Peter Wohlleben, n’est pas un vieux « barbon » non, c’est un garde forestier et ingénieur, je peux vous l’assurer sans employer une carotteuse, juste en regardant sa date de naissance.
A vingt-trois ans, il s’engage dans l’administration des forêts et cela pendant 20 ans. Mais devoir être...
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Peter Wohlleben, n’est pas un vieux « barbon » non, c’est un garde forestier et ingénieur, je peux vous l’assurer sans employer une carotteuse, juste en regardant sa date de naissance.
A vingt-trois ans, il s’engage dans l’administration des forêts et cela pendant 20 ans. Mais devoir être tributaire de l’abattage et des pesticides ne convenait pas à l’éthique du métier qu’il voulait exercer. C’est ainsi qu’il donna un nouveau visage à la préservation des forêts, en revenant à des méthodes plus naturelles et avec l’aide non plus de la machine mais de l’ami cheval.
C’est pourquoi il est habilité à nous parler de ces arbres qu’il connait intimement comme des amis et c’est passionnant.
En chapitres courts, nous cheminons dans un univers dont nous nous sommes trop éloignés.
Ces colosses ou bien ces pousses fragiles, s’entraident ils font ami-ami, de tout temps, parce qu’ils ont compris qu’à plusieurs on est plus fort. Tous sont utiles.
L’humain a tendance à associer le langage à la parole, mais est-ce si vrai que cela. Par exemple, lorsque dans votre entourage une personne est atteinte de dégénérescence cognitive et qu’elle ne peut plus communiquer, il faut apprendre à communiquer par le geste… Les arbres communiquent par messages olfactifs aidés par le déplacement de l’air. Lorsqu’ils sont agressés par les insectes, par exemple, ils envoient des tanins amers. Ils informent leurs voisins aussi électriquement, est-ce le vent qui fait craquer les arbres, lors de votre promenade ou bien les ondes que vous ne savez pas décoder ?
La fécondation des arbres est stratégique et naturelle, elle ne se fait pas sans avoir passé le test final. Intelligent non ? Il a tout de même l’aide du vent et des abeilles.
Une grande part de leur énergie est consacré à leur croissance, car ils tendent à un équilibre.
Prenons exemple sur les arbres et faisons l’éloge de la lenteur, car oui ils savent attendre naturellement le bon moment et dans le respect de ce qui les entoure.
Pour cela, ils savent respecter un code et un savoir-vivre : « une vie raccourcie avec suffisamment de lumière pour se reproduire est toujours préférable à pas de vie du tout. »
A l’école des scouts, ils savent que mieux vaut avoir faim que soif. Comment le savent-ils ? Ils ont acquis leurs connaissances en restant marqués par des microdéchirures mais personne n’a découvert leur Cloud, où cachent-ils les informations apprises au fil de temps ?
Ah l’érable, merci grâce à cette fameuse récolte de son eau pour en faire un sirop, on a mieux conçu comment l’eau circulait mais est-ce suffisant pour en avoir compris les mystères ?
Même la forêt repousse les « étrangers » seuls les plus tenaces et discrets, ceux qui vont savoir s’acclimater auront leur place au soleil.
Nos connaissances de ce qui est sous nos pieds d’humain, est infime tant la diversité de la vie est vaste. « Les grands animaux ne sont pas indispensables à une forêt. Chevreuils, cerfs, sangliers, carnassiers et même une grande partie des oiseaux ne laisseraient pas un vide dramatique dans l’écosystème. Ils pourraient tous disparaître en même temps que la forêt continuerait à pousser sans grandes perturbations. Il en va tout autrement des créatures microscopiques de l’étage souterrain. Une poignée de terre forestière contient plus d’organismes vivants qu’il y a d’êtres humains sur terre. »
Les forestiers aiment à dire que la forêt, créé elle-même son milieu idéal. Une vocation : irriguer le monde ? « Qu’il s’agisse d’une forêt tropicale humide ou de taïga, ce sont toujours les arbres qui permettent la progression de l’humidité indispensable à la vie à l’intérieur des terres. »
Dans l’écosystème les rapports de force sont mieux respectés qu’ailleurs, l’intérêt étant toujours la vie.
Pensons quand nous promenons en forêts aux milliers de « logements sociaux » qui s’étendent sous nos yeux.
Si nous pensons que la météo est détraquée, les arbres eux ne s’y trompent pas et ils ne perdent pas leurs feuilles ou ne reverdissent pas n’importe comment… Et chacun fait preuve de caractère, apparemment ces messieurs ne sont pas des moutons de panurge.
Comme nous, les arbres peuvent être malades, guérir, avoir des accidents, vivre et mourir.
Les humains ont découvert la luminothérapie pour combattre la dépression et autres méfaits d’une vie qui n’est plus connectée à la Terre. Les arbres eux savent.
Si après la lecture de ce livre, ami lecteur vous ne respectait pas l’environnement c’est que vous n’êtes pas vivant.
Un beau plaidoyer pour a vie tout simplement, avec le beau savoir et le beau savoir-transmettre de Peter Wohlleben.
En conclusion, si vous lecteur, êtes attiré par ces séminaires de sylvothérapie (tree hugging), demandez à l’arbre la permission de l’embrasser, il n’en a peut-être pas envie…
Une merveilleuse lecture, pleine de vie, d’expérience et de bon sens. L’érudition nécessaire n’enlise pas le lecteur, pour ma part j’ai retrouvé la sensation que j’avais enfant, assise au pied d’un arbre, lisant, une bouffée de quiétude.
Chantal Lafon-Litteratum Amor 28 avril 2018.
une de mes prochaines lectures... en lien avec mon étude sur la philosophie du végétal...