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Lorsque Madeleine apprend le suicide de son père, un suicide pourtant attendu et redouté, sa réaction n'est pas celle qu'elle avait consciencieusement préparée. Désarmée, elle décide de remettre à plus tard l'affrontement de son deuil en s'envolant pour le Cambodge. Là, entre paumés des cinq continents, expatriés tordus et coutumes locales étranges, une communauté improbable se rassemble, soudée à grand renfort de séduction, de rires mêlés d'anglais de série télé et surtout de mojitos. Un mensonge en entraînant un autre, comme s'il en fallait toujours plus pour brouiller ses repères, Madeleine se retrouve embarquée dans l'organisation d'un défilé de mode. Car Phnom Penh a aussi sa Fashion Week. Et si cette terre d'exil et ces drôles de compagnons d'infortune ne se révèlent ni salutaires ni réconfortants, ils deviennent les décors et les acteurs d'un théâtre incongru vibrant d'humanité, d'aventures improbables et d'amours incertaines. Fuite en avant physique et psychologique, Hôtel International est le roman d'une vie mise entre parenthèses.
Rachel Vannier nous entraîne au Cambodge à la suite de sa jeune héroïne.
Non pas le Cambodge des touristes pressés de tout voir en un minimum de temps, mais dans celui des expatriés qui eux ne veulent rien voir, à part leur microcosme, ou ils se retrouvent comme dans une seconde patrie.
A la mort de son père, Madeleine a tout quitté, son chagrin, la France, sa famille, ses amis, comme si 14000 km étaient suffisant pour oublier.
La jeune femme se fait peu à peu à cette vie d’ « expat ». Elle organise sa vie, se trouve rapidement un travail. Les soirées se passent dans un bar où tout le petit groupe se retrouve pour picoler en refaisant le monde.
Le livre est drôle et grave à la fois.
Le suicide et le deuil y sont abordés avec pudeur.
J’ai cependant regretté que l’auteure ne s’attarde pas davantage sur les mœurs et les coutumes du pays.
En conclusion, j’ai trouvé l’écriture agréable, bien que sans grande originalité, le récit est assez linéaire.
Le tout m’a cependant procuré quelques heures de lecture agréables.
Il existe sans doute deux lectures de ce roman. D'abord, l'indulgente, celle qui le prend comme une chronique sur la vie des expatriés qui ne se mêlent pas aux autochtones, qui ne vivent qu'au rythme des mojitos ou vodka-pomme qu'ils ingurgitent et qui, finalement, en rentrant dans leurs pays se souviendront des bars, du climat, des touristes qui viennent pour les très jeunes prostituées, mais absolument pas d'avoir rencontré de vrais Cambodgiens. Cet angle de vue permet de se satisfaire d'une légèreté, d'un survol des thèmes abordés. Ensuite, il y a l'autre lecture, celle qui revenait régulièrement hanter mon esprit tout au long de ma lecture, sans doute plus exigeante qui cherche du fond à la fuite de Madeleine : on voit les mêmes personnages évoluer dans un monde qui est le leur, totalement étranger aux gens qui les entourent. Une espèce de jeunesse dorée qui vit bien et n'a absolument rien à faire des gens qui composent ce pays. S'intéresser à leurs conditions de vie, ou les respecter est bien loin de leurs préoccupations, ils ne les voient que comme des chauffeurs de tuk-tuk, des mendiants, des parasites. Pris dans ce sens, c'est un roman très fille-parisienne qui se retrouve dans la jungle, totalement inadaptée, qui ne pense qu'à picoler, baiser -avec des expatriés-, encore picoler et surtout... picoler. Je n'ai rien contre sur le principe, je trouve même qu'une jeune femme qui écrit cela, c'est assez réjouissant, ça change l'angle de vue de ce genre de récits souvent écrits par des mecs. Mais dans le même temps, je me dis, à quoi bon ? Quel est l'intérêt d'aller si loin si ce n'est pour changer de regard, de manière de vivre ? Et puis à quoi aura servi ce voyage puisque quelques mois plus tard, Madeleine sera de nouveau en France, dans le même milieu un rien frivole et en proie aux mêmes questions existentielles sur la manière de s'habiller pour revoir son ex... ?
J'avoue que je suis frustré, Rachel Vanier survole les sujets importants du Cambodge : les effets des la dictature, la pauvreté, la prostitution de mineures, le travail pénible faiblement payé, à peine a-t-on la remarque d'un jeune Cambodgien qui travaille dans une usine textile qui répond à la remarque de Rachel : "Ah, ça doit être dur. (...) Oui, parfois ils me prennent toute mon énergie, mon esprit, mon âme." (p.168). Elle survole même la question de son roman : comment se remettre de la mort d'un proche si tant est que cela soit possible, ou comment vivre sans le disparu ? Ce qui me gêne, c'est que je ne sais pas si j'ai à faire à un roman léger sur la vie difficile d'une jeune femme aisée, écrit par une femme pour les femmes, qui de temps en temps glisserait des phrases sérieuses pour donner du corps au récit ou si je lis un roman plus sérieux qui veut aborder des thèmes forts et importants en y glissant des morceaux de délire alcoolisés et d'humour. Je crains que l'auteure n'ait pas su elle-même se départager ; son livre, hybride, me déçoit pour ces raisons .
Mais, ce qui sauve ce roman et qui fait que je suis allé jusqu'à sa dernière ligne, c'est l'écriture de Rachel Vanier, vive, moderne, précise, minutieuse, franche et directe lorsqu'il le faut, comme lorsqu'elle parle d'un certain cinéma états-unien : "Un mec, un peu nul, met en place des plans machiavéliques pour se vider les couilles, sur les précieux conseils de ses meilleurs amis les gros blaireaux. Il passe par un chemin semé d'embuches -comme éjaculer dans son pantalon, se faire surprendre par les voisins en train de se masturber dans la cuisine, ou avoir une méga-chiasse pendant un rendez-vous galant. Mais à la fin il finit toujours par obtenir ce qu'il veut : baiser la bonnasse avec de gros seins." (p.204) Je vous rassure, il y des pages moins vulgaires -mais je dois reconnaître que je partage l'avis de Madeleine et que traité un cinéma vulgaire avec des mots vulgaires, ça fait du bien. Lorsque Madeleine parle de la relation avec son père, tout dépressif qu'il soit, cette complicité qu'ils ont, on comprend que le manque sera terrible, un trou qui ne se remplira jamais.
Pour conclure, un ressenti très mitigé pour moi, j'aurais aimé plus de profondeur dans les situations, les personnages, le contexte, plutôt que ce mélange raté de livre profond et de roman très léger, pour ne pas dire inutile. Rachel Vanier montre néanmoins un talent évident pour l'écriture que je retrouverai avec plaisir dans des romans plus construits, plus profonds.
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