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Le jour où Miss Boxer m'engage pour trouver son mari disparu, les ennuis se mettent à tomber sur moi plus vite qu'une vieille peau sur la glace...
Voilà comment démarre l'odyssée de Stan Kurtz, privé rétro et antisocial, embarqué malgré lui dans la plus délirante des enquêtes. Entre bitume et bitures, parasites tentaculaires et femmes fatales, au gré de neuf épisodes emplis ras la tronche de boums, de bangs, de rebondisse¬ments dantesques et d'humour foireux, de chapeaux mous et de castagne dure.
Avec moi au milieu... Moi, l'humble plumitif qui a suivi notre Infra-Détective le long de cette tortueuse route.
Je m'appelle Marc Falvo. Lors de notre rencontre, je vivotais en tant qu'auteur anonyme, ne touchais la grâce que du bout du bout de mes petits doigts. Bref, j'attendais l'étincelle qui enflammerait ma carrière, en tirant le diable par la queue et mes économies au maximum de leurs maigres capacités. Et j'ai donc croisé Stan Kurtz, comme ça à la coule. Par hasard et pas rasé, dirait-il pour citer un de ses chanteurs de prédilection...
Nos chemins se sont percutés avec l'évidence du coup de foudre, avec la brutalité du crash entre deux bolides au contrôle aléatoire, et la certitude que nous étions faits pour nous entendre. Que la vie, cette friponne, nous avait taillés du même bois, celui dont on forge les francs-tireurs et les plus beaux candidats à la cirrhose. Bref, il y a presque quinze ans aujourd'hui, pour employer ce passé simple dont il raffole, on se croisa et on ne se quitta plus.
Cette odyssée, l'évoquais-je au premier tome, a duré presque quinze ans. Elle a épuisé deux éditeurs, essuyé un paquet de refus et de revers cinglants, reçu quelques bravos épars, de ceux qui réchauffent un coeur transi et confirment que vous n'avez pas perdu votre jeunesse et la plupart de vos illusions pour rien...
Stan plaisait. Sa tronche, sa dégaine, son franc-parler, ses rares qualités et ses nombreux défauts. Surtout ceux-là, d'ailleurs, car on les partage tous. La mauvaise foi, la maladresse, le freestyle souvent merdique et un goût certain pour l'excès. Ce privé à la ramasse titillait, chez ses lecteurs, une sorte de fibre rassembleuse, assez ironique pour quelqu'un qui, dès nos primes échanges, m'a assuré qu'il se foutait de plaire à tout le monde... Qu'il avait un mont de choses à dire et que personne ne l'en empêcherait.
Et après moult nuits sans sommeil, des dizaines de ramettes de papier, des centaines de flacons de raide et quelques milliers de clopes, sans compter les vannes sur notre calvitie commune - on a paumé nos tifs en même temps, voyez la belle complicité - vous tenez le fruit de cette obstination entre vos mains.
Tâchez d'en faire bon usage.
Et au plaisir, les loulous.
Marc Falvo
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