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Jean Giono ; pour une révolution à hauteur d'hommes

Couverture du livre « Jean Giono ; pour une révolution à hauteur d'hommes » de Edouard Schaelchli aux éditions Le Passager Clandestin
Résumé:

On connaît Giono pour son évocation romanesque d'un monde paysan plus ou moins mythique, si ce n'est idyllique. Mais il fut aussi un penseur engagé : contre la guerre et l'industrialisation de la guerre, contre l'embrigadement des masses dans une société de production forcenée et de consommation... Voir plus

On connaît Giono pour son évocation romanesque d'un monde paysan plus ou moins mythique, si ce n'est idyllique. Mais il fut aussi un penseur engagé : contre la guerre et l'industrialisation de la guerre, contre l'embrigadement des masses dans une société de production forcenée et de consommation morbide. À la veille du deuxième conflit mondial, il rêva d'entraîner le monde paysan dans ce qu'il pensait être « la plus importante révolution de tous les temps », qui permettrait à l'homme, en retrouvant, au contact de la terre, le sens de sa vraie mesure, de « vivre dans l'abondance et dans la joie ». Bernard Charbonneau, précurseur direct de la décroissance, avait salué en lui, dès 1937, « un indépendant qui défendait une conception révolutionnaire nouvelle ». Il parlait là de la communauté du Contadour, où Giono et ses amis promouvaient, dans une atmosphère joyeusement libertaire, un « retour à la terre » non pas nostalgique, mais « larzacien » avant la lettre.
La guerre et l'occupation ont brisé ce rêve, et Vichy s'en est emparé à des fins de propagande national-conservatrice. D'où le malentendu d'un Giono réactionnaire et collaborateur, entretenu à plaisir par des stalinistes qui ne lui pardonnèrent pas d'avoir, dès la première heure, assimilé Staline à Hitler...
Giono l'« indépendant » eut pourtant le mérite de prendre très tôt la mesure du malheur qui s'abattait sur une humanité arrachée à son rapport ancestral à la terre. Il combattit sans cesse l'idéologie d'un monde où le travail est la négation d'une « joie de vivre » ; il préféra la pauvreté de l'homme libre aux illusions d'un progrès destructeur de tous les équilibres.

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