À l'heure où la médecine semble capable de reculer sans cesse les limites du possible, n'est-il pas nécessaire de s'interroger sur les pratiques soignantes ? En effet, n'existe-t-il pas un risque de voir la médecine s'assujettir à la démarche scientifique, se démarquant alors d'une dimension clinique, relationnelle et éthique ? Quels que soient le prestige et l'efficacité de la science, la médecine ne peut se réduire à l'application systématique et standardisée de protocoles diagnostiques ou thérapeutiques. Elle nécessite d'articuler la pertinence du référentiel scientifique avec des éléments qui tiennent compte du vécu des patients. L'interprétation de la plainte transcrite dans un référentiel technoscientifique peut être reprise dans une analyse plus globale de la situation, attentive notamment à la dimension de corporéité, de temporalité ou de rencontre avec autrui. Les soignants pourraient ainsi prodiguer des soins en assumant la tension entre science et existence.
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