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Klara est une AA, une Amie Artificielle, un robot de pointe ultraperformant créé spécialement pour tenir compagnie aux enfants et aux adolescents. Klara est dotée d'un extraordinaire talent d'observation, et derrière la vitrine du magasin où elle se trouve, elle profite des rayons bienfaisants du Soleil et étudie le comportement des passants, ceux qui s'attardent pour jeter un coup d'oeil depuis la rue ou qui poursuivent leur chemin sans s'arrêter. Elle nourrit l'espoir qu'un jour quelqu'un entre et vienne la choisir. Lorsque l'occasion se présente enfin, Klara est toutefois mise en garde : mieux vaut ne pas accorder trop de crédit aux promesses des humains... Après l'obtention du prix Nobel de littérature, Kazuo Ishiguro nous offre un nouveau chef-d'oeuvre qui met en scène avec virtuosité la façon dont nous apprenons à aimer. Ce roman, qui nous parle d'amitié, d'éthique, d'altruisme et de ce qu'être humain signifie, pose une question à l'évidence troublante : à quel point sommes-nous irremplaçables ?
Avec l'évolution de la technologie, les enfants ne vont vraiment plus à l'école. Ils apprennent grâce à un(e) ami(e) artificiel(le) ; un robot qui fait office de précepteur, de confident, de surveillant. Klara fait partie de ces robots dotés d'une intelligence. En vitrine d'un magasin, elle attend le foyer qui l'accueillera. Quand Josie, jeune adolescente atteinte d'une maladie orpheline la choisie, elle semble "heureuse". Dès lors Klara va vivre aux côtés de Josie dans un foyer qui n'a pas forcément l'image qu'il donne à l'extérieur.
Déçue par ce roman qui ne m'a pas convaincue.
D'une part car le personnage principal Klara est un cumul de stéréotypes. Soit c'est un robot mais pour être crédible il aurait fallu qu'elle dépasse ce stade de robot et qu'elle s'assimile à un humain. Ici on évoque les lendemains de l'IA or avec Klara j'ai eu l'impression d'en être qu'aux balbutiements même si au fil du roman on constate une montée en puissance des capacités de Klara.
D'autre part, le Soleil n'est considéré que comme la Lumière. Je m'attendais à une approche plus approfondie, plus fouillée. Là ce n'est que survolé.
Donc vous l'avez compris, je suis passée à côté de ce roman et de la poésie qui aurait pu en découler.
Bon j'avoue les dystopies ne remportent pas la palme de mon intérêt, ce qui explique peut-être mon ennui à cette lecture.
« Klara et le soleil » de Kazuo Ishiguro, prix Nobel de littérature 2017, est une dystopie.
Klara est une AA, Amie Artificielle, autrement dit un robot intelligent, compagnon des adolescents qui ne vont plus à l’école.
Klara a été choisie par Josie, jeune fille souffrant d’une étrange maladie.
Elle découvre la vie des humains et de sa nouvelle famille, et leurs petits secrets…
"Alors permettez-moi de vous demander autre chose. De vous poser cette question. Croyez-vous au cœur humain ? Je ne me réfère pas simplement à l’organe, bien sûr. Je parle dans le sens poétique. Le cœur humain. Pensez-vous qu’une telle chose existe ? Cette chose qui rend chacun de nous spécial et unique ?..." (p. 275)
"Klara et le soleil" de Kazuo Ishiguro est le 1er roman que je lis de cet auteur, découvert sur les conseils d'une amie. C'est un ouvrage très particulier et fascinant, que je ne regrette pas d’avoir lu.
Kazuo Ishiguro a choisi d'y utiliser la science-fiction, genre que je lis peu, pour évoquer le sujet de l'Intelligence Artificielle, mais pas uniquement...
Dans ce conte aux accents philosophiques, il nous propose une réflexion sur l'inquiétude que l'on peut avoir face à la (potentielle) supériorité de la machine sur l'homme, sur la complexité du cœur et de l'âme humaine, et sur notre singularité en tant qu'être humain dans un univers dystopique, qui ne semble toutefois pas tant éloigné que cela du nôtre.
J'ai apprécié la finesse de son écriture, qui est simple, facile à lire et poétique.
J'ai aimé son choix de raconter cette histoire à la première personne, selon le point de vue de Klara, un robot aussi lucide que sensible. C'est vraiment original d'être plongé dans les pensées de Klara, qui a une vision particulière du monde qui l’entoure et qui analyse tout.
