Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Dans un livre pétillant d'intelligence intitulé Les fleurs de Tarbes ou La terreur dans les Lettres, Jean Paulhan prend occasion d'un écriteau placé à l'entrée du parc Massey, « Il est interdit d'apporter des fleurs en ce jardin », pour analyser un phénomène qui se serait aggravé en littérature depuis le Romantisme avec les premières avant-gardes : l'idée que, la littérature étant le lieu de la subjectivité absolue, expression du moi dans sa singularité, un malaise s'installe, incarné par un Lautréamont, un Rimbaud, un Mallarmé, qui impose de fuir à tout prix le langage de tous sous peine de commettre un crime de lèse-personnalité.
Trente-six ans plus tôt, en 1900, André Gide, prenant le contrepied de ce discours déjà majoritaire à l'époque et s'appuyant sur Goethe, Keats, Voltaire, Homère, Gogol, Descartes, Racine etc., mais aussi sur sa propre expérience de lecteur, avait pourtant rappelé que l'homme n'est pas une île, et que c'est en cédant à l'influence des forces environnantes qu'il a des chances de découvrir du neuf en lui-même. Parallèlement, la critique littéraire, après que la philologie eut fait la part belle à la recherche des sources, allait mettre au point une théorie plus large, baptisée du nom d'intertextualité, posant que tout texte peut se lire comme l'intégration et la transformation d'un ou de plusieurs hypo-textes.
Parmi le vaste champ d'influences qui irrigue le monde littéraire sous les multiples formes que peut prendre la relation de texte à texte et qui vont de la traduction et de la glose, de la citation et de l'allusion, à l'imitation, à l'émulation, à la contestation, au dialogue, sans exclure la rencontre fortuite, il est un filon dont on a reconnu depuis longtemps la fonction matricielle : c'est la Classical tradition, explorée par Gilbert Highet dans un maître-livre paru en 1957 et couvrant de larges pans de l'influence gréco-latine sur la littérature européenne. Dans un champ limité à ce que le philosophe Remy Brague appelle en 1992 la « Voie romaine », nous-mêmes, inspirés par les mots de Dante célébrant l'auteur de l'Énéide, « cette source qui ouvre un si grand fleuve de langage » (Enfer, I, 79), voulons offrir non pas un inventaire mais, à titre incitatif, un éventaire.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
L’écrivain franco-vénézuélien Miguel Bonnefoy poursuit l’exploration fantasmagorique de sa mémoire familiale...
Des romans policiers à offrir ? Faites le plein de bonnes idées !
Nostalgique, nomade ou plutôt romantique ? Trouvez le livre de la rentrée qui vous correspond !