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Souvent, debout face à ses élèves ou allongée sur son lit, Virginia Fly a la vision merveilleuse d'une main d'homme caressant son corps, déclenchant un frisson le long de son épine dorsale. Que ferait-elle si un inconnu apparaissait à la fenêtre, pénétrait dans la pièce et la séduisait ? Car à trente et un ans, Virginia, toujours vierge, vit sagement chez ses parents, dans la banlieue de Londres. Il y a bien son ami Hans, un professeur mélomane, mais ce n'est pas lui qui assouvira ses fantasmes. Non, celui qu'elle attend, c'est Charlie, son correspondant américain, dont la visite s'annonce enfin après douze années d'échanges épistolaires. Seulement cette arrivée coïncide aussi avec la diffusion d'un reportage télévisé sur Virginia, qui se prend à rêver que, parmi les opportunités tout à coup florissantes, il en est une - peut-être le charmant Ulick Brand ? - qui saura combler ses attentes. La Vie rêvée de Virginia Fly est un roman finement observé, à la fois tendre, un peu cruel et d'un humour malicieux. Écrit en 1972, il est étonnant de modernité.
Ce sont les chaussures de la couverture qui m’ont donné envie de lire ce roman !!!
1972. Virginia Fly, 31 ans, vit toujours chez ses parents dans la grande banlieue de Londres. Elle est institutrice.
Il lui arrive régulièrement de rêver qu’un homme s’introduit dans sa chambre par la fenêtre pour venir la violer. Elle peut aussi avoir, alors qu’elle est en train d’enseigner, la vision d’une main la caressant.
Il faut dire que Virginia est toujours vierge.
De nature plutôt effacée et dotée d’un physique banal, la jeune femme n’a jamais eu de petit ami. Il faut dire que face à sa mère qui est plus qu’intrusive, Virginia a choisi le repli dans une certaine passivité.
Elle entretient une correspondance épistolaire depuis 12 ans avec un américain. Virginia se surprend à penser parfois qu’il va venir et lui demander de l’épouser.
La participation de la jeune femme, à l’initiative de sa mère, à une émission de télévision où elle témoigne de sa virginité va quelque peu bousculer sa vie.
J’ai aimé l’écriture toute en finesse d’Angela Huth. Par petites touches, elle dresse le portrait d’une jeune femme qui est tantôt attachante, tantôt irritante mais dont on a envie de découvrir ce qu’elle va décider de faire quant à sa vie future.
Tout d’abord, il faut remettre ce récit dans le contexte de l’époque : le roman a été édité en 1972 dans une Angleterre à l’esprit suranné … En 2018, il est difficile d’imaginer le quotidien d’une prof de dessin de trente et un an, habitant chez papa-maman comme une petite fille bien sage, correspondant pendant des années avec un américain inconnu et surtout idéalisé, allant une fois par mois au concert avec un professeur de musique beaucoup plus âgé qu’elle et rêvant régulièrement de se faire violer ! …
On se pose des questions lorsqu’elle accepte de participer à une télé réalité où elle avouera sans complexe sa virginité devant des millions de concitoyens et racontera comment elle imagine sa “première fois” : stupidité, naïveté ou mépris du “qu’en dira-t-on” ?…
Je ne vous dévoilerai pas l’heureuse (ou pathétique !) suite de cette histoire, et vous laisserai la découvrir par vous-mêmes. J’avouerai simplement que ce n’est pas (à mes yeux !) le meilleur de l’oeuvre de la charmante Angela Huth - que j’apprécie beaucoup au demeurant - et dont j’ai préféré “Les filles de Hallows Farm” et “ Quand rentrent les marins” …
Sorte de prequel à “Madame Bovary” de Flaubert, ce roman paru en 1972 met en scène Virginia, ou plus exactement la pauvre Virginia. Coincée entre une mère aussi envahissante qu’un lierre sur une façade anglaise et un père moyennement inexistant, elle n’a toujours pas connu l’amour à trente et un ans. Elle est vierge, c’est peut-être hype, mais ce n’est pas glamour.
A rebours des parutions feel-good, c’est là un indispensable “manuel pour rater sa vie de femme à coup sûr.”
Dans une prose élégante et pleine d'ironie, Angela Huth m'a séduite avec ce personnage un peu perdu, candide par moment et terriblement lucide à d'autres.
Un roman grinçant et subtil.