J'ai trouvé intéressant qu'il imprime un rythme assez lent à son récit, où se mélangent légèreté et profondeur, et où la complexité des sentiments humains est bien rendue.
Par contre, il faut bien se concentrer, car il ne donne pas beaucoup d'informations et préfère laisser certains points obscurs: au lecteur de comprendre ou d’interpréter...
J'ai vraiment aimé les deux premières parties du livre, qui sont très fluides et attrayantes pour moi, avec la découverte de Klara et de son univers.
Les suivantes, dans lesquelles on s'interroge sur la capacité de remplacer complètement l'humain, m'ont moins intéressée, et m'ont semblé s'étirer un peu en longueur. Je suis donc globalement mitigée sur ce roman, qui m'a enthousiasmée sur certains points, mais m'a laissée un peu sur ma faim au niveau des réflexions initiées...
Klara attend (depuis un certain temps déjà !) qu’un adolescent jette son dévolu sur elle, installée derrière la vitrine du magasin, en compagnie de Rosa. Bien évidemment, les B3 « dernière génération » sont plus performants que les AA (ce qu’est Klara) et attirent donc plus de clients … Toutefois, elle est nettement plus intelligente que la plupart de ses acolytes et sa perspicace « Gérante » l’a rapidement deviné ! (Même si ce n’est pas forcément une qualité première pour un robot …)
Klara attend patiemment, en profitant des nutriments offerts par le soleil. Elle a fait une promesse à Josie (treize ans) venue la regarder derrière la devanture et discuter un petit moment avec elle, il y a quelques jours – et entend bien la respecter – Klara est une AA dont les sentiments sont très singulièrement développés ! Elle avait raison d’être confiante puisque Josie reviendra en compagnie de sa mère. On apprendra alors que son silence prolongé, entre deux visites, était dû à son mauvais état de santé …
Un pur roman d’anticipation, où l’intelligence artificielle a pris énormément de place dans notre monde. Les robots sont devenus des substituts d’amis pour les enfants esseulés … On constatera également que les différences sociales n’ont pas franchement évoluées dans le bon sens, lesdits robots se regardant eux-mêmes « de haut », selon leur appartenance à la gamme B3 ou AA …
Une belle écriture (prix Nobel de Littérature en 2017) au style contemplatif et une intrigue plutôt atypique. La preuve du talent de cet auteur japonais (naturalisé britannique) n’est plus à faire !
Je n’ai pas réellement éprouvé de coup de coeur pour ce récit, un tantinet trop loin de ma réalité … Eh oui, probablement trop « conformiste », étant nettement plus enthousiasmée par son magnifique roman : « les vestiges du jour »… Mais je n’ai pas détesté non plus, loin s’en faut !
Rien de nouveau sous le soleil
Avec cette lecture j’ai fait un voyage étrange. Ce conte au ton monocorde, car il est narré par Klara, AA (Amie Artificielle), m’a fait adopter le point de vue de l’androïde.
Au début Klara fait l’expérience de la vitrine du magasin dans lequel elle attend preneur. Josie, adolescente malade passe devant la vitrine et souhaite l’adopter.
Ce qui finit par arriver.
Le lecteur va découvrir dans la famille de Josie un mode de fonctionnement où l’humain et ses interactions ont peu de place.
Ce qui m’a le plus perturbée c’est le comportement de la mère. Femme qui a un poste important dans un cabinet juridique, visiblement cette position sociale est très importante pour elle. Elle jongle et délègue, Josie a une gouvernante et maintenant une AA.
Lorsque Josie est malade les crises sont terribles, la maladie n’est jamais nommée et l’on apprend qu’elle a eu une sœur décédée. Le malaise est prégnant.
« Je pense qu’il vaut mieux ne pas avoir emmené Josie aujourd’hui. Elle ne se sentait pas bien. Mais à présent que nous sommes assises ici, elle me manque. […] OK Klara puisque Josie n’est pas là, je veux que tu sois Josie. Juste un petit moment. Puisque nous sommes là. »
Nous découvrons à petit pas ce qui constitue la maladie de Josie et la possible fonction de Klara.
Cette famille a pour voisins Helen et son fils Rick. Josie et Rick sont très liés même si les deux ont des futurs différents.
