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Dans un train immobilisé en rase campagne entre Paris et Nantes à la suite d'un « incident de personne » (un suicide), un homme, qui revient de Chypre en ayant tout perdu, raconte sa vie à l'inconnue assise à côté de lui. Il lui parle de la nostalgie et de la mélancolie, évoque les fantômes de l'enfance, ponctuant son récit des vies de personnages magnifiques - le Japonais qui convainc les candidats au suicide de ne pas se jeter du haut des falaises, le Chypriote qui offre au narrateur la douille de la balle qui a servi à assassiner son frère.
Il raconte tranquillement, sans emphase, sans colère, et la jeune femme l'écoute, ne pose que de rares questions. Pendant ces heures d'attente dans la nuit, quelque chose se tisse entre eux. Mais bientôt, le train repart... Eric Pessan nous entraîne dans un roman intelligent, subtil, et d'une belle humanité. Le romancier ici nous parle de son propre chagrin en nous racontant « d'autres vies que la sienne ».
Un très beau livre, presque un monologue dans ce train arrêté en pleine cambrousse, le narrateur se livre avec beaucoup de douceur et de délicatesse à sa voisine de siège.
En grande détresse personnelle, il ne veut pas s'épancher, il ne veut pas se laisser aller à tomber sous le charme, mais cette pause obligée qui se prolonge l'amène peu à peu à se dévoiler et à se laisser aller à espérer un contact avec la dame. Alors qu'il estime qu'il est perdu, on se met à entrevoir avec lui une petite lumière.
C'est très bien amené, le narrateur fait les questions et les réponses, mais le rythme va crechendo, et l'homme que l'on découvre est à l'inverse de celui qu'on imaginait au début de l'histoire.
Un homme se retrouve coincé dans un TGV entre Paris et Le Mans en raison d'un "incident de personne" autrement dit d'un suicide. Cet homme "absorbe comme une éponge" depuis des années les histoires terribles que lui confient les personnes qui assistent à ses ateliers d'écriture. Afin de combler l'attente, il craque et raconte à sa voisine un grand nombre de ces histoires qui le hantent y compris ses propres expériences.
J'aime beaucoup les récits et les romans écrits à la 1re personne ou le narrateur se confie, dévoile son passé bref, quant il y a beaucoup d'introspection. C'est le cas d"Incident de personne" et je peux vous dire que j'ai été comblé !
Il tente, à travers ce livre, de répondre à des questions qui le préoccupent : comment ces gens parviennent à tenir après avoir vécu des histoires dramatiques ? Comment faire pour vivre avec ces histoires qui hantent nos pensées ? Les coucher sur papier représente-il une solution efficace ?
C'est un roman intelligent, touchant, poignant qui "prend aux tripes". Ce type de livre ne laisse en général pas le lecteur indifférent puisque celui-ci partage les doutes, les frustrations et les émotions du narrateur qui nous rappelle l'auteur.
En effet, il existe de nombreuses similitudes entre les deux : Éric Pessan exerce lui aussi le métier d'animateur d'ateliers d'écriture, revient d'un voyage en Turquie et habite à Nantes.
L'écriture de ce roman serait-il un moyen pour Pessan "d'expulser" le trop-plein d'histoires qu'il a gardé au fond de lui ?
Le seul reproche que je peux faire à ce livre est son absence de dialogues. Selon moi, quelques dialogues, habilement placés, auraient été les bienvenus afin de rompre la monotonie de la narration et par conséquent permettre au lecteur de "respirer un peu", de faire une pause entre les différents récits du narrateur.
Sombre, bien sombre ce nouveau roman d'Eric Pessan. Son personnage est fatigué, nerveusement, physiquement. C'est un "passager bavard, dépressif, vaguement inquiétant".
Il rentre de Nicosie, en Chypre, où il a animé un atelier d'écriture. Là-bas, l'homme qui l'a accueilli, qu'il ne connaissait pas à procédé d'une façon similaire, lui racontant un épisode douloureux de sa vie et se suicidant ensuite. Alors, si le narrateur n'en est pas au suicide à proprement parler, peut-être peut-on parler de "suicide social", lui qui s'isole totalement des siens, de ses amis, des autres en général, au point de perdre également logement et travail.
Eric Pessan construit son roman comme des allers-retours entre le wagon, où les gens s'impatientent, s'énervent, et les histoires glanées lors des ateliers d'écriture que l'homme raconte à sa voisine. Le lien entre toutes ces anecdotes étant lui, l'animateur, le confident, l'avaleur, l'éponge qui les aborbe toutes et ne peut les ressortir, sauf dans ce train. Là où certains pourraient voir une suite illogique et sans but de récits plus ou moins intéressants, je vois un homme qui ne vit que par les autres, qui n'a aucune existence propre que celle de permettre aux gens qu'il accompagne de sortir leurs malheurs.
Ce n'est pas un texte facile, qui ne fait pas dans la gaudriole, mais Eric Pessan sait nous accrocher avec sa langue simple et directe. Le portrait d'un homme en plein questionnement à l'aube de la quarantaine, en questionnement sur lui-même, sur les autres et sur la vie en général. La vie, la mort, les souffrances, les malheurs, l'amour.
Un livre intelligent, par un auteur que j'aime beaucoup, qui nous pousse à la réflexion et qui ne peut laisser indifférent !
Chronique (et d'autres) à lire sur : www.lyvres.over-blog.com
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je suis en train de lire ce livre je n en suis qu à la page 73 et je trouve votre analyse très intéressante et par votre façon d écrire ça me donne envie de lire d autres livres de Eric PESSAN que je ne connais pas. Merci