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Entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et la fin des années 1950, les milieux dirigeants helvétiques parviennent à assurer le retour à un «ordre libéral» mis entre parenthèses par l'essor de l'économie de guerre.
En contenant rigoureusement le développement de l'intervention de l'État et des assurances sociales, en pratiquant une politique monétaire conservatrice, et en conservant une pression fiscale faible en comparaison internationale - particulièrement pour les hauts revenus et les entreprises - le patronat parvient à faire de la Suisse de l'après-guerre un îlot libéral décalé dans le paysage du keynésianisme triomphant, pour le plus grand bénéfice de la place financière suisse en plein essor.
Jusqu'alors pratiquement inexplorée pour la période de l'après-guerre, la politique financière est analysée dans cette recherche comme la clé de voûte du modèle helvétique de l'«État svelte», dont les caisses vides ne laissent que peu de moyens à disposition pour le développement de prestations sociales ou pour une politique conjoncturelle digne de ce nom.
Écrite dans un langage accessible, cette recherche jette également un regard éclairant sur l'influence que différents lobbies, en particulier les associations patronales, exercent sur le système politique suisse des années 1950.
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