"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Bonjour . C'est l'histoire de deux femmes dont les destins s'entremêlent dans une sorte de danse silencieuse et émouvante ; deux histoires qui se font écho.
Léa est pleine d'un vide immense , d'un manque terrible . Elle ne sait pas d'où ils viennent : " Elle a besoin d'horizon" . C'est seulement lorsqu'elle danse , qu'elle sent la vie la gagner . Cette nostalgie qu'elle aimerait effacer , elle n'y arrive que lorsqu'elle " trace avec son corps , les lignes qui permettent d'intégrer l'espace . Seule la beauté du mouvement peut la sauver"
Chaque soir elle a besoin d'appeler sa mère , un besoin viscéral ...peut-être bientôt saura- t- elle ce que sa mère veut lui dire elle " a murmuré qu'elle avait des choses importantes à lui dire".
Romilda attend , ...elle attend un homme..." . Elle boit ce que lui dit de boire l'homme" . Il est son seul lien avec l'extérieur, avec le monde ." Il s'occupe d'elle comme d'une poupée précieuse ,lui peint les ongles , lui tresse les cheveux , puis l'abandonne dans cette chambre"
C'est l'histoire de deux femmes. Leur lien semble être cette solitude qui les dévore , l'attente de l'autre .
Léa , la chorégraphe :"Elle appuie son corps à celui des autres. Elle écoute leur rythme . Elle le prend."; pendant que Romilda se rappelle , les corps : " Romilda a un prix . Elle apprend . A n'être plus personne".
Deux histoires. Deux femmes. Un secret . Et aujourd'hui elles sont enfin face à face avec leur trop grand amour , à chercher des mots pour Romilda , des mots qui ne doivent pas blesser "..elle imagine dans sa tête comme on raconte une histoire à un petit enfant pour lui faire oublier un cauchemar". Pendant que Léa remplit de colère imagine comment sortir cette rage , cette rancoeur ." Pour tenir , Léa continue à imaginer un mouvement fort , qui se déploie lentement , des pieds à la tête ..." .
C'est un livre puissant , plein d'amour et d'émotions. C'est un phrasé délicat , poétique qui nous emmène au plus profond des sentiments de deux êtres fragiles et désespérés , mais heureusement l'amour les maintiendra en vie. C'est un roman à découvrir . Merci à Jeanne Benameur . Belles lectures. Prenez soin de vous.
Léa n'accepte son corps que quand elle danse. Il lui permet de s'exprimer sans les mots. Elle n'a jamais pu entretenir une relation amoureuse à long terme. Elle se pose des questions car elle est cette fois réellement amoureuse. Alors va-t-elle fuir une fois de plus ? C'est ce qu'elle fait quand son ami peintre l'incite à poser nue, en tant que modèle. Elle rejoint alors sa mère qui a souhaité justement lui parler de sa propre vie, de sa propre relation avec son corps, de sa propre souffrance.
L'auteure a un style bien à elle, très poétique, utilise des phrases courtes et souvent imagées. Beaucoup d'émotions. Une réussite !
C'est l'histoire d'une danseuse - chorégraphe qui a 40 ans, elle est obsédée par la perfection, pas mariée, sans enfant, amoureuse depuis 6 mois de Bruno. Un appel de sa mère qui habite au bord de la mer va tout déclencher, malgré une journée très éprouvante Léa va prendre la route pour se rendre chez sa mère mais une terrible tempête va lui rendre la tâche difficile. Arrivée là - bas sa mère va lui livrer un terrible secret qui va la bouleverser et changer la vision de la vie en particulier son amour avec Bruno.
L'écriture est hachée, les phrases sont courtes ainsi que les chapitres ce qui m'a donné une impression de rapidité, de tourbillon, ce rythme m'a vraiment entraîné et m'a donné envie d'avancer dans la lecture. J'ai aussi beaucoup aimé la comparaison de la vie avec la danse 'art délicat et précis'.
Ah ! Jeanne Bénameur ; quel plaisir de la lire.
Je me demande toujours comment elle peut nous émerveiller avec des histoires aussi douloureuses. Un peu comme Sorj Chalandon, bien que dans un autre style.
Ici, c’est l’histoire d’une mère et d’une fille, unies par une grande tendresse. Entre elles, les mots sont rares, inutiles.
Léa, devenue danseuse, les remplace par les mouvements du corps.
E puis un jour, la mère, vieillissant, décide de parler, de se raconter.
Et là, c’est l’éboulement, l’effondrement.
« Il faut marcher dans les mots de la mère, là, dans la cuisine. A l’intérieur »
« La fille voudrait perdre l’alphabet. Ne plus comprendre. Rien. »
Ce sont un peu les rapports des personnages des « Demeurées ». Beaucoup d’amour, mais à l’abri des mots, pour se protéger..
Jeanne Bénameur semble fascinée par les mots et leur pouvoir, par le langage du corps, et elle en parle si bien, qu’on est fasciné avec elle.
Elle a un talent fou pour provoquer les émotions du lecteur.
J'aime les styles sobres et concis, mais là, c'est un peu trop. Des mots, des demi phrases, le cheminement de la pensée en direct et non traduit est difficile à suivre parfois. Malgré tout, c'est une belle histoire d'amour entre une mère et sa fille.
Léa exprime avec son corps par la danse tout ce qu'elle ne peut pas entendre et dire...Un jour sa mère parle, parle et dit les trois années de sa vie qui ne cessent de la tourmenter...ce sera un soir de tempête!!!
Un livre que j'aurai du mal à oublier.
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