Des idées de lecture pour ce début d'année !
Le cadre invente la peinture et contribue à la naissance d'un concept qui a révolutionné les domaines du religieux, du politique et de l'imaginaire. Consacrés par la maîtrise de la perspective, l'évolution de la position sociale du peintre et les instances de pouvoir, la peinture et ses artifices servent de métaphore à la représentation jusqu'à renoncer devant la photographie. Objet devenu autonome, le tableau dans son cadre contient virtuellement les prémices des crises qui suivront.
Le cadre de la peinture, qui témoigne d'engagements, d'évolutions professionnelles et de configurations disciplinaires, évolue donc entre subjectivité et objectivité. La peinture, comme l'art en général, montre cette dynamique qui revendique l'énonciation de sa propre vérité objectivée. Le jeu qui s'établit entre ces paramètres, annonce tantôt la fin de l'art pictural ou parfois son retour, interroge le sens de l'oeuvre, analyse ses conditions fondatrices. Il décompose l'effet produit sur le spectateur par un objet tableau que personne ne sait plus définir sous les effets multiples de sa reproductibilité qui ont détruit son essence et son existence. L'artiste et l'oeuvre sont alors définitivement absorbés par le corps sociétal, ses institutions, ses publics.
L'activité du peintre construit une réalité qui loin de se borner à imiter la nature ou à représenter un idéal, crée une image paradoxale qui contribue malgré elle au dévoiement de l'art par l'invention de son objectivité. Le cadre de la peinture renvoie celle-ci à ses propres interrogations, à ses propres ruptures et à ses limites.
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Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."