L’écriture met en place l’histoire par petits traits, des détails d’une précisions extrême, qui nous fait vivre cette histoire de l’intérieur. Pour Klara l’extérieur se découpe en cubes ou boîtes.
Toute en retenue et d’une attention de tous les instants, elle est comme le majordome Les Vestiges du jour, d'un' dignité omniprésente.
Klara est fascinante, sa bizarrerie attachante et la proximité que le lecteur éprouve pour elle troublante.
Le monde du futur ainsi présenté, où les « intellectuels » surtout les ingénieurs sont substitués, c’est le cas du père de Josie, qui vit désormais dans une communauté, induit pour la mère ce comportement vis-à-vis de sa fille. Cette femme vit dans la peur et vous découvrirez de quelle peur il s’agit.
Ce ton monocorde induit une tristesse de tous les instants, elle est comme le soleil voilé par de gros nuages gris.
L’auteur nous dévoile ses préoccupations, telles les inégalités qui croissent avec les technologies, les idéologies d’extrême droite qui s’en nourrissent, ces méritocraties qui montent et induisent un chômage massif et donc un apartheid, dès le plus jeune âge il y a ceux qui font partie de l’élite et les autres.
Ici, il y a les « relevés » (les améliorés) et les non-relevés.
En fait l’auteur laisse au lecteur un champ des possibles à exploiter, comme s’il ne voulait pas aller plus loin.
Un livre qui interroge et nous fait voir le monde sous un autre prisme.
La fin est d’une cohérence totale avec l’analyse.
En conclusion
« Croyez-vous au cœur humain ? Je ne me réfère pas simplement à l’organe, bien sûr. Je parle dans le sens poétique. Le cœur humain. Pensez-vous qu’une telle chose existe ? Cette chose qui rend chacun de nous spécial et unique ? »
©Chantal Lafon
https://jai2motsavousdire.wordpress.com/2023/03/10/klara-et-le-soleil/
Un roman fictionnel qui se situe dans un futur relativement proche, qui donne la parole à un robot de type AA, une Amie Artificielle, du nom de Klara, que l’on suit depuis le magasin où elle sera vendu à sa fin dans une décharge de produits électroniques.
Les robots et principalement les AA sont conçus pour devenir l’ami(e) d’un enfant ou d’un adolescent, d’en prendre soin et de faire en sorte qu’ils ne se sentent jamais seuls. Mais comme chez les humains, les AA sont tous différents et continuent leur apprentissage tout au long de leur vie de robots à côtoyer les humains, dans des magazines…Klara se démarque des autres AA en vente dans le magasin de Gérante par son acuité visuelle, son extraordinaire talent d’observation, sa faculté à reproduire rapidement un geste, une démarche, une façon de parler. Elle est spéciale.
Kazuo Ishiguro nous présente Klara, AA achetée pour tenir compagnie à Josie, jeune adolescente maladive, pour s’occuper d’elle, la surveiller, en prendre soin, alerter ses parents en cas de problème. C’est par sa voix, sa pensée, que se déroule l’histoire du livre, la sienne, sa vie au sein de la famille monoparentale de Josie, auprès de la mère et la gouvernante de la maison.
Dès le commencement, on sent que Klara a un rapport particulier avec le soleil qui lui apporte joie, nutriments, santé. Les AA en ont besoin pour se sentir bien, sans forcément en avoir une pleine conscience, mais Klara sait. Elle témoigne un don salvateur au Soleil qu’elle chérira jusqu’au bout.
Le roman est si bien écrit et construit que parfois on se perd à savoir qui est humain, qui est robot. Klara semble parfois plus humaine dans ses attitudes, ses pensées, son empathie que les adultes qu’elle côtoie. On la voit évoluer au fil du temps qui passe, de ses apprentissages.
Kazuo Ishiguro écrit tout en nuances, en délicatesse, en subtilité, et joue sur la corde sensible. Il nous parle de futur, de robots qui remplacent les hommes, les amis, des rapports entre humains, entre robots, entre les deux catégories où l’humain reste le possesseur autoritaire. Ca parle d’amour, de liens, de croyance, d’apprentissage. Une fiction peut-être pas si éloignée que ça de nous, les robots au service de l’homme existants déjà au Japon en vente libre. Kazuo Ishiguro est-il un visionnaire ? Faut-il s’inquiéter de la montée en puissance de l’avancée technologique des robots au service de l’homme ?
