"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Une comédie romantique et névrotique.
Une histoire astucieuse. Une écriture simple et rythmée. Une comédie dramatique avec une pincée de fantastique. Une fin renversante. Bref : un livre drôle et intelligent.
Qui, dans sa vie, n'a pas rêvé de disparaître subitement pour laisser un souvenir impérissable ? Dans L'Amour est une maladie ordinaire, un homme succombe à ce dangereux fantasme. Parce qu'il refuse que l'amour ne soit pas éternel, parce qu'il ne supporte plus les ruptures et les histoires qui partent en déroute, il se voit régulièrement obligé, la mort dans l'âme, d'organiser son décès auprès des femmes qu'il aime. Pour le meilleur et pour le pire...
Lien : http://www.livresselitteraire.com/2017/10/lamour-est-une-maladie-ordinaire-de-francois-szabowski.html
Je crains toujours lorsque j’ouvre un roman qui parle d’amour. Thématique universelle, tellement universelle qu’elle peut vite faire redondance avec d’autres œuvres mais Le Tripode est connu pour sa ligne éditoriale qui sort des sentiers battus, un peu décalée, c’était l’occasion de le vérifier avec L’amour est une maladie ordinaire.
L’amour donc, que ne ferions-nous pas pour le conserver toujours auprès de nous ? Garder la flamme toujours bien allumée, continuer de voir l’étincelle dans le regard de l’autre, sentir le désir des premières rencontres même après des années de vie commune. Bref, trouver la recette miracle au bonheur éternelle, jusqu’à ce que la mort nous sépare etc etc. C’est bien joli, mais soyons réaliste c’est plutôt idéaliste, et quand on connaît, dans notre société actuelle, le nombre de divorces on ne peut pas vraiment dire que c’est de la tarte. Et ça notre héros, qui se nomme François (par pure coïncidence n’est-ce pas), l’a bien constaté. Il faut dire qu’il en a connu des peines de cœur mais un jour il a rencontré Marie, avec elle c’est l’entente parfaite, l’éclate de jour comme de nuit. François aime Marie et Marie est amoureuse de François. Lorsqu’il a pris conscience de ce dernier paramètre, notre héros (qui est plutôt un anti-héros, vous comprendrez vite pourquoi) commence à paniquer. Son histoire avec Marie est au sommet, en pleine gloire alors forcément il ne peut que s’effriter désormais. Il en est convaincu, Marie finira par s’agacer de ses défauts, ne plus rire spontanément à ses plaisanteries, ne plus frémir sous ses doigts. Et ils finiront par se quitter, comme tant d’autres. Vous le voyez poindre ce moment où ça va partir en vrille ? Vous aurez raison ! François a une brillante idée pour que leur amour reste toujours à son apogée. Pour qu’elle se souvienne à jamais de lui. Pour qu’elle n’aime jamais aucun autre comme elle l’aime lui. Il faut qu’il disparaisse. Pas en quittant Marie, elle souffrirait bien sûr, mais finirait par tourner la page. Non. Il faut qu’il meure.
Sauf que bien sûr il n’a pas vraiment envie de mettre fin à ses jours. Il veut encore pouvoir ouvrir les yeux, ressentir, jouir de la vie. Alors il va décider de faire croire à sa mort. Avec le recours de son ami Didier, un ex-SDF qui suite à un accident a perdu la mémoire, il va manigancer sa mort.
Ni une ni deux, après son enterrement, François se métamorphose. Il change de look, déménage, évite les quartiers dans lesquels lui et Marie avaient leurs habitudes. Nouveau look pour nouvelle vie en somme … pendant qu’elle souffre, pendant qu’elle le pleure.
Ainsi, notre anti-héros reprend le cours de sa vie, sous une nouvelle identité puis rencontre d’autres femmes qu’il aime, qui l’aiment. Et c’est reparti pour un tour, pour une mort. Toujours avec la complicité de Didier qui ne cautionne pas et qui peu à peu commence à prendre ses distances. Rien ne l’arrête, il est prêt à tout pour rester éternel dans le cœur de ses belles. Tellement prêt à tout qu’à vouloir devenir un autre, il se pourrait bien que François disparaisse peu à peu... Alors comment va-t-il pouvoir continuer à profiter de sa petite vie ? Deviendra-t-il invisible ? Le vent ne risque-t-il pas de tourner ?
