se rend compte que dans le foyer que l’on voulait parfait, finalement, on s’est mise un peu entre parenthèses, on a voulu tellement bien faire pour les autres, tellement être parfaite qu’on s’est perdue au fil du temps…
Mais où aller? Que faire de soi ? S’il suffisait de peindre tous les murs en jaune pour y voir plus clair, ça se saurait ! Mais non, il faut trouver d’autres solutions !
Le cabanon en est une malgré les températures arctiques. Il suffit juste d’emporter l’essentiel : Apollinaire, Éluard, Plath et Dickinson, un ordi, quelques carnets… Le vélo électrique en est une autre : une forme de liberté, de risque, de cheveux dans le vent. Ce n’est pas à négliger, les cheveux dans le vent, quand les idées virent au noir. Un moyen d’évacuer la rage « en roue libre ». Vingt-cinq kilomètres/heure grâce à un moteur de deux cents watts, voilà comment le vélo devient « le personnage principal de ma vie. »
Dans ce tome 2, j’ai retrouvé ma copine vacillant dangereusement au bord du gouffre et qui, dans un sursaut de vie, un élan complètement fou, s’est aventurée dans le vaste monde, « traversant la frontière seule, … en sentant l’obscurité noire et bleutée, le hurlement des coyotes, le bruit des plantes », préférant tâtonner dans le noir plutôt que de suivre sagement une route bien tracée et trop éclairée. Il faut savoir prendre des risques, écouter ses désirs, arriver en retard avec des toiles d’araignée dans les oreilles et des insectes morts pendus aux sourcils (eh oui, c’est ça de travailler dans un cabanon!) Savoir ne pas être présentable.
C’est ça, savoir ne pas être présentable.
Et en faire une règle de vie !
LIRE AU LIT le blog
Il y a des moments où certaines lectures s'imposent.
Deborah Lévy parle du coût de la liberté, du coût de la vie qu'on s'est choisi... A la cinquantaine, elle doit aller chercher cette liberté après le naufrage d'un.mariage de 20 ans, dans lequel à vouloir satisfaire les autre, elle s'est oubliée...
A la lumière de Marguerite Duras ou de Simone de Beauvoir, entre autres, elle offre avec son. Expérience personnelle, une belle réflexion sur ces sujets...
Je n’ai pas lu le premier volet de cette autobiographie de Deborah Levy, mais peu importe, on entre facilement dans l’intimité de cette femme de cinquante ans qui, après son divorce, retrouve une certaine liberté pour se consacrer à la création littéraire et autobiographique.
Pas facile de recommencer sa vie. Deborah Levy emménage avec ses filles adolescentes dans l’appartement étroit et froid d’un immeuble vétuste. Elle repeint les murs en jaune
« Pour cette nouvelle vie, je m’efforcerais de vivre dans une environnement coloré »
Celia, son amis libraire, vient à son aide en lui prêtant son cabanon de bois dans son jardin afin de lui permettre d’écrire en toute sérénité.
Il lui faut réinventer sa vie sans homme, passer de l’état de femme mariée et de mère à celle de célibataire. Comment s’assumer sans un mari ?
« Se désengager de l’amour revient à vivre une vie dénuée de risques. A quoi bon vivre dans ce cas ? »
Elle achète un vélo électrique qui lui permet de sillonner la ville. Peu-à-peu, elle trouve ses marques dans l’indépendance qui est la sienne.
De belles pages aussi sur la relation avec sa mère et le deuil après la mort de celle-ci.
A travers les petites anecdotes de son quotidien, elle partage avec nous ses réflexions sur la féminité, l’indépendance d’une femme, le tout nourri des lectures de ses écrivains préférées :
Emily Dickinson, Marguerite duras, Heidegger …
Ces évènements de la vie quotidienne donnent du relief à sa métamorphose et à son travail de création littéraire
Malgré quelques longueurs dans les détails anecdotiques qui pourraient perdre le lecteur, j’ai aimé la pertinence, la sincérité, l’humour parfois de cette autobiographie.
Une séparation à la cinquantaine, une fille ainée à la fac et une famille de quatre personnes qui passe brutalement à deux (mère et fille cadette) dans un nouvel environnement plus ou moins « hostile », et enfin un ange gardien de plus de quatre-vingts ans, prénommée Célia … On plante le décor des confidences de Deborah Levy …
Ré-apprendre à vivre sans son compagnon, ré-apprivoiser l’indépendance, être à la fois le père et la mère de ses enfants et en même temps l’écrivaine que l’on veut devenir.
Toutes les pensées exprimées par l’auteure ne m’ont pas forcément passionnée outre mesure, je le reconnais volontiers. Toutefois, c’est incontestablement très joliment écrit. Et avouons-le, une femme qui aime Oscar Wilde, Emily Dickinson et Gabriel Garcia Marquez ne peut être que sympathique ! Et puis, 156 pages, c’est bien trop court pour avoir réellement le temps de s’en lasser !
Une petite parenthèse littéraire agréable, que l’on soit totalement séduit – ou non –
« La vie a volé en éclats. On essaie de se ressaisir et de recoller les morceaux. Et puis on comprend que ce n’est pas possible. »
Dans les confidences d’une autobiographie où sonne l’heure du bilan, Deborah Levy est animée par de nombreuses interrogations, secouée par autant de constats, et déçue. C’est ce qui émane des premières pages de ce texte : la déception de la tournure qu’a prise sa propre histoire, un couple à présent brisé, la déception du temps qui passe sans vous apprendre à affronter les dénouements malheureux.
Peut-on retaper, rapetasser, faire du neuf avec du vieux ? Ce n’est pas ce dont elle a besoin. À cinquante ans, le compromis n’est plus une option envisageable. Elle veut construire. Autrement.
Elle aurait pu claquer les portes, crier pour exorciser la douleur, s’en prendre au monde entier et jurer qu’elle n’était pas faite pour cette vie ni pour une autre. Au lieu de ça, Deborah Levy semble inviter le lecteur dans une parenthèse colorée d’autodérision et d’un recul qu’on lui envie. Elle passe au crible avec la même poésie le temps perdu dans les aléas du quotidien comme les grands tournants de l’existence, non sans les apprécier, finalement, car ce sont les « jours sans » qui lui donnent de la matière à coucher sur le papier.
Je suis très loin des idéologies féministes, mais je me suis laissé emporter par le récit de cette femme qui assume, qui s’assume, qui s’octroie le droit de prendre des décisions non pas égoïstes, mais justes. On ressent, à travers son parcours, à travers les mots qu’elle a choisis pour le raconter, une peur de décevoir dont elle s’émancipe petit à petit, sur le chemin d’une rencontre avec elle-même. Le coût de la vie, il me semble que c’est ce à quoi on est prêt à renoncer pour vivre libre. Pas de liberté absolue, non, ce serait une triste utopie. Mais un accord avec soi-même pour revoir ses priorités, et lâcher du leste quant à ce qu’on ne peut pas éviter.
Les souvenirs sont si vifs, si émouvants qu’ils vous livrent pleinement les émotions de l’auteur, ils vous poussent à écouter l’écho qu’ils provoquent en vous, à vous asseoir sur toute notion de jugement. Deborah Levy n’est pas une donneuse de leçons. J’ai plutôt abordé ce texte comme une invitation à ouvrir à la boîte de Pandore pour constater que son contenu n’est pas si terrifiant. En affrontant nos attentes, peut-être sommes-nous plus à même de les remettre en question ou… de tout mettre en pratique pour y répondre. Mention spéciale à la très belle traduction de Céline Leroy.
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