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La méfiance du gibier

Couverture du livre « La méfiance du gibier » de Stephane Guyon aux éditions L'arbre Vengeur
Résumé:

Sous le verre transparent d'un vaste pyramide, sous les hauts plafonds d'un palais transformé en musée, s'agite, parfois lentement, tout un peuple de déclassés qui font tourner la mécanique huilée du tourisme de masse, dans un silence qui n'est pas toujours résigné. Le héros qui raconte son... Voir plus

Sous le verre transparent d'un vaste pyramide, sous les hauts plafonds d'un palais transformé en musée, s'agite, parfois lentement, tout un peuple de déclassés qui font tourner la mécanique huilée du tourisme de masse, dans un silence qui n'est pas toujours résigné. Le héros qui raconte son aventure fait l'expérience de la manière dont l'ennui absolu peut être transmuté en révolte, de la façon dont, en s'accrochant aux livres et parfois aux autres, on peut survivre au vide qui engloutit tant et tant de costauds qui n'en finissent pas de s'effriter à longueur de mornes journées.
Journal qui ne dit pas son nom, La méfiance du gibier fragmente une expérience pour en exprimer autant l'horreur que la beauté, celle qui naît des moments de désespoir.

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Avis (1)

  • Ici tout sonne vrai !
    Un ticket d’entrée pour une visite unique au musée du Louvre.
    Vous ne verrez plus jamais la pyramide de verre et de métal comme avant.
    Brillant, judicieusement éclairant, sociologique, « La méfiance du gibier » est une délicieuse satire très juste sur le monde du...
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    Ici tout sonne vrai !
    Un ticket d’entrée pour une visite unique au musée du Louvre.
    Vous ne verrez plus jamais la pyramide de verre et de métal comme avant.
    Brillant, judicieusement éclairant, sociologique, « La méfiance du gibier » est une délicieuse satire très juste sur le monde du travail.
    La poussière qui se cache sous le tapis. La réalité mise à nue, ce livre devient la perle rare du Louvre. Le tableau incontournable.
    Les sciences humaines en apogée, le regard d’aigle de Stéphane Guyon qui observe, ne lâche rien. Nous sommes dans les arcades où fourmillent les visiteurs, les employés.
    Dans le versant nord, le décorum d’un Louvre où d’aucuns ont un poste bien défini.
    Le narrateur prend place. Le contrat de travail dûment signé, gardien d’un temple, l’idiosyncrasie va œuvrer.
    Chacune des salles n’aura plus aucun secret pour lui. Il devient le collecteur d’un corpus finement sociétal. Il gravite dans le Louvre, d’une salle à une autre. Les heures affûtées, il tire son épingle du jeu. Il va faire de son ennui, l’idéologie d’un monde à redéfinir.
    Il va rassembler l’épars. Celui des travailleurs silencieux, les invisibles et la pyramide devient une cage dorée.
    Les petites mains comme des soupirs. L’uniforme comme une cache pour les touristes. Eux les veilleurs et les vulnérables, ils sont soudés dans l’adversité d’une micro société en ébullition.
    « Et puis il y a ce détail qui est un privilège absolu : eux ne portent pas l’uniforme, ils sont en civils, on dirait des étudiants, même les plus vieux. Leurs tenues n’autorisent aucun doute sur la nature de ce qui, bien plus que nous différencier, nous oppose.On ne joue pas dans la même catégorie. Nous sommes ternes, statiques. Eux flottent d’un point à un autre du musée, mains dans les poches, bonne humeur aux lèvres. »
    Dans cette galère où la hiérarchie est loi. La camaraderie, les diktats d’une culture à étages.
    « Je me familiarise avec les rudiments du métier. J’indique les toilettes. Ce matin, j’apprends que les Japonais, qui n’entendent rien à « La Joconde », ne jurent que par « Mona Lisa » .
    L’humour au garde à vous, l’intuition comme une toile de maître. Le narrateur est un jeune homme vif, intelligent. Comme s’il profitait de ce travail pour faire une thèse sur les disparités sociales. Un lieu où il puise les travers de l’âme humaine et les hypocrisies. Il est stoïque et malin. Il devine un lieu où il s’affronte et cherche ses preuves.
    « Je fais ce qu’il faut pour être bien vu. J’aime qu’on se dise : « celui-là au moins il ne fera pas d’histoires, il restera debout, n’ira pas s’asseoir dès qu’on aura le dos tourné ». Je ne compte pas mes efforts. J’aime être selon le goût des autres ».
    Il lit des pages arrachées de ses livres, qu’il cache dans les poches de sa veste. Également dans les toilettes et s’arrange avec les heures tristes et mélancoliques, pour en faire une valeur sûre et spéculative.
    Il veut étudier à Jussieu, les lettres modernes. On aime l’attitude, l’attrait et cette lecture cachottière, volée à la face des chefs.
    Ce livre finement politique est l’envers du décor d’un lieu prodigieux où la culture est souveraine. Il pointe du doigt là où ça fait mal. Ce microcosme est réglé comme une horloge. Mais apprendre à se méfier, comme le disait Prosper Mérimée. « La méfiance du gibier » le regard perçant, lorsque les déclassés s’éveillent et prennent conscience des disparités. La Pyramide du Louvre dans son triptyque le plus lucide, le plus actuel, tiré au cordeau. Construite d’une main de maître, ici, elle prend sens. Elle en devient supérieure. Ce sont les Invisibles, le plus beau tableau.
    La pyramide d’une littérature engagée, éminente et clairvoyante.
    À noter une couverture illustrée par David Prudhomme qui en dit long sur ce fabuleux roman. Publié par les majeures Éditions de L’Arbre vengeur.

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