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« Je m'appelle Hyeonseo Lee. Ce n'est pas le nom qu'on m'a donné à la naissance, ni celui parmi d'autres que j'ai été forcée d'adopter, à différentes époques par la force des choses. C'est le nom que j'ai choisi, une fois devenue libre. Hyeon signifie soleil brillant. Seo signifie bonne fortune. Je l'ai choisi afin de vivre ma vie en pleine lumière et ne jamais retrouver les ténèbres. » Hyeonseo a passé son enfance en Corée du Nord, piégée comme des millions d'autres par l'une des plus opaques et brutales dictatures communistes. La maison où elle grandit à Hyensan, avec ses parents et son frère, borde une rivière qui trace une frontière naturelle avec la Chine dont elle aperçoit les lumières au loin. Un autre monde inconnu et insaisissable. Au milieu des années 1990, alors que la famine s'abat comme la peste sur le pays, Hyeonseo commence à questionner l'endoctrinement qu'elle a subi depuis toujours. Au vu de la répression, de la pauvreté et de la faim dont elle est chaque jour témoin, son pays ne peut être comme on le lui a inculqué « le meilleur des mondes ».
À l'âge de 17 ans, elle décide de traverser la rivière. Elle ne peut imaginer alors qu'elle ne reverra pas sa famille avant bien longtemps. Il n'y a pas de retour en arrière possible, la rumeur de son évasion s'est vite propagée, elle risquerait de subir, ainsi que toute sa famille, le châtiment des autorités - la prison, la torture, ou pire une exécution publique. Hyeonseo reste donc en Chine, perfectionne au plus vite sa maîtrise du mandarin pour s'adapter et survivre, avec le danger quotidien de se voir expulsée.
Douze ans plus tard, qui semblent comme plusieurs vies, elle retourne à la frontière pour une mission plus téméraire encore : faire sortir du pays sa mère et son frère et les conduire jusqu'en Corée du Sud, un voyage périlleux de plus de 3 000 kilomètres.
Je ne connaissais pas du tout le régime politique de la Corée du Nord et cette dictature qui régente la vie de ses habitants. Ce témoignage est instructif, je salue le courage de son auteur qui a fui son pays et a risqué sa vie.
Que sait-on de la liberté et de la démocratie quand on ne les a jamais éprouvées ? Pourquoi envier des notions dont on ignore tout ?
A travers l’histoire d’Hyeonseo Lee, on comprend l’incroyable ignorance dans laquelle sont tenus les cityoyens nord-coréens sur ce qui se passe à l’extérieur de leur pays : la police, le culte de la personnalité de la famille Kim, la propagande toute-puissante et la délation parviennent à maintenir tout un peuple dans un état d’arriération total, un peuple persuadé que le monde entier envie la Corée du Nord et que les Sud-Coréens et les Américains sont de terribles ennemis….
C’est par « inadvertance » si l’on peut dire, que l’auteure a quitté la Corée du Nord : à 17 ans, à la suite d’une incursion clandestine et temporaire en Chine, elle réalise qu’elle ne peut rentrer sans mettre en péril sa mère et son frère. Commence alors un parcours du combattant dans la clandestinité et elle ne reverra sa famille que douze ans plus tard.
Il ne faut pas se laisser arrêter par le titre et la couverture qui peuvent paraître un peu mièvres, La fille aux sept noms est un récit passionnant sur l’un des derniers régimes totalitaires et la difficulté d’en sortir et de s’adapter à la démocratie.
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