Une fable philosophique et magique publiée par les éditions Aux Forges de Vulcain
Michèle se réveille au sommet d'une montagne. Elle est atteinte d'une forme rare de somnambulisme ; quand elle dort, elle s'envole. Son talent ne passe pas inaperçu et tout le monde veut l'approcher. D'où vient ce don ? Pourquoi apparaît-il là, brusquement ? Va-t-il rester ? Va-t-elle parvenir à le contrôler ?
Empreint de réalisme magique, ce conte moderne part d'un événement fantastique pour parler du poids de la famille, de la folie médiatique et de ce désir intime d'être libre et de voler loin de ces contraintes, pour enfin devenir soi.
Une fable philosophique et magique publiée par les éditions Aux Forges de Vulcain
La première de couverture inaugure d’emblée le ballet en cimes transcendantes. Sombre, poétique, on admire les traits d’Eléna Vieillard avant de commencer une lecture hors pair. Cette fable philosophique, ésotérique mêle la fiction aux ressentis porteurs de sens. Voler à l’instar d’Icare tel est le destin de Michèle somnambule, mais pas que. Les ailes déployées en jeu narratif doué, les Michèles se mélangent et volent, dans l’existentialisme des hauteurs. Laquelle donne à voir le plus de cette quête du moi ? L’auteure Michèle Astrud, ou le narrateur ? Michèle les pieds sur terre ou Michèle la torturée et mélancolique femme ? On aime les lignes douces de l’auteure qui se déploient tel un vol parabolique. Maîtrisé à l’extrême, le verbe est grandeur et espace. « Le voyage, cette odyssée extraordinaire, ce cadeau merveilleux. Pourquoi moi ? Qu’est- ce-que j’ai fait pour le mériter ? Planer dans le ciel, être libérée, oublier la pesanteur, cette facilité si précieuse, si fragile. »Le lecteur pénètre dans cette symbiose rencontre et ne craint plus le vertige. La fable est belle et emporte dans son air vivifiant le lecteur qui accepte l’invincible et guide Michèle dans sa quête éperdue. Et c’est sans doute le message de toutes couleurs de cette histoire quasi fantastique. Telle la philosophie de Diogène, Michèle à l’instar du goéland Livingston de Richard Bach vole toujours plus haut, et continuera à jamais au risque de se briser les ailes. Majestueux, aérien, céleste, « La nuit je vole » de Michèle Astrud, publié par les belles Editions « Aux Forges de Vulcain » est à lire sous une voûte étoilée. Et vous verrez comme tout change !
http://www.leslecturesdumouton.com/archives/2018/01/12/36032783.html
Si la nuit elle ne prend pas des trains à travers la plaine, elle vole effrontément. Elle, c’est Michèle. Lors de vacances à la montagne, elle découvre un don, celui de pouvoir voler, notamment la nuit. Au début, elle ne maîtrise rien mais au fur et à mesure, elle est plus à l’aise. Le souci, c’est que cela ne passe pas inaperçu ! Arrive le moment où des montagnes de questions se posent (car ce n’est pas tout de se poser sur les montagnes ou sur le crâne d’une statue de la Vierge Marie) : comment vivre en société en étant différente ? Que faire de ce don ? Quelle image renvoie-t-on aux autres ? Car, Michèle devient rapidement une célébrité : elle est l’Ascensionniste, l’objet de tous les rêves que l'on peut faire enfant. Entre les gens bienveillants et ceux qui veulent en profiter pour s’enrichir, Michèle fait face de plein fouet à la complexité des âmes humaines. C’est sans compter que tout ce remue-ménage affecte sa relation avec son mari Guillaume. Architectes tous les deux, ils ont une vie calibrée au millimètre près : travailler dur, investir ses économies pour s’assurer un avenir. Aucune fantaisie ne vient perturber ce plan de carrière matrimonial. Alors quand Michèle découvre son don, quelle pagaille ! Mais, entre retrouver une vie normale ou profiter (dans tous les sens du terme) de son talent, quel choix faire ? Et s’il existait une troisième voie ?
J’ai beaucoup apprécié ce roman qui, à travers le rêve de chacun d’entre nous de voler, explore les vicissitudes de notre monde moderne. Michèle se heurte aux carcans de la vie de couple, aux pressions de la société quand une différence, aussi belle soit-elle, apparaît. Quelle est notre part de liberté dans ce monde ? La folie médiatique qui entoure rapidement notre Ascensionniste n’est qu’une chaîne supplémentaire venant l’emprisonner.
Comme toujours, pour faire face, prendre les bonnes décisions, se recentrer, on revient aux essentiels. Pour Michèle, la force est puisée dans l’image du grand-père, un homme en marge à sa manière. Ces passages sur la famille sont d’ailleurs de très belles pages. Les descriptions des vols sont superbes également. Michèle Astrud a l’art de nous faire part des sensations, du contact avec les éléments. Nos sens sont en éveil et nous goûtons à la liberté avec l’héroïne.
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