Qui se cache derrière le logo bien connu - la célèbre panthère noire - de René Chateau Vidéo ? Les plus avertis savent que cet homme discret, rare en interviews, respecté dans le milieu du cinéma, est à la tête de l'un des plus prestigieux catalogues de films, réunis depuis plus de 30 ans. Peu de gens savent que c'est lui qui a lancé Bruce Lee en France, importé Massacre à la Tronçonneuse de Tobe Hooper.
C'est encore lui qui en 1967 a convaincu Serge Gainsbourg de composer pour Brigitte Bardot une chanson pour la sortie du film Bonnie and Clyde d'Arthur Penn. Le duo Bardot-Gainsbourg est aujourd'hui mythique. Il a imposé la musique du Professionnel (composée par Ennio Morricone huit ans auparavant pour un obscur film polonais). Il n'a jamais cessé d'oeuvrer pour le cinéma : après avoir créé sa première revue de cinéma "La Méthode" en 1960 et "L'Age d'Or" en hommage à Boris Vian, il est devenu attaché de presse de la Warner pour relancer James Dean, puis journaliste au magazine "Lui" (dirigé par Jacques Lanzmann) où en 1965 il interviewe Belmondo sur le tournage de Pierrot Le Fou de Jean-Luc Godard.
Une complicité s'établit immédiatement qui durera vingt ans. Sans lui, Belmondo ne serait pas devenu le seul acteur au monde (depuis Charlie Chaplin avec "Les Artistes associés") à être distributeur de ses propres films. Ensemble, ils ont enchainé les succès : Flic ou Voyou, Le Professionnel, Le Guignolo, Le Marginal, L'As des As, Les Morfalous... jusqu'en 1985, date de leur brutale séparation. Programmateur du mythique cinéma "Le Hollywood Boulevard" qui battra tous les records d'entrées avec Bruce Lee, 35.000 en première semaine de La Fureur du Dragon, éditeur de la célèbre collection vidéo "La Mémoire du Cinéma Français", du livre "Audiard par Audiard" (150 000 ex) et auteur du "Cinéma Français sous l'Occupation 40-44", partout il a laissé son empreinte, sa marque. Il ne suit jamais l'événement, il le crée et toujours avec succès. Ce personnage secret et mystérieux, n'a jamais raconté sa vie, son ascension fulgurante, son intuition, son travail acharné, ses amitiés comme ses inimitiés, et son cinéma, celui qu'il protége et défend avec acharnement et passion depuis tant d'années dans un style direct et original qui ressemble à son parcours. Grâce à sa mémoire et à Henry-Jean Servat, vous allez faire un beau voyage.
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