"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dans l'oeuvre de martin amis, koba la terreur est un livre aussi personnel que son célèbre expérience.
Sauf qu'ici, entre un début et une fin oú il se livre et ne s'épargne pas, amis nous offre peut-être les trois cents pages les plus fortes jamais écrites sur staline. le père de l'auteur, kingsley amis, pape du renouveau des lettres britanniques, fut entre 1941 et 1956 un " toutou du komintern ", comme il le dira plus tard lui-même. cette complicité avec l'un des pires crimes de l'histoire est aussi celle d'innombrables intellectuels pour qui le communisme fut un rêve et un idéal trahi.
Avec une finesse remarquable, amis parcourt en romancier ces connexions troubles, multiples, afin d'en dégager le sens profond, l'impact durable. staline a dit un jour que la mort d'une personne était une tragédie, mais qu'un million de morts n'était que statistique. koba la terreur dément ce postulat cynique d'" uncle joe ". comme dans la flèche du temps qui plongeait ses lecteurs dans le passé terrifiant d'un médecin nazi, l'auteur utilise toute la force de son art pour rendre lisible l'illisible, supportable l'insupportable.
Son exploration unique du mal se fait sous le sceau de la nécessité, de la soif de comprendre, du désir de ressentir, de compatir au sort des millions de victimes. ce livre dérangeant est une réponse du talent à la tyrannie.
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