"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dès qu'on sut où il était, ce fut la ruée. La foule accourut de très loin. Elle comprit tout de suite qu'il s'agissait d'un sacrifice humain, d'un très vieux rite, et qu'il fallait venir. Miracle ! La terre mange un enfant en direct ! Elle l'a happé de sa bouche vorace, elle est en train de le déglutir tout cru.
Italie. Juin 1981. Non loin de Rome, un enfant de six ans, Alfredino, tombe dans un puits et reste bloqué à plus de vingt mètres de profondeur. Alfredino reste bloqué à plus de vingt mètres de profondeur, les sauveteurs vont tenter de le secourir pendant plus de trois jours. Trente ans après, peu d'Italiens ont oublié ce drame qui a profondément marqué l'inconscient collectif. C'est en effet le premier événement de cet ordre retransmis en direct (21 millions de téléspectateurs ont suivi, pendant 18 heures d'affilée, les tentatives de secours), qui fait entrer l'information dans l'ère du spectacle.
La fête sauvage s'inspire librement de ce fait divers.
Dans une langue d'une beauté à couper le souffle, Annie Mignard nous tient en haleine jusqu'à la dernière page. Elle convoque plusieurs strates de mémoire collective (depuis la descente aux enfers jusqu'à la passion christique et ses images de mater dolorosa) pour livrer une réflexion passionnante et non dénuée d'humour sur la montée en puissance des médias depuis les années quatre-vingt.
Emmanuel Tête nourrit ses dessins de références à l'art italien pour souligner avec ironie la férocité de cette fête sauvage et païenne.
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