Virginia Fly a trente-un ans, elle est célibataire, professeur d’arts plastiques, vit chez ses parents dans la banlieue de Londres et elle est vierge. Cela est suffisamment rare pour que sa mère l’inscrive à une émission de télévision sur l’amour.
Virginia, sans aucun malaise, pourra y témoigner sur sa conception de la rencontre idéale. Oui, Virginia a des fantasmes. Rencontrer un beau et fort paysan dans un champ de boutons d’or.
» Enfin quoi, ce serait bien trop frustrant, non, au bout de trente et un ans, de sacrifier sa virginité à l’arrière d’un break? »
Virginia semble heureuse de sa petite vie sociale. Elle va enfin rencontrer l’américain avec lequel elle correspond depuis douze ans. Elle se rend régulièrement au concert avec Hans, un vieux professeur veuf. Et elle voit, de moins en moins certes, son amie d’enfance avec laquelle elle avait des visions effrayantes de la vie sexuelle des adultes.
Malheureusement sa rencontre avec l’américain est une affreuse déception. Son amie est désormais mariée et bien occupée. Et son sourire lors de l’émission de télé n’a suscité qu’un seul courrier, celui d’une ancienne prostituée un peu curieuse.
Angela Huth m’a surprise par la légèreté et l’humour de cette histoire. J’ai pris plaisir à suivre les aventures de Virginia Fly, cette » jeune femme pâle et maigre aux cheveux cuivrés très en arrière » qui n’a de couleurs que dans ses dessins et ses rêves. J’aime sa façon d’assumer sa petite vie tranquille même face à sa mère agaçante qui ne se prive pas de se mêler de ses affaires.
Mais derrière cet humour et cette fantaisie, l’auteur n’en conte pas moins la difficulté de choisir entre ses rêves et la réalité sous la pression d’une société qui n’aime pas les exceptions.
Une lecture très agréable qui donne le sourire.
A 31 ans, Virginia Fly n'a pas la vie amoureuse dont elle rêvait, encore adolescente, avec sa meilleure amie Caroline. Nul homme n'a jamais traversé la campagne du Surrey pour escalader la fenêtre de sa chambre, se glisser dans son lit, éveiller ses sens et prendre sa virginité. La petite institutrice terne et effacée vit encore chez ses parents, protégée et intacte, ne connaissant les hommes qu'à travers les lettres de Charly, son correspondant américain depuis 12 ans et ses sages sorties musicales avec le Professeur, un autrichien d'un âge certain, poli et discret. Pourtant, sa vie est sur le point de changer radicalement. Après des années de tergiversations, Charly s'apprête à débarquer à Londres. Pour l'épouser, c'est certain, et l'emmener vivre sa vie de femme dans une petite maison de l'Utah.Virginia va enfin perdre sa virginité et connaître les émois de la passion charnelle !
Un livre qui aurait pu être triste, pathétique, déprimant...Une vie solitaire, sans saveurs, sans amour, sans sexe, la solitude affective, la morosité d'une ville du Surrey, une fille terne, tellement assoiffée d'amour qu'elle rêve de viol pour pimenter son existence. Oui, tout cela aurait pu ne pas tenir la route s'il n'y avait l'humour grinçant d'Angela Huth pour faire passer la cruauté d'une vie étriquée dans un monde où il est désuet d'attendre l'amour, la tendresse, le prince charmant. Car au milieu de cette solitude, des déconvenues à répétitions avec des hommes qui ne sont jamais à la hauteur des fantasmes et des rêves qu'ils peuvent susciter, il y a chez l'auteure la capacité de rendre attrayants des péripéties a priori sans intérêt. Son héroïne pourrait être cruche, elle l'est d'ailleurs un peu, mais possède suffisamment de recul pour ne pas être stupide ou mièvre. Et puis, il y a des scènes extrêmement cocasses qui à elles seules méritent lecture. Celle par exemple de l'acte sexuel dans la chambre surchauffée d'un hôtel londonien est criante de réalisme, bien loin des clichés romantiques et esthétiques. Un moment très drôle où se reconnaîtra quiconque a déjà fait l'amour sans s'impliquer totalement, avec juste le recul nécessaire pour observer, analyser, se rendre compte du ridicule de la situation.
Bref, La vie rêvée de Virginia Fly n'est pas le roman de l'année mais pourra faire passer un moment plaisant, cruel mélange de drôlerie et de réalité pas toujours belle à voir.
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