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Inquietude et le desarroi social

Couverture du livre « Inquietude et le desarroi social » de Myriam Klinger aux éditions Berg International
Résumé:

Si l'inquiétude n'est pas un sentiment neuf dans l'histoire, son expression contemporaine, sans cesse renouvelée par les rhétoriques médiatiques, traduit un monde de la vie sans aspérité qui cherche à contourner les dangers. Paradoxalement, les risques et les périls sont entretenus par cette "... Voir plus

Si l'inquiétude n'est pas un sentiment neuf dans l'histoire, son expression contemporaine, sans cesse renouvelée par les rhétoriques médiatiques, traduit un monde de la vie sans aspérité qui cherche à contourner les dangers. Paradoxalement, les risques et les périls sont entretenus par cette " culture de l'inquiétude " qui émerge dans les années 1980, accorde une importance accrue aux savoirs des experts et se trouve régulièrement instrumentalisée par le politique. Les menaces collectives se présentent comme un arrière plan commun dans lequel chacun vient à puiser et les sentiments d'inquiétude se développent, à la faveur de situations déstabilisantes, comme peur de la peur. Inquiétude et vulnérabilité, mises sous tension, s'expriment dans ces doubles mouvements de l'expérience contemporaine : défiance/confiance, hostilité/apaisement, attente/réflexivité, oubli/secret, retrait/mobilisation, fuite/quête. L'inquiétude se donne alors à comprendre comme expression obligatoire et normative d'une désorientation qui cherche à tenir le conflit à l'ombre. Par le jeu d'appropriation des rhétoriques communes de l'inquiétude, les individus dans leurs productions narratives singulières s'inventent dans des fictions qui, par leur effet performatif, créent des configurations relationnelles et situationnelles nouvelles ouvrant sur une temporalité apprivoisée.
Sociologue, maître de conférences à l'Université de Strasbourg, habilitée à diriger des recherches , membre du Laboratoire CNRS " Cultures et sociétés en Europe ", Myriam Klinger dirige actuellement l'Institut de Polémologie de l'Université de Strasbourg. Ses recherches portent principalement sur la conflictualité contemporaine, la narration, les processus de recomposition identitaire, les sentiments liés aux situations de vulnérabilité, l'inquiétude en particulier.

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