Souvenez-vous de ces paroles du premier acte de Carmen « Mais si je t’aime, si je t’aime prends garde à toi », voilà qui résume parfaitement ce roman aux situations totalement rocambolesques.
Soyons clairs, je pense qu’il n’y a pas grand monde qui souhaiterait croiser cet homme égocentrique. Un homme tellement prêt à tout pour se satisfaire et être aimé qu’il est capable de détruire ce qu’il a construit, de mettre en danger ses amitiés et de mentir sans scrupule. Bref si un jour vous rencontrez un François, fuyez !
Et pourtant, si le trait est grossi, François Szabowski nous livre une critique bien réelle de la stupidité de l’homme à travers un humour décapant, caustique, parfois noir. Il met le doigt sur ce besoin humain, conditionné par la société, d’être vu, d’être aimé sinon apprécié quitte à devenir une personne sans plus aucune éthique. Et le rire franc se transforme en rire jaune. La comédie absurde vire à la comédie dramatique. Celle de ce monde qui nous entoure, dans lequel on déambule, à la recherche d’un regard, d’une caresse, d’une attention. Une comédie dramatique qui met en scène nos désirs, nos espoirs, nos rêves impossibles. Petit miroir qui reflète notre peur de la solitude et du désamour. Mais qui reflète aussi brillamment notre égoïsme profondément humain.
Une vraie belle découverte donc, percutante. Bourrée d’humour, pleine de sens et d’intelligence.
Lecteur du grand trip des éditions Le Tripode. Challenge 1% rentrée littéraire 2017 Lecture d’un roman d’un auteur qui ne m’est pas inconnu car j’ai suivi ces précédentes éditions, aux Forges de Vulcain. Cet auteur est un drôle de bonhomme qui nous entraîne dans un univers souvent décalé, du second degré succulent et pétillant. Ce côté loufoque est moins présent dans ce nouveau texte. Cette fois encore, il va nous parler de l’amour et le fait d’essayer de le trouver et surtout de le garder. Une peur qu’il s’étiole voire se termine dramatiquement. Une couverture plaisante et un titre qui nous donne la couleur, bien sûr que la façon d’appréhender l’amour est maladif. A-t-on vraiment envie de rencontrer ce personnage qui préfère faire croire qu’il est mort pour que les femmes qui commencent à l’aimer et lui à les aimer continue à l’aimer et qu’ils ne subissent l’usure du quotidien et le désamour. Il décide donc de disparaître et de se créer une nouvelle vie, puis il va avoir l’impression en fin de compte de ne plus exister et plus particulièrement de devenir invisible (ce qui est très pratique pour faire les courses sans passer par la caisse ou de choisir les plats dans les cuisines des restaurants !!). J’ai aimé déambuler avec ce personnage dans les quartiers et rues de Paris. Ce livre se lit avec plaisir mais que cet homme est désagréable car égoïste et devient seul, et agaçant de ne pas vouloir affronter l’éventuel désamour et j’ai beaucoup aimé la dernière phrase (non, non je ne vais pas spolier la fin !!). Je n’ai pas ressenti le même plaisir de lecture que lors des lectures des précédents romans de cet auteur et n’ai pas ressenti d’empathie pour cet homme que, je me répète nous n’avons pas envie de rencontrer et n’ai pas été touché par les personnages secondaires ; Ce qui m’a plu par contre ce sont les balades dans les quartiers parisiens (mon âme de provinciale qui trouve que Paris est la plus belle ville du monde !!!)
Les Editions du Tripode me permettent de faire un nouvel essai avec François Szabowski. Je n’avais jamais pu entrer dans Il n’y a pas de sparadraps pour les blessures du cœur.
Ici, également, un mec trentenaire ( ?) se regarde le nombril et ne veut pas affronter la vie et surtout, l’amour.
François et marie forment un couple heureux et amoureux.
« Nous étions l’un des couples le plus extraordinaires du monde. Notre entente était parfaite. »
Pour ne pas que ce bonheur partagé, sans tâche, sans faille ne flétrisse et reste à son acmé, il voudrait disparaître, mourir.
