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Ce livre fait surgir un «continent d'histoire oublié» : la longue gestation, sur dix siècles, du VIe au XVIe siècle, de ce geste entre tous familier que nous est devenue la signature.
Au carrefour de l'histoire des institutions, de l'anthropologie et de l'histoire des signes, c'est une strate méconnue de l'archéologie du sujet occidental que révèle Béatrice Fraenkel. Au terme du parcours, l'ordonnance de 1554 rendant obligatoire l'apposition de la marque autographe du nom propre sur les actes notariés apparaît comme le sacre d'une nouvelle conception de l'identité. Aux anciennes marques de l'appartenance sociale se substitue la reconnaissance d'une singularité de l'être.
Interrogeant en historienne les actes de la chancellerie royale ou les seings notariaux, réfléchissant en linguiste sur la spécificité de ce signe d'identité, entre lettre et image, entre symbole, icone et indice, Béatrice Fraenkel apporte une contribution particulièrement originale à l'intelligence de la constitution de l'individu moderne.
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