Passionné(e) de lecture ? Inscrivez-vous gratuitement ou connectez-vous pour rejoindre la communauté et bénéficier de toutes les fonctionnalités du site !  

La parole des anciens

Couverture du livre « La parole des anciens » de Christophe Marmorat aux éditions Christophe Marmorat
Résumé:

Les textes lapidaires qui composent le présent recueil sont issus d'une série originale de Christophe Marmorat, Ancrage, dont la structure épouse celle de la phrase musicale. Ils transportent le lecteur vers un monde onirique éloigné de la réalité géographique ou historique. Ces nouvelles... Voir plus

Les textes lapidaires qui composent le présent recueil sont issus d'une série originale de Christophe Marmorat, Ancrage, dont la structure épouse celle de la phrase musicale. Ils transportent le lecteur vers un monde onirique éloigné de la réalité géographique ou historique. Ces nouvelles possèdent l'attrait des récits initiatiques, et remettent par exemple en mémoire le jeune Rimbaud du Bateau ivre (le très beau texte intitulé La Mère des mers) ou la Légende dorée (La Parole des anciens).



Tous ces textes sont à la première personne, celle de l'introspection. Le héros tente d'y déchiffrer l'énigme ancrée dans son esprit. C'est ainsi que le peintre de Vers les monochromes de l'âme ne s'intéresse pas tant à la « réalité » qu'à la « vérité ». Une vérité liée au Monde possible, une quête obsessionnelle éclairée par certains thèmes comme ceux du père disparu et de la femme idéale.



La fascination envers un passé de légende et la réalité du XXIe siècle conduisent à un décalage fréquent : la partie consacrée au séjour d'un photographe parisien dans un petit village breton aboutit à une vision panthéiste, celle du monde du Possible, qu'il s'agit de pérenniser par l'image. Il s'agit là encore d'une intrusion dans le fantastique du XXe siècle, celui de Brigadoon ou de Jean Ray.



Dans l'ultime fragment de cette anthologie, le narrateur à la recherche de la création est lui-même le jouet de son ambition. Ce sont les femmes (Claire, Julia, Lisa) qui posent désormais les jalons du monde réel. Une forme d'auto-ironie émerge à la fin de cette anthologie. Le je fait place au féminin. Le fantasme apparaît, celui de l'érotisme, du saphisme et de la perversion. Il en résulte que la conclusion de ce voyage spirituel est à l'antipode de l'introduction : la féerie se métamorphose en cauchemar, le culte de la beauté féminine devient celui du besoin de jouissance et la réalité de l'âme se trouble d'une part instinctive de vérité. Tout le doute existentiel contemporain est là.



Jean-Yves Malherbe

Donner votre avis