Les livres indispensables pour fêter toutes les mères !
Signé Ajar, ce roman reçut le prix Goncourt en 1975. Histoire d'amour d'un petit garçon arabe pour une très vieille femme juive : Momo se débat contre les six étages que Madame Rosa ne veut plus monter et contre la vie parce que «ça ne pardonne pas» et parce qu'il n'est «pas nécessaire d'avoir des raisons pour avoir peur». Le petit garçon l'aidera à se cacher dans son «trou juif», elle n'ira pas mourir à l'hôpital et pourra ainsi bénéficier du droit sacré «des peuples à disposer d'eux-mêmes» qui n'est pas respecté par l'Ordre des médecins. Il lui tiendra compagnie jusqu'à ce qu'elle meure et même au-delà de la mort.
Les livres indispensables pour fêter toutes les mères !
Emmanuel Grand dévoile sa bibliothèque idéale
Histoire très touchante ... Parfois je riais et je pleurais en même temps sur une même phrase ! C'est tellement atroce que s'en est drôle mais toujours avec le pincement au coeur. Momo, le narrateur, a 10 (ou 14) ans et s'occupe de madame Rosa, une vielle dame juive, ancienne prostituée qui l'a accueilli chez elle. Par moments, elle perd la tête et les situations sont tragiques et comiques en même temps. Une histoire qui m'a beaucoup émue ! Ne dit-on pas que la vérité sort de la bouche des enfants ? Quand momo parle, ces vérités sont vives et acerées ! Une superbe lecture que je recommande à tous publics !
Momo est un "fils de p***" au vrai sens du terme, il est en pension chez Madame Rosa, prostituée à la retraite, qui prend sous son aile les enfants de celles qui ne peuvent pas s'en occuper.
De mère, Momo ne connaît qu'elle mais Madame Rosa est âgée et abîmée par la vie...
Vous connaissez ce sentiment d'avoir lu une grande œuvre ? C'est ce que je ressens avec La vie devant soi.
Tout d'abord, j'ai été déboussolée par ce style d'écriture inédit : Momo est un enfant qui mélange beaucoup de mots et fait beaucoup de digressions qui nous perdent dans la chronologie du récit.
Puis je me suis laissée complètement charmer par ce petit bonhomme et sa vision du monde. Le livre est truffé de formules magnifiques, très émouvantes : "J'étais tellement heureux que je voulais mourir parce que le bonheur il faut le saisir pendant qu'il est là."
L'auteur nous offre une belle leçon de tolérance dans ce Belleville coloré des années 70 où genres, âges et religions se côtoient avec humour et bienveillance. Le tout avec une grande modernité.
Le côté trivial m'a un peu plus dérangée, beaucoup trop de références scatophiles qui cassent complètement la poésie des beaux moments ... Mais ça colle au côté enfantin du protagoniste, j'imagine !
Vous connaissez l'anecdote ? Émile Ajar était un pseudonyme de l'auteur Romain Gary, ce qui fait de lui le seul auteur à avoir reçu deux fois le prix Goncourt.
Signé Émile Ajar, « La Vie devant soi » a reçu le Prix Goncourt en 1975. Ce n'est qu'à la mort de Romain Gary en 1980 qu'on découvrit qu'il en était bien l'auteur et qu'il avait utilisé un pseudonyme.
Mohammed alias Momo a dix ans. Ce gamin sensible, débrouillard et plein de bon sens vit avec Madame Rosa, une vieille Juive et ancienne pute qui accueille les enfants abandonnés par leurs mères prostituées.
Ces deux-là sont liés par un amour inconditionnel. À la vie à la mort.
Après que Madame Rosa a pris soin de l'enfant, c'est au tour de celui-ci de veiller celle qui a payé cher sa déportation à Auschwitz. Son corps fiche le camp et elle perd la tête. Momo assiste impuissant à sa déchéance. Il ne peut que lui tenir la main et la faire rêver grâce à son imagination débordante.
Faire d'un enfant le narrateur d'un roman est un pari risqué que Ajar-Gary a réussi avec une grande justesse.
Sans pathos et dans une écriture inventive aux accents céliniens mêlant trivialité, moments poétiques, humanité, tendresse et humour, « La Vie devant soi » fait non seulement le récit d'une relation improbable mais aussi le portrait du quartier populaire de Belleville avec son métissage et sa solidarité entre les gens de peu où l'on croise des « proxynètes », une « travestiste » au grand cœur et des Africains parqués dans des foyers surpeuplés.
EXTRAITS
Pendant longtemps, je n'ai pas su que j'étais arabe parce que personne ne m'insultait.
Elle était si triste qu'on ne voyait même pas qu'elle était moche.
Quand elle marchait, c'était un déménagement.
Le docteur Katz disait qu'il n'y a rien de plus contagieux que la psychologie.
Ce qui reste le plus chez les vieux, c'est leur jeunesse.
Le bonheur est connu pour ses états de manque.
