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Pendant longtemps, la théologie de l'Orient a eu pour principal objet de scruter la personne du Christ : le mystère du Verbe engendré avant les siècles, s'incarnant dans le temps et né de la Vierge. Une telle démarche ne semble guère avoir de points communs avec les soucis de notre époque, qui s'inquiète surtout des rapports entre le Jésus de l'histoire et le Christ de la foi. Pourtant, le travail de l'exégèse scientifique, si nécessaire soit-il, ne saurait répondre seul aux questions que se pose l'homme dans sa recherche de la plénitude de l'humanité.
En étudiant le cheminement de la christologie orthodoxe depuis le concile d'Éphèse (431), de Chalcédoine (451) et les deux conciles de Constantinople (553 et 681) jusqu'à la chute de Byzance (1453), le père Meyendorff montre que l'anthropologie orientale, en restant fidèle à l'intuition des Pères (« Dieu s'est fait homme pour que l'homme devienne Dieu »), rejoint les aspirations de notre époque et confirme la remarque de Karl Rahner : l'incarnation « se présente comme le cas unique et suprême de l'achèvement essentiel de l'humaine réalité ».
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