"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Été 1914. L'attentat de Sarajevo met un coup d'arrêt brutal aux flamboyantes mondanités de la Belle Époque. Déchirées par les séparations qu'occasionne la mobilisation, ouvrant pour certaines leurs châteaux aux blessés militaires et aux réfugiés, poussées parfois sur les routes par l'avancée allemande, baronnes, marquises, duchesses, princesses, comtesses et vicomtesses ne sont pas toutes épargnées par les pillages et les bombardements. En l'absence des hommes, il leur faut aussi assumer la gestion des patrimoines et entretenir les réseaux d'influence.
Si d'aucunes trouvent espérance et consolation dans leur foi et leur patriotisme, nombre d'entre elles tiennent le « front intérieur » et, en sus de soutenir leurs proches enrégimentés, s'engagent auprès des soldats et des victimes civiles, au sein de la Croix-Rouge ou au travers d'oeuvres de guerre, tandis que d'autres résistent à l'occupant en zone envahie.
Pour la plupart, l'essentiel reste néanmoins de maintenir leur rang, fragilisé par une hécatombe qui a décimé leurs fils et époux, mené certaines au bord de la ruine et conduit d'autres à la mésalliance.
Fort d'une immense masse d'archives (correspondances, journaux intimes, chroniques mondaines...), Bertrand Goujon retrace des trajectoires individuelles et collectives au sein d'un groupe social jusqu'à présent négligé, apportant une contribution essentielle à l'histoire des femmes dans la Grande Guerre.
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