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Bernard a appris au cours de sa vie l'art si singulier de la taxidermie. Réinventer la vie, le mouvement, l'harmonie, collectionner ou sauvegarder l'apparence, la mémoire d'une créature aimée, en refuser la perte et effacer l'absence, mais ce n'est pas tout. Qu'avait-il trouvé dans ce métier si rare qui l'ait tant consolé, voire réenchanté ? Sur le point de quitter ce monde, Bernard va choisir une fois encore d'en maîtriser la scénographie.
Le titre annonce déjà le cœur de ce roman, de cette histoire de famille. Affronter la mort du père, de celui qui a fait ce drôle de métier, taxidermiste. Vider les entrailles d’un être vivant et lui redonner une attitude figée, reflet d’une vie passée, pour l’éternité. Dans ce livre, Guillaume Le Touze traite des entrailles, de ce qui alimente et remue les êtres humains et qu’ils gardent secret, par peur ou par pudeur. Marianne en veut à son père. Sa rancune se mêle à sa tristesse quand elle revient sur l’île, ce territoire qu’elle sent et qui échappe aux autres. Le roman s’ouvre sur l’atmosphère qui entoure de retour. Marianne n’a pas une relation simple avec son île. Avec sa famille, non plus. Avec son père, encore moins. Alors l’auteur nous plonge dans l’histoire de cette famille, la naissance de l’amour entre Bernard et Louise, les aléas de leur vie commune et l’arrivée des enfants.
Des blancs apparaissent alors dans ce parcours familial. Ces espaces de silence, parfois d’incompréhension, montrent la difficulté de reprendre le dialogue. Le silence, surtout à l’approche de la mort, prend le dessus. Le romancier, avec attention, saisit les regards, les mots enfouis et jamais révélés. Le rapport au corps des animaux empaillés, notamment une girafe, montre ce qui n’existe pas dans cette famille. La mort amènera des révélations donnant les plus belles pages de ce livre, sur ce que vivre dans cette société suppose de compromis et de soumissions. Par la forte présence de ces êtres meurtris, Guillaume Le Touze compose un livre sur le poids des silences en opérant un retour sur la relation entre la France et l’Algérie. Les corps deviennent le reflet des territoires.
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