"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
12 nouvelles, 12 pages de vie pendant le confinement. Des histoires inspirées de la réalité écrites avec poésie et douceur, malgré les récits qui sont pour certains loin d'pitre drôles.
J'ai beaucoup aimé l'humour noir de "chemin de l'école", la violence sourde de "intégration", ou celle bien visible du monde du travail de "fashion faux pas", la prise de conscience de "la crise de la quarantaine, la rencontre improbable de "sauvage", les petits bonheurs de "balcons fleuris", la solitude de "marées noires" ou la puissance de l'amitié de "Verre solitaire"
Au final un recueil très homogène (et ce n'est pas toujours le cas !) que j'ai lu avec grand plaisir et souvent le sourire aux lèvres. L'écriture est fluide et émouvante et prote un regard aussi cruel que tendre sur nos petites faiblesses et sur nos vies.
Une belle découverte
Jamais, je l’avais dit, jamais je ne lirais de textes relatifs à la pandémie de COVID 19, au confinement ou autres couvre-feux. Mais, quand Axel Sénéquier, connaissant mon intérêt pour les Editions Quadrature m’a proposé la lecture de son recueil de nouvelles "Le bruit du rêve contre la vitre", j’ai accepté et avec beaucoup de plaisir.
Je ne savais rien du thème abordé dans ce recueil. Je n’ai pas lu la quatrième de couverture. Je me suis tout de suite plongée dans "Les murs porteurs", premier texte. Une histoire de pervers narcissique, poète raté (mais il pense le contraire) qui, régulièrement lève la main sur sa compagne. Et, "Quand le confinement avait été décrété…", confinement…oui, le voilà le mot que je ne souhaitais pas lire… et pourtant j’ai continué et pourtant j’ai aimé, non seulement cette première nouvelle mais les onze suivantes. Dans ces petits textes, l’auteur nous conte les moments que nous avons tous vécus peu ou prou.
Il y a Mathieu qui décide d’apporter son aide et accepte un poste de bénévole dans un EHPAD pour nettoyer, désinfecter…Victor qui n’en peut plus de faire l’école à ses enfants, Sigrid et Alex qui, en pleine nuit, quittent, avec leurs enfants Brune et Arthur, leur appartement parisien pour rejoindre leur maison de campagne, Titouan, risk manager chez Total qui découvre le plaisir du travail manuel et se met à fabriquer des pipes, comme le faisait son père… et bien d’autres… Alors, bien sûr les habitants des grandes villes n’ont pas tous eu le loisir de quitter leur appartement exigu, tout le monde n’a pas connu, heureusement, les soins intensifs à l’hôpital (nouvelle au titre éponyme particulièrement réussie et tellement crédible) mais on trouve dans chacun de ces textes, un instant, une situation, une crainte, un espoir, partagés.
L’auteur porte sur les événements traversés, et notre monde, un œil particulièrement exercé, juste, empathique et souvent drôle "Facebook était cette nana moyenne avec qui on sort des années simplement parce qu’on n’a pas le courage de rompre." Il analyse à la perfection, sans voyeurisme aucun, les sentiments, les difficultés, les affres de la maladie. Son écriture, simple mais précise, le rythme des phrases tantôt rapide, tantôt plus lent, confère à ces petits moments de vie une importance capitale. J’ai particulièrement aimé "Sauvage", l’histoire de Milou, jeune SDF qui élit clandestinement domicile au jardin des Plantes de Montpellier et fait la rencontre d’une famille de…renards…
Un recueil de petits moments de vie qui fait beaucoup de bien. Comme quoi, il ne faut jamais dire jamais.
https://memo-emoi.fr
Tout d’abord, il faut citer la qualité de présentation du livre. L’objectif des éditions Quadrature, maison belge, est à la fois modeste et ambitieux, disent ses responsables. En effet, se dédier complètement à la nouvelle de langue française était un pari osé. Il est gagné haut la main tant la qualité des objets mis dans la main des lecteurs est belle et bonne. Un bravo sans réserve à cette maison d’éditions qu’il faut découvrir, si ce n’est déjà fait. La liste des auteurs édités parle d’elle-même !
Et puis, surtout, il y a la superbe plume, touchante, incisive et très juste de l’auteur. Que la Covid-19 soit devenue source d’inspiration dans bien des domaines artistiques est une évidence. Nous avons vécu, et vivons encore, des situations extraordinaires, dans le plein sens du terme. Mais l’auteur des douze nouvelles offertes dans ce recueil, Axel Sénéquier, va bien au-delà d’une simple récupération de l’opportunité du moment. Il visite l’humain, homme et femme, confronté à ce qui peut être un tournant de sa vie. D’un malheur, il fait basculer ses héros dans la liberté, celle d’agir, de penser, de se réaliser. Le désarroi de la situation donne naissance à des engagements vrais, profonds et teintés d’humour. Parfois la réalité se heurte à la vérité et à la noblesse de métiers jusque là oubliés, déconsidérés et pourtant si nécessaires ! Et Axel Sénéquier d’aborder l’exode vers les résidences secondaires et le refus des gens du cru, ou l’ampleur grandissante du rôle joué par les influenceurs, influenceuses Youtubeuses, les reconversions rêvées puis ravalées en ces temps d’arrêt total de l’économie. Tout est si minutieusement observé, relaté, posé comme source de réflexion sur nos modes de vie.
