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Je suis convaincu que pour rester impuni, ne pas se faire prendre, il ne faut pas commettre le meurtre de trop. Ma décision est arrêtée, quoiqu'il advienne je m'en tiendrais à cinq. Cinq crimes, pas un de plus pas un de moins, cela me semble un nombre raisonnable. De toute façon, je n'ai pas idée de la quantité minimum nécessaire de meurtres pour avoir droit au titre de tueur en série.
Sincèrement et sans me vanter, je pense que j'ai toutes les cartes en main, il ne reste plus qu'à attendre le bon moment et surtout les bonnes personnes qui feront des victimes idéales.
Genre : Roman policier
Avis : ADDICTIF
Bonjour les curieux,
Quand l’assassin est un homme bien raisonnable…
Quelle surprise de retrouver Yves Montmartin que j’ai le plaisir de lire et de chroniquer régulièrement, avec un thriller, un vrai, un qui marie meurtres et profil psychologique du tueur. C’est jubilatoire de suivre l’homme et le hasard qui met les victimes sur son chemin ; elles ne savent pas qu’avoir un prénom commençant par J ou H peut être dangereux.
Après avoir été un enfant harcelé, l’adulte à la bonhomie reconnue se cherche un terrain de jeu où esprit pratique et intelligence mènent la danse ; il décide qu’il sera tueur en série ! Mais pas n’importe lequel… Un de ceux qui ne laissent rien au hasard, d’ailleurs pour cela, il décide de ne commettre que cinq meurtres. Il jouera aussi avec les policiers en laissant un numéro de téléphone sur chaque scène de crime. Mais que serait la vie si elle ne nous réservait pas des surprises… Code ou pas !
Quelle maîtrise ! C’est ce que je me suis dit régulièrement au cours de la lecture. Pourquoi ? Parce que le livre est parfaitement organisé, les actions sont crédibles, les environnements bien définis, la stratégie du tueur bien établie. Le mystère du code à déchiffrer est bien installé et suscite l’envie de le découvrir.
Il y a des vies relatées avec passion, de nombreux personnages que l’on découvre et que l’on laisse aussitôt puisque au moins cinq meurent, des relances qui font mouche, et des départements français que l’on a plaisir à visiter surtout que le tueur aime bien manger et bien boire. J’ai ainsi découvert le Saint-Joseph de chez Guigal et le château d’Ampuis.
Bref, c’est un polar de tous les jours, très bien écrit, au langage châtié, au suspense garanti car comment trouver qui pourrait se mettre en travers du chemin d’un homme si normal… Le lecteur avance alors que les policiers pataugent, c’est prenant, on aimerait leur donner des indices et que les belles jeunes femmes restent en vie.
Merci Yves Montmartin pour cette nouvelle preuve de confiance, je sais que je vous lirai encore.
Le code. Quel code ?
Tout au long de ma lecture du dernier livre signé Yves Montmartin, je me suis posé cette même question. Quel code ont adopté ces Intrépides, petite bande composée de Guillaume, Loïc, Isabelle et Philou, le narrateur ?
Inspirés par la lecture d’un roman jeunesse intitulé justement Les Intrépides agents secrets, ils décident, grâce à Isabelle, d’adopter un code pour communiquer entre eux afin que personne ne puisse connaître l’heure et le lieu de leurs rendez-vous. Mais quel est ce code ?
Je vais devoir patienter et me laisser aspirer par ce polar révélant d’autres talents littéraires de l’artisan-écrivain, Yves Montmartin.
Rapidement, on oublie les camarades d’école pour plonger dans le quotidien d’une petite famille avec un père qui boit et frappe sa femme. Ce père, Philou l’appelle « l’Autre ». Une seule respiration soulage la tension familiale : les quinze jours passés chaque mois d’août au camping « La Caillette », au bord de l’Ardèche…
Comme si le traumatisme de la violence paternelle ne suffisait pas, Philou subit les insultes, les moqueries, les brimades, à l’école puis au collège car il grossit et n’aime pas le sport. Son seul refuge, c’est la lecture et son seul réconfort, l’amour d’une mère résignée, soumise.
