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L'Arménie du Levant (XI-XIVe siècles)

Couverture du livre « L'Arménie du Levant (XI-XIVe siècles) » de Claude Mutafian aux éditions Belles Lettres
Résumé:

L'année 1045 marqua la fin du dernier royaume d'Arménie en Grande Arménie, mais loin de disparaître l'Arménie se préparait paradoxalement à vivre la période la plus brillante de son histoire. En effet, pendant qu'une partie du territoire historique, peu à peu reprise aux Turcs, vit s'installer... Voir plus

L'année 1045 marqua la fin du dernier royaume d'Arménie en Grande Arménie, mais loin de disparaître l'Arménie se préparait paradoxalement à vivre la période la plus brillante de son histoire. En effet, pendant qu'une partie du territoire historique, peu à peu reprise aux Turcs, vit s'installer une mosaïque de principautés autonomes, un processus de renaissance étatique se développait dans l'angle nord-est de la Méditerranée, en Cilicie, région septentrionale de ce qu'il est convenu d'appeler le Levant. Le point culminant fut la création en 1198 du dernier royaume d'Arménie dans l'histoire. La situation était inédite, avec cette Arménie étatique loin du territoire millénaire, lui-même partagé entre une pléiade de seigneurs.
Les liens étaient constants entre ces deux composantes du monde arménien. Du point de vue politique, ils se traduisaient par une solidarité indispensable dans cette période marquée par l'apparition au Proche-Orient de deux nouveaux éléments: au XIIe siècle les Francs à l'occasion des croisades et au XIIIe les Mongols galvanisés par Gengis Khân. Par une subtile diplomatie « tous azimuts », les souverains arméniens en Cilicie surent profiter de cette nouvelle donne au point qu'au milieu du XIIIe siècle leur royaume était le plus puissant État chrétien en Orient. Avec les États latins, dont ils adoptèrent plusieurs aspects administratifs, ils établirent des relations d'égal à égal où les liens matrimoniaux tinrent une place essentielle, tandis qu'avec les Mongols ils profitèrent de l'expérience des princes de Grande Arménie. On assista alors à une extraordinaire floraison culturelle, le royaume adaptant au moule arménien les apports francs dans les domaines artistique, littéraire, linguistique, pendant que les contacts avec les Mongols introduisaient des influences extrême-orientales.

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