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Rosy a 90 ans mais ne s'en souvient pas. D'ailleurs, depuis quelque temps, elle en a 62. La mémoire en naufrage, elle ne peut plus se raconter. Alors c'est sa fille qui prend la parole. Pour la retrouver, fixer des instants de vie, évoquer la relation fusionnelle qui les lie, l'inversion progressive des rôles et ce qu'il reste d'humour et d'amour, malgré la réalité brutale de l'effacement de soi.
S'appuyant sur des souvenirs d'enfance, elle ouvre un territoire où le passé et le présent cohabitent, et tente de restituer la vie simple et la personnalité de celle qui était un modèle de force active, d'excentricité et de joie de vivre.
La Mère à côté, c'est l'hommage lumineux et bouleversant d'une fille à sa mère, écrit dans l'urgence de lutter contre l'absence. Mais, au-delà de l'expérience personnelle, l'auteure donne une valeur collective à son récit, en tentant de répondre à cette question : que signifie pour une femme de vieillir ?
Voici un très beau récit de Thael et un bel hommage à sa mère.
Rosy, 90 ans, est atteinte d’Alzheimer. Elle ne peut plus rester chez elle. Il faut qu’elle se résolve à vivre dans un établissement. On lui découvre aussi un cancer des seins. A son âge, les médecins ne font pas dans la dentelle, c’est l’ablation. On ne la voit plus comme une femme mais comme une personne âgée qui n’a plus beaucoup de temps à vivre.
Thael évoque ce moment où les rôles s’inversent. Désormais elle est la mère de sa mère. Elle s’occupe d’elle. Sa mère a toujours été un peu farfelue mais la maladie accentue certains traits de son caractère. Les souvenirs s’effacent, alors elle tente de les consigner. Elle se réjouit que sa mère la reconnaisse encore, même si parfois elle la confond avec sa tante ou une autre femme de la famille, d’une autre époque.
Elle raconte le quotidien en maison de retraite, la vieillesse, les petits plaisirs gourmands, les bons et les mauvais côtés de la maladie. Avec générosité, elle partage des souvenirs et des anecdotes sur sa famille. Certaines sont très drôles, j’ai bien aimé la façon de compter les jours en nombre de culottes !
Ce récit se lit comme un roman, à la fois drôle et touchant, nostalgique sans être larmoyant. A la fin du livre, on a juste envie de rencontrer Rosy et de manger une crêpe avec elle. Une sacrée femme !
Vous pouvez prolonger cette lecture et retrouver le quotidien de Rosy sur le compte Instagram Tête de Mum !
Bravo Thael pour ce premier livre dont j’ai apprécié la plume sensible.
Il y a quelques mois...
Elle : je crois que c’est bon, mon manuscrit est fini, je l’envoie aux maisons d’éditions ?
Moi : mais évidemment ! go go go !
Et un matin de mai, je découvrais dans une enveloppe blanche le manuscrit devenu livre, des émotions reliées. Un poids plume, 263 grammes ça peut paraitre léger pour un amour si dense.
Nous étions nombreux lors de la soirée de lancement à nous reconnaître sans nous connaître, nos yeux et nos mots débordants de tendresse et de bienveillance. Il me semble que seules de belles âmes peuvent créer ces instants suspendus. Rosy était bien là, dans le regard et le sourire de Thael, magie de l’hérédité.
La mère à côté est une déclaration d’amour émouvante et drôle, un hommage à nos mamans et à toutes les femmes, un pied de nez aux années qui passent et nous bousculent, à cette foutue mémoire qui fout le camp.
Le lire, être ému, le faire découvrir, et aussi manger des crêpes, tout ça c’est la vie !
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