Ils étaient tous tellement cons qu'ils étaient toujours de bonne humeur.
Il avait le sourire plein la gueule.
Les vieux ont la même valeur que tout le monde, même s'ils diminuent.
https://papivore.net/litterature-francophone/critique-la-vie-devant-soi-emile-ajar-gallimard/
Retomber sur ce livre en rangeant une étagère, entendre en même temps @atrapenard le proposer en lecture pour son prochain book club, me souvenir que l'auteur était cité dans les inspirations d' @ericchacour et l'ouvrir. En lire une page, puis deux, puis dix et ne plus le reposer avant de l'avoir dévoré. Et le refermer, émue et bouleversée comme à sa première lecture, il y a de longues années.
Et c'est bien la force des grands livres que de traverser les ans sans une ride, de conserver leur force et leur pouvoir d'émotion intense.
L'histoire, tout le monde la connait. C'est celle de Momo un petit arabe de Belleville et celle de Madame Rosa, une vieille juive qui l'a accueilli avec une flopée d'enfants de putes, pour leur éviter l'Assistance Publique. Raconté à hauteur d'enfant c'est le récit tendre et émouvant de l'amour entre ces deux, en même temps que la chronique touchante et drôle d'une enfance pas comme les autres. Qu'il est attachant Momo, ce gamin vif et précoce, et comme elles sont belles toutes ces expressions qui n'appartiennent qu'à lui. Comment ne pas savourer ses « sénilités débiles », ses « états d'habitude », ses enfants « désadoptés » et autres « proxynètes ». Autant de trouvailles géniales, autant de fulgurances percutantes qu'il sert à une galerie de personnages savoureux et inoubliable. De Monsieur Hamil qui attend la mort en lisant Victor Hugo, à l'infatigable Banania, de Mademoiselle Lola qui vend son cul au bois, au docteur Katz qui ne veut pas « avorter » la vieille dame, ils sont tous bouleversants et justes.
Même si le regard de Momo est empli de candeur, il restitue avec d'autant plus d'acuité la rudesse de cette existence : la profonde misère, le rejet et l'exclusion de ces tous ces laissés pour compte, les traces des traumatismes anciens, indélébiles et permanents. Les pages sur la vieillesse sont sublimes et que de force dans les pages sur le droit à mourir.
Enfin, il est touchant de relire les réflexions de Gary sur les religions juives et musulmanes, sur leurs points communs, sur leurs différences, sur leur cohabitation parfois compliquée mais finalement possible. Et cela prend un écho particulier dans le lourd contexte actuel.
Au final, un texte à lire et à relire, toujours et encore.
« Monsieur Hamil, est-ce qu'on peut vivre sans amour ? » demande Momo. Monsieur Hamil ne lui répond pas, mais une chose certaine c'est que ce roman, lui, en déborde. Et que çà fait du bien !
Je suis bien embêtée pour parler de ce roman, un roman primé et encensé par les critiques qui plus est. Et je comprends parfaitement cet engouement.
J'ai été très touché par ce petit Momo, par Madame Rosa, par ces vies qui se sont déroulées devant moi à chaque page. À travers ce roman, moi aussi j'ai vécu dans cet immeuble, dans ce quartier. J'ai bien compris la tristesse, les difficultés, la vie dure et implacable.
Mais j'ai été très gênée par le style d'écriture. J'ai bien compris que l'auteur avait pris le parti d'utiliser le langage et les réflexions d'un enfant pour faire parler Momo et rendre toute l'atmosphère du roman comme la pensée d'un enfant. Mais la lecture en a été pénible. Je me suis reprise à plusieurs fois pour cette phrase.
Non vraiment le style de ce roman m'a laissé de marbre.
Racheter ce livre parce que cette édition était belle et le relire.
Belleville, Momo raconte Madame Rosa et ses 95 kilos sur seulement deux jambes et six étages sans ascenseur ce qui réduit ses sorties de plus en plus.
Momo fait partie des sept enfants qui vivent chez elle mais il est celui qui n’a pas de parent il n’est pas seulement de passage.
« Au début je ne savais pas que je n’avais pas de mère et je ne savais même pas qu’il en fallait une. »
Madame Rosa a un passé, c’est une rescapée d’Auschwitz, elle a gardé cette peur et son passé est de plus en plus présent au fur et à mesure que le temps fait son œuvre de sape.
Autrefois elle s’est défendue et ensuite elle est venue en aide à toutes celles qui se défendent en gardant leur môme pour qu’il ne finisse pas en foyer de l’aide sociale.
Mais l’argent n’entre pas régulièrement et les mômes sont à charge. Madame Rosa a du mal à faire face et c’est Momo qui fait le boulot.
