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Un livre magnifique, suite d'Heureux les doux, empreint d'émotions vraies qui caressent l'âme et le coeur. Un livre qui nous parle de la vie et des femmes et des hommes qui l'habitent, de ce temps qui passe en nous et qui nous remémore cette phrase d'Aragon : « Le temps d'apprendre à vivre, il est déjà trop tard. » On peut pleurer en partageant la peine, la souffrance silencieuse, le chagrin et la mort avec les personnages de ce livre.
L'auteur a su nous parler du cycle de la vie qui donne à la mort sa signification, mettre des mots sur les visages... et c'est par le visage que se produit l'épiphanie de l'autre.
Il nous invite à la ferme des Cernières, cette maison nécessaire à la vie de l'homme comme le marteau à l'enfoncement d'un clou ou la plume à l'écriture. Une maison habitée par le tendre, cette manière du féminin qu'incarne Frénie, quelque chose d'unique, l'altérité de la femme, et que l'homme ne peut saisir. Un féminin qui est « pudeur » et l'avenir dans un monde déchiré par le destin. Jean Lefebvre, après avoir tant vu de souffrances, d'agonies et de mutilations sanglantes, l'a certainement aperçu sur le visage de Frénie. Cette féminité qui ne capitule jamais, plus forte que l'amour et donc que la mort, elle le poursuivra jusqu'à son dernier jour. La trace du visage de l'autre, même au-delà des années...
Frénie quittera la lumière avant la vie, avec en elle ce doute, ce constat terrible que plus on se croit bon, plus on est injuste.
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