Tout cela se passe près de Saint-Étienne, à La Talaudière, dans un quartier où ont poussé les HLM comme dans la plupart des villes afin de loger celles et ceux venus travailler dans les usines après avoir quitté la campagne.
Voilà maintenant Philou qui entre sans délai dans la vie active après un BTS action commerciale. Il est embauché par Monsieur Bony, patron des établissements Bony, spécialistes de l’outillage. À partir de sa quincaillerie de Monistrol-sur-Loire, Monsieur Bony a créé une entreprise florissante qui vend des outils fabriqués en Asie…
Notre homme sillonne les routes d’Auvergne-Rhône-Alpes (Aura) au volant de sa voiture de fonction. Il a épousé Gisèle « une grande asperge comme Olive, la fiancée de Popeye. » Après une période de frénésie sexuelle, ils vivent comme un vieux couple dans leur pavillon de Veauche (Loire). Philou trouve cela très bien d’être absent toute la semaine...
Tout bascule à Annecy où, dans une librairie, il découvre un polar, « Le boucher », qu’il va dévorer avant de continuer avec une longue série du même style : un roman par jour ! Sur son cahier rouge sang, il note tout et devient expert en tueurs en série, définissant quatre règles à observer.
1. Rester vigilant : pas le meurtre de trop.
2. Savoir se limiter : cinq seulement.
3. Une signature grâce au code des Intrépides afin de brouiller les pistes.
4. Observer avant d’agir.
Le décor est planté et je vous laisse avec ce petit bonhomme qui paraît inoffensif et qui décide de ne tuer que des femmes !
C’est donc parti et je ne peux m’empêcher de verser ma larme avec la première victime, cette Fanny éleveuse de chèvres à Saint-Bonnet-le-Courreau (Loire). Gros chagrin pour elle, non pas que les autres ne le méritent pas mais, avec l’habitude, même si c’est dur de s’y faire…
Notre super représentant de commerce fait preuve d’un remarquable savoir-faire, au Puy-en-Velay (Haute-Loire) ; à Chapareillan, près de Chambéry, en Savoie ; à Mirmande, en Drôme provençale ; et à Arpajon-sur-Cère, dans le Cantal.
Sur les traces de son tueur en série, Yves Montmartin maîtrise parfaitement son polar, captive toute mon attention, me laisse espérer, révèle un cynisme parfait avec son héros mais n’hésite pas à faire preuve d’humour au passage.
Au bout de cette histoire folle et dramatique, il y a un épilogue et, surprise, un bonus que l’auteur laisse savourer car il ne manque pas d’intérêt.
Alors, le code ? Découvert, révélé peu avant la fin, surprenant, étonnant et pourtant simple, il a donné beaucoup de fil à retordre aux services de police et de gendarmerie.
Après La mauvaise herbe et Brindille, Yves Montmartin que je remercie pour sa confiance, a révélé une autre facette de ses talents d’écrivain, dans Le code, et ce fut un régal !
Chronique à retrouver sur https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2023/05/yves-montmartin-le-code-7.html
Si j’avais déjà apprécié l’écriture de Yves Montmartin, cet artisan écrivain comme il aime à se définir, avec La mauvaise herbe, roman sur le destin tragique d’une jeune femme algérienne et Brindille, un roman jeunesse plein de délicatesse et de fraîcheur, je n’avais pas encore découvert ses talents en tant qu’auteur de roman policier. Voilà chose faite avec Le code.
Je dois avouer que j’ai été scotchée et tenue en suspense de la première à la dernière ligne avec l’histoire de ce représentant devenu tueur en séries, m’évertuant jusqu’au bout à décrypter, en vain, le secret de sa signature et ce fameux code.
Mais reprenons. Près de Saint-Étienne vit Philou, un enfant de dix ans, dont le père, alcoolique, ce père qu’il appelle L’Autre, n’hésite pas à frapper sa femme. Dans les moments de calme, rares, Philou reste dans sa chambre à lire Les Intrépides, les aventures de quatre adolescents, dont il est passionné, s’imaginant à leurs côtés. La lecture lui permet de s’évader, d’oublier les cris, les coups les pleurs.
