Un aventurier ? Non, mais ce Dauphinois, féru d'histoire et d'agronomie, parlant quatre langues vivantes et lisant à quinze ans L'Odyssée dans le texte grec, eut pour le moins une destinée originale. Officier de Santé et bibliothécaire, il parcourt les champs de bataille de Napoléon, dirige le Val de Grâce et devient professeur d'Histoire de la Médecine et de Médecine légale à Montpellier. Destitué par Louis XVIII, sesopinions libérales le font choisir spontanément comme maire par les Lyonnais en 1830 et pendant cinq ans il s'attache à moderniser, sur le plan de l'urbanisme et de la culture, une ville éprouvée par les révoltes des canuts et l'épidémie de choléra. Elu dans le même temps député de l'Isère, il met au service des campagnes ses connaissances en agriculture acquises par les livres et la gestion d'un vaste domaine privé près de La Tour-du-Pin. Inspecteur des Eaux à Vichy, puis maire de la ville en 1848, il fait accéder la petite station thermale à une renommée nationale.Voilà quelques raisons de faire revivre celui que Stendhal appela « l'homme le plus laid de France » et qui fut l'une des cibles favorites du caricaturiste Daumier.
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