« Je pense que Madame Rosa aurait peut-être donné Banania à l’Assistance mais pas son sourire et comme on ne pouvait pas l’un sans l’autre, elle était obligée de les garder tous les deux. C’est moi qui étais chargé de conduire Banania dans les foyers africains de la rue Brisson pour qu’il voie du noir, Madame Rosa y tenait beaucoup. »
Momo a un ami Monsieur Hamil ils échangent leur point de vue et cela élargit l’horizon de Momo.
« Monsieur Hamil, qui a lu Victor Hugo et qui a vécu plus que n’importe quel autre homme de son âge, quand il m’a expliqué en souriant que rien n’est blanc ou noir et que le blanc, c’est souvent le noir qui se cache et le noir, c’est parfois le blanc qui s’est fait avoir. »
Momo est très occupé à faire fructifier son système D et à essayer de ralentir le temps depuis qu’il sait que Madame Rosa n’a pas de cancer mais est atteinte de sénilité.
Momo apprend qu’il n’a pas 10 ans mais 14 et que Madame Rosa triche un peu pour le garder plus longtemps.
C’est un monde multi racial, religieux etc. Un monde d’entraides. Un monde dur car la vie n’a pas épargné ceux qui vivent là. Prostitution, drogue se côtoient mais Momo a promis de ne jamais se prostituer et pour la drogue, pas de problème il n’a pas envie d’être heureux.
« Les mômes qui se piquent deviennent tous habitués au bonheur et ça ne pardonne pas, vu que le bonheur est connu pour ses états de manque. »
Le ton ironique à hauteur d’enfant sensible et précoce fait passer la peinture très réaliste d’un milieu chamarré où les habitants sont abandonnés à eux-mêmes entre immigrés, clandestins, putes et « proxynètes ».
Une France qui existe bel et bien.
Et un thème récurrent chez Gary celui de la vieillesse et de ses affres.
Momo se demande pourquoi on ne peut pas avorter les vieux comme on le fait des jeunes.
Ce n’est pas un roman sur les bons sentiments mais l’ironie ne masque pas la profonde humanité qui s’en dégage.
Les portraits vigoureux pour incarner des valeurs incontournables comme la tolérance, l’amour, l’amitié et la tendresse.
Le style c’est celui de Momo, direct, sans fioritures, réaliste jusqu’à la moëlle.
Il y a la perfection dans les imperfections du langage de Momo, car il dit avec justesse ce qu’il vit, lui et son quartier.
Et il est bouleversant.
Une relecture qui n’a pas pris une ride bien au contraire. Un incontournable.
« Moi la vie, je vais pas lui lécher le cul pour être heureux. Moi la vie, je vais pas lui faire une beauté, je l’emmerde. »
©Chantal Lafon
Voilà ce qu’on appelle un LIVRE de chevet pour... «LA VIE DEVANT SOI»
de Romain Gary (publié sous le pseudo Emile Ajar)
A garder et à réouvrir en cas de coup dur... C’est une grande évasion en restant à Paris entre Belleville et Pigalle
Notre confinement est propice à lire ce livre qui arrête le temps.
Et là, nous ne faisons que rire, -voire fous-rires-
Et si vous ne l’avez jamais lu, c’est le moment !
Oui, c’est le bon moment pour être bouleversés, bercés, chavirés par l’émotion...
Ce livre est une clef : prendre du recul sur nos petits tracas ou grandes misères du quotidien.
C’est un pansement, un gros câlin, un plaid polaire tout doux, un doudou.
Il se lit aussi facilement que la lecture d’un journal intime d’un petit garçon de 6 ans, puis 10 ans tellement mignon et comique, dans une France d’après guerre...
on a presque un peu honte de rire de ses aventures, de ses états d’âme d’enfant et des portraits qu’il dresse des personnes qui l’entourent - notamment il accompagne sa Madame Rosa jusqu’au bout de sa vie- aussi attachants que lui, alors que certains sont vraiment dans la galère, voire misère...
quel est le dernier livre qui m’a tant faire rire? « Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire » de J Jonasson
ou « Einstein, le sexe & moi » d’ olivie lliron
Je dois être une des dernières à découvrir ce roman, publié sous un nom de plume, prix Goncourt 1975 attribué à Emile Ajar, alors que Romain Gary l'avait déjà obtenu en 1956.
Ça n'était pas gagné d'avance Momo et moi... Les premiers chapitres m'ont hérissée, je n'arrivais pas à me faire au parler populaire de ce petit narrateur (Zazie dans le métro reste un de mes pires souvenirs de lecture et j'avais l'impression d'être à nouveau dans ce livre).
Et puis, passées ces quelques pages, je me suis habituée à Momo, je me suis attachée à lui et à Madame Rosa, je me suis émue devant cette belle relation qui les lie...
Voir par les yeux de Momo, mettre de la poésie brute dans chaque chose, chaque spectacle, ressentir toute cette tendresse : ce roman qui avait plutôt mal commencé m'a procuré de belles émotions.
Les pointes d'humour sont très présentes et j'ai souri aussi souvent que j'ai senti mon cœur se serrer.
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