La question se pose : peut-on cloner un être humain dans une machine robotisée à l’identique ? Il y a les défenseurs de ce projet un peu fou comme Monsieur Capaldi, et ses opposants comme le père de Josie, Paul. A quel point sommes nous irremplaçables ?
L’intelligence artificielle va t-elle réussir à remplacer les humains, à acquérir les sentiments, seule chose qui différencie encore les êtres humains des machines ? Peut-on construire une machine qui sera l’équivalent exact, la copie conforme en paroles et pensées d’un être humain ? Peut-on s’attacher autant à une machine qu’à un enfant, son enfant ? Jusqu’où l’amour peut-il mener ? Autant de questions que pose ce superbe roman qui nous tient en haleine sur le devenir de Josie et de son AA, Klara.
Une mère offre à sa fille malade, une amie dotée d’une intelligence artificielle. Ce robot nommé Klara a pour mission de veiller sur Josie, l’adolescente qu’un mal intérieur ronge. Le roman était destiné au départ à un public jeune. On le ressent à travers la candeur entêtée et enfantine qui caractérise le robot. La toile de fond est sombre : atmosphère angoissante, nature abimée, êtres humains en pleine souffrance. C’est un livre étrange au rythme lent. La solitude est partout. Pour faire revenir la lumière, Klara (dont on oublie souvent qu’elle est un robot) distille des prières adressées à l’astre solaire. Grâce à sa mécanique précise et douée d’empathie, on revient au cœur de l’humain.
Autant le dire d'emblée, je suis fan de Kazuo Ishiguro ! J'ai adoré tous ses livres (mon préféré est "L'inconsolé, si si) alors il n'y a aucune surprise concernant son dernier titre, "Klara et le soleil", j'ai ADORÉ !
Pour ceux qui connaissent l'œuvre de Kazuo Ishiguro, "Klara et le soleil" est dans la même veine que "Auprès de moi toujours".
L'action se déroule dans un futur pas si lointain, peut-être une petite cinquantaine d'années, où l'avancée sur l'intelligence artificielle et la robotique a conduit à une certaine obsolescence de l'humain... et ce sont les enfants qui paient le prix fort de cette modernité.
Pendant ma lecture de "Klara et le soleil", j'ai constamment pensé à Isaac Asimov et son cycle des robots !
On est bien d'accord, l'écriture de Kazuo Ishiguro qui est tout en finesse, en sous-entendu et en non-dit n'a rien à voir avec celle d'Asimov (quoique que ?). Mais les 3 lois de la robotique énoncées par Asimov sont présentes dans tout le livre :
"Un robot ne peut porter atteinte à un être humain ni, restant passif, laisser cet être humain exposé au danger"
"Un robot doit obéir aux ordres donnés par les êtres humains, sauf si de tels ordres entrent en contradiction avec la première loi"
"Un robot doit protéger son existence dans la mesure où cette protection n'entre pas en contradiction avec la première ou la deuxième loi"
Bon, il y a aussi la loi zéro... mais c'est inutile d'en parler ici !
Klara, la narratrice du roman, est un robot destiné à tenir compagnie aux enfants (un tamagotchi super évolué).
C'est une amie artificielle selon les termes de Kazuo Ishiguro... Je ne sais pas vous, mais moi ça me fait froid dans le dos car ça laisse imaginer toute l'étendue de la solitude dans laquelle les enfants se trouvent...
Mais comme un robot ne peut rester passif (1ère loi de la robotique), Klara laisse "traîner ses oreilles" et rapporte les brides de conversations qu'elle surprend mais ne comprend pas forcément. Elle est très intelligente mais très naïve également, ce qui la rend très attachante. Elle n'hésite pas pas à prendre des initiatives en cas de besoin (2ème loi de la robotique) mais sans mettre sa propre existence trop en danger (3ème loi de la robotique). Jusqu'à ce qu'arrive sa propre obsolescence...
Dans "Klara et le soleil", rien n'est dit clairement Kazuo Ishiguro demande à son.sa lecteur.rice de faire marcher son cerveau... il ne nous prend pas pour des idiots comme les politiciens le font et c'est ce que j'apprécie le plus avec lui.
Klara et le soleil, de Kazuo Ishiguro
Traduit par l'excellente Anne Rabinovitch
Éditions Gallimard
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