De plus, dès l’école primaire, il est le souffre-douleur de ses camarades de classe qui se moquent de son embonpoint. Au collège, sa situation ne s’améliore pas car il retrouve tous ceux qui prenaient plaisir à l’humilier en primaire. Ce surpoids a ainsi gâché les vingt premières années de sa vie.
Aussi, une fois son BTS Action commerciale en poche, n’a-t-il qu’une seule envie, déserter cette cellule familiale transformée en ring dès que le père rentre du travail, aviné, sa mère incapable de le quitter.
Son physique rondouillard et sa bonhomie naturelle convainquent sans doute Monsieur Bony, directeur des Ets du même nom, spécialisés dans l’outillage, de lui donner sa chance.
Donc, une fois son contrat en poche, devenu représentant exclusif de la marque pour la région Auvergne-Rhône-Alpes, il sillonne les routes de la région à bord de la voiture de fonction qui lui a été octroyée, une voiture sans logo ni aucune inscription, une Citroën C4 aircross, en reconnaissance de ses excellents résultats. Il quitte le pavillon où il réside avec son épouse Gisèle, le lundi matin et ne rentre que le vendredi vers 18 heures, dormant les soirs, à l’hôtel.
Si tout avait bien commencé entre Philou et Gisèle, leur couple a sombré rapidement dans la monotonie et leur vie est devenue mortellement ennuyeuse, mais notre homme semble voir le hasard lui envoyer un signe.
À part lire L’Équipe ou France Football, Philou n’était pas vraiment porté sur la littérature.
Or voilà que lors d’un séjour à Annecy, en quête d’une terrasse ombragée pour apprécier une bière bien fraîche, il est attiré par la devanture d’une librairie dont la vitrine entière est consacrée au thriller de l’année, intitulé « Le boucher ». Séduit par le résumé, il l’achète et le lit d’une traite. Ce polar sera le premier d’une longue liste. Devenu addict, il devient un expert en tueurs en série, captivé par leur façon de procéder et remarque que de meurtre en meurtre, le tueur prend de l’assurance, devient moins attentionné, baisse la garde, se met en danger jusqu’à commettre une erreur qui lui est fatale.
Aussi, notre représentant prend des notes et se donne quatre règles. Pensant avoir toutes les cartes en main, convaincu que pour rester impuni, il ne faut pas commettre le meurtre de trop, aussi, il s’en tiendra à cinq, cinq crimes, pas un de plus. Il ne lui reste qu’à attendre le bon moment…
L’épigraphe, cette phrase de David Berkowitz, tueur en série américain, placée au début du roman, définit précisément les états d’âme et l’esprit de Philou, ce tueur absolument atypique, lors de ses meurtres :
« Je ne voulais pas leur faire de mal. Juste les tuer. »
Yves Montmartin décrypte finement la froideur et la précision utilisée par celui que rien ne prédestinait au départ à devenir un tueur en séries.
Mais, effectivement, il ne faut peut-être pas sous-estimer toutes les souffrances psychologiques endurées par ce garçon qui assistait de façon récurrente et sans pouvoir intervenir aux violences que son père ivre faisait subir à sa mère, graves souffrances auxquelles s’ajoutaient encore, en dehors de la cellule familiale, les moqueries quotidiennes à l’école. Des épreuves sans doute enfouies dans son inconscient mais qui ressurgissent à l’effondrement de son couple malgré les satisfactions apportées par son travail. Comme une sorte de vengeance sur l’adversité, un moyen de montrer toutes ses capacités et son intelligence et aussi une façon de s’occuper pour ne pas tomber dans la déprime. Une sorte d’aventure à la manière des Intrépides…
Ce qui fait le charme de ce roman policier outre l’intrigue fort astucieusement menée, c’est aussi la belle balade en Auvergne Rhône Alpes à laquelle nous convie Yves Montmartin...
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