Ce con va mettre son plan à exécution. Oui, mais voilà, la mort n’a pas voulu de lui et il se retrouve à l’hôpital où son « demi-frère » (lisez et vous saurez le pourquoi des guillemets, c’est croquignolet), Didier, veille sur lui. Explications, délires, catastrophes
« Si je mourrais maintenant, au plus fort de notre relation, notre amour avec Marie n’aurait pas à subir les épreuves du couple, et ne pourrait donc pas décroître. Qu’elle m’aimerait à jamais. Et que c’est pour ça que j’avais préféré mourir plutôt que de prendre le risque de perdre son amour. »
C’est vraiment un raisonnement vaseux de mec qui ne s’assume pas, qui n’assume pas son, leur, avenir. Peur de perdre, de ne pas être le plus beau, le plus fort, le plus aimant, le plus aimé….
Il monte un plan abracadabrantesque au lieu de disparaître tout bonnement. Il demande à Didier d’annoncer la triste nouvelle à Marie qui, bien sûr, ne verra jamais le corps, ni n’assistera à l’enterrement. Et oui, en plus, cet homme est lâche.
« Comment j’avais dérapé sur une flaque de vomi au bord du quai de la station Place des fêtes, et comment j’étais tombé sur les voies au moment du passage de la rame. Celle-ci m’avait totalement broyé. Mon corps était en morceaux. Il manquait même des bouts. Seule la tête, miraculeusement, avait été épargnée, et j’avais pu être identifié grâce à une ordonnance pour des anxiolytiques qu’on avait retrouvée au milieu de mes viscères, imbibe de bile. ».
On dirait un miracle ! Saint François du Métro himself ! Bien sûr, Marie recevra l’urne funéraire, faut pas déconner, être crédible !!
Quant à François, il s’en va avec une nouvelle identité, un nouveau logement, une nouvelle vie… pleine d’espoir.
Bien sûr, ce qui devait arriver, arriva, il retombe amoureux et….Oui, vous avez compris, il recommence. Didier est encore chargé de la délicate mission, cette fois, elle s’appelle Roxane, puis ce fut le tour d’Anna. Tranquillisez-vous, les scénarios catastrophes de la mort de François n’étaient jamais les mêmes… Il a de la ressource et de l’imagination, le bougre.
Didier, le pauvre se fait avoir, pourtant il le sait
« Il n’y a rien de plus lâche, de plus misérable, de plus bas que de disparaître comme ça, du jour au lendemain. Que de faire sentir à l’autre qu’on n’existe plus. »
Même si ce ne sont pas ses paroles à lui.
Il arrive que le serpent se morde la queue, que les montagnes se rencontrent, que tel est pris qui croyait prendre…
La suite, la chute ? A vous de les découvrir.
Au début du livre, je me suis dit, mince, encore un nombriliste… Y en a marre et puis, cette fois, la magie a opéré. Je me suis laissé prendre au jeu de l’écriture de François Szabowski, son humour grinçant, son ironie, sa tendresse pour son homonyme. J’ai beaucoup aimé la parabole de l’invisibilité. A tout refuser, on devient transparent. La scène du café, chapitre 13 est fort drôle.
Dans ce livre l’auteur a mis en scène le désir, le rêve, le fantasme de certains. Oui, dans un amour naissant il y a toujours la peur du désamour. Pourtant, il y a beaucoup de bonheur, de joie, à faire vivre une union. La folie du début disparait, mais il faut avoir le courage de construire le nid, savoir accepter que l’autre n’est pas l’Icône que l’on voyait au début, accepter de se monter bêtement humain.
« On ne choisit pas de qui on tombe amoureux. Aussi horrible et toxique que puisse être l a personne, il y a au fond de nous ce cancer qui nous fait penser qu’on peut la changer. Qui nous donne envie de la soigner, d’essayer de la rendre heureuse. Même si on sait qu’elle pourra nous faire souffrir à tout moment. Parce qu’au fond, l’amour, c’est ça, malheureusement… »
Oh, François, as-tu compris la leçon ? Pas certaine… « Fuir le bonheur avant qu’il ne se sauve » telle pourrait être ta devise. Il faudrait comprendre que personne n’est parfait, une certaine comtesse ou duchesse l’a écrit avant moi, et, surtout prendre confiance en toi, t’accepter et ne pas fuir.
Ce titre du Grand trip fut un beau voyage en Absurdie et vous savez que j’adore.
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