Le bruit du rêve contre la vitre rend parfaitement à l’ensemble du recueil l’esprit de ce livre et le moteur qui peut animer l’espèce humaine pour la re-susciter à une nouvelle vie, une grande soif d’un air qui permette à nouveau de respirer et de croire en demain.
En écrivant ces nouvelles, toutes à épingler et à relire (ce dont je ne me suis pas privé) Axel Sénéquier pose des jalons d’espérance, de foi en l’homme, en sa capacité d’effectuer des reconversions et de surpasser les difficultés auxquelles il est confronté. Un livre d’utilité publique !
Merci à cet auteur pour la confiance en l’homme qu’il déploie et pour le cadeau offert au lecteur que je suis.
Les nouvelles écrites lors du confinement par Axel Sénéquier sont regroupées sous ce titre magnifiquement poétique Le bruit du rêve contre la vitre. Avec cette pandémie, nos rêves se sont bloqués sur un monde qu’on a du précipitamment mettre en sommeil. Est-ce que nos rêves ont fait du bruit en se cognant contre cette réalité ? Vont-ils en faire d’autres ? Axel Sénéquier nous livre avec brio sa vision optimiste de notre monde plus adaptable que nous l’avions imaginé.
Douze nouvelles sont présentées comme les douze mois d’une année tellement particulière où le rythme effréné du monde s’est arrêté net. Elles décrivent l’emprise, l’engagement, la charge mentale, la crise de la quarantaine, le monde du travail mais aussi le comas ou la nature préservée, etc.
Douze nouvelles qui racontent au fil des pages un aspect auquel nous avons été confronté de près, de loin, mais sous un angle particulier : Une SDF est riche de sa faculté d’observation. Une vilaine arriviste va devoir accepter l’échec. Un père comprend ce qu’est la charge mentale. Des réunions en visio s’abotent une carrière. Etc.
La suite ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2021/06/02/axel-senequier/
Recueil de nouvelles qui ont en commun de se dérouler pendant le confinement de 2020 et d'avoir été écrites à la même période.
-Les murs porteurs : Thibaut est un poète incompris, mais aussi le compagnon violent de Pélagie. La période de confinement fut malheureusement propice à l'augmentation des violences faites aux femmes.
- Les somnambules : Mathieu, musicien de fait libre de tout engagement décide de se rapprocher d'une association pour offrir son aide
- Les chemins de l'école : Victor pensait qu'au vu de son niveau d'étude, il pourrait aisément faire l'école à ses trois enfants pendant le confinement.
- Intégration : Sigrid et Alex, parisiens, décident de prendre la route vers leur résidence secondaire. Sera-ce pour une longue période ? Seront-ils bien accueillis ?
- Fashion faux pas : lorsqu'Albertine doit accueillir une youtubeuse très influente dans son journal, elle le fait sous la contrainte, sachant très bien que la prochaine étape c'est son remplacement à elle par l'influenceuse.
- La crise de la quarantaine : Titouan, risk manager chez Total, la quarantaine, profite du confinement pour faire du rangement te redécouvre l'histoire de ses père et grand-père
- Le bruit du rêve contre la vitre : l'homme qui témoigne est entre la vie et la mort, détresse respiratoire, il revoit sa vie et se sait en de bonnes mains, celles de soignants de l'hôpital.
- Sauvage : Milou, jeune femme SDF se fait virer de son squat, elle trouve refuge au jardin des plantes fermé pendant le confinement. La nature elle, n'est pas confinée, c'est même tout le contraire.
- Balcons fleuris : Pierre s'ennuie dans son appartement, aussi profite-t-il de ses journées pour fabriquer des guirlandes de mots et de ses nuits pour les distribuer incognito à ses voisins.
- Marée noire : Catherine se réveille ne pleine nuit, son conjoint, insomniaque regarde la télévisions, son fils récemment victime d'un accident ne dort pas lui non plus.
- Fermentation lente : Valentin, cavalièrement largué par son compagnon en tout début de confinement se prend de passion pour le pétrissage de la pâte à pain et la cuisson d'icelle.
- Verre solitaire : lorsque l'apéro Zoom entre amis fait naître tensions et frustrations.
Douze nouvelles tragi-comiques pour reprendre un mot souvent utilisé mais qui, ici, est à lire dans son sens littéral : de la tragédie naissent des situations comiques et vice-versa. Axel Sénéquier parvient en quelques phrases à décrire des scènes réalistes qui puisent dans le meilleur et le pire de ce que l'on a tous vécu ou entendu pendant ces mois de confinement. Sans en faire des tonnes, il va au cœur des personnages qu'il invente qui, se retrouvant face à eux-mêmes doivent où se questionner ou s'abrutir de télé ou vidéos. C'est forcément une période propice et favorable à la création littéraire ou autre, et sans doute pas mal de livres en parleront. J'en entends déjà venir avec leurs gros sabots de la rentrée de septembre. Axel Sénéquier évite les poncifs et préfère se décaler avec des personnages attachants, perdus, qui perdent pied et qui ne peuvent se rattraper à rien tant notre époque et nos sociétés trop sûres d'elles n'ont rien anticipé.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !