A travers le regard de Louise, adolescente de 17 ans, nous découvrons le lynchage psychologique dont est victime sa mère
Un de tes chouchous pour le Prix ?
Un poème, un déclic, un roman graphique ! Découvrez la nouvelle collection de romans graphiques d'inspiration poétique !
Ce roman graphique lève le voile sur les violences psychologiques et l'enfermement conjugal à travers l'histoire de Louise, 17 ans.
Résumé :
Louise a 17 ans. Comme sa mère, elle veut devenir danseuse. Elle souhaite quitter la maison pour suivre une formation et s'en ouvre à ses parents, Camille et Vincent. Mais Vincent s'oppose violemment à ce que Louise poursuive son rêve et accuse Camille de mettre des idées en tête à Louise. Il renvoie Camille à sa propre situation de danseuse " ratée " selon lui, de bonne à rien, de boulet financier. Au fil des jours, un véritable lynchage psychologique s'installe. Plus tard, Louise questionne Camille sur sa relation avec Vincent. Camille se livre finalement sur les difficultés du quotidien, sur la notion de maternité et la créativité qui puisent au même endroit, elle évoque également sa peur d'avoir fait les mauvais choix et son manque de confiance en elle. Le soir, quand Vincent rentre, Camille trouve le courage de lui faire face et cautionne le projet de Louise, elle retrouve une forme de liberté.
Histoire inspirée du poème La Panthère de Rainer Maria Rilke
Grande Échappée a été sélectionné pour le prix de la BD de France Bleu en association avec Actua BD
Grande Échappée a remporté le prix Artemisia "Poésie-Mixte" 2024
A travers le regard de Louise, adolescente de 17 ans, nous découvrons le lynchage psychologique dont est victime sa mère
Découvrez les 15 albums retenus par le jury présidé par Cy !
Premier opus d'une collection qui se définit elle-même comme un défi éditorial, "Grande Échappée" est une bande dessinée qui interprète très librement le poème "La Panthère" de Rainer Maria Rilke. Adressée au public adolescent, elle se donne pour challenge d'encrer la poésie dans la vie — un bel objectif au moment où les lecteurices sont enclin à écrire (particulièrement de la poésie) mais s'en éloignent aussi en raison d'une approche scolaire qui les coupe parfois de leur capacité à ressentir et interpréter eux-mêmes les mots et leurs images.
Ici, Bérengère Delaporte construit un beau personnage de jeune fille qui sort de l'enfance, qui se projette vers ses rêves (la danse) et perçoit les barreaux de la cage que son père construit autour de sa famille et en particulier de sa mère. C'est elle, Louise, la jeune fille, qui va permettre à la colère et à la panthère blessée de s'exprimer, de se libérer. Dans une apparente économie de moyens (noir, bleu et jaune), un trait léger et dansant, l'autrice transmet une histoire forte d'emprise et de révolte. Est-ce que ce bel objet touchera les ados ? Il mérite en tout cas de leur être mis entre les mains !
La poésie existe pour toucher au cœur, à l' âme, des fois plus que d'autres et toujours de façon intime et personnelle. Elle entre en résonance avec qui nous sommes et ce que nous portons.
C'est de cette façon, muée par l'amour du poème "Der Panther" et tout ce qu'il invoquait chez Bérengère Delaporte qu'est née cette "variation graphique".
"Grande Échappée" conte les barreaux invisibles, cette cage mentale que les hommes et les femmes sont capables de créer pour maintenir en captivité leurs emprises. Petit à petit, briques par briques, le ciment qui enferme et qui invisibilise.
Dans de magnifiques graphismes ce qui se tapie dans l'ombre est mis en lumière, le courage comme la bassesse, l'espoir comme la force.
Les corps sont pleins de grâce, ils dansent la vie, la liberté, ils dansent la poésie.
En peu de pages mais beaucoup d'émotions, "l'électrochoc" a lieu et les yeux s'ouvrent, enfin, sur la violence latente dont est victime Camille, la mère de Louise.
Maintenant il faut réussir à briser les chaînes, ensemble.
Parce que le dessin nous offre à voir ce qui est invisible, l'autrice dénonce avec force et talent les rouages de la violence psychologique et son enracinement.
Une bande dessinée plus qu'importante !
Cette variation autour d’un poème de Rilke est une vraie réussite en abordant l’enfermement d’une femme (et de ses enfants) par les comportements toxiques et les injonctions de son mari. La mère va parvenir à dépasser son enfermement (à tous les sens du terme) pour offrir la liberté à sa fille (de quitter la maison et de prendre des cours de danse) et, par là même, d’affirmer une certaine liberté en remarquant son territoire.
Toutes les chroniques ci-dessous saluent avec pertinence les qualités et l’intérêt de ce petit livre. Je ne reviendrais donc pas sur le détail de l’histoire, etc. ; pour retenir en particulier la « poétique » (au sens du « faire » : thématique développée par Paul Valéry et reprise par Benoit Peeters dans sa leçon inaugurale au Collège de France : cf. ma chronique sur cette leçon) de ce petit ouvrage qui par sa forme joue sur plusieurs registres :
- Si le graphisme est un peu enfantin et ne cherche nullement le réalisme … c’est pour mieux décrire la réalité du comportement toxique du mari et de l’enfermement anesthésiant auquel il conduit ;
- Les « cases » sont quasi absentes ; là encore exprimant une certaine liberté alors que c’est bien d’enfermement et de cage dont il est question ;
- Un ouvrage de petite dimension (63 pages de dessins) qui veut ainsi garder une certaine « légèreté » alors que l’histoire est pesante !
Quand fond et forme se marient avec cette finesse on apprécie et on espère qu’il pourra être utile et servir à d’autres libérations … alors il faut faire lire cette «Grande échappée »
Titre en lice pour le Prix Orange de la BD 2024. Remerciements aux éditions Nathan et à Lecteurs.com pour la communication de cet ouvrage.
Une adaptation toute personnelle du poème de "La panthère" de Rainer Maria Rilke.
Dans cette bd, les vers prennent vie sous le dessin de Berangère Delaporte pour nous donner une porte d'entrée vers un univers beaucoup moins poétique, celui de la violence psychologique.
L'intimité d'un couple et d'une famille mais aussi son rapport au monde extérieur sont mis en évidence par des planches en noir et blanc dans lesquelles une panthère transparait par moment, seule couleur dans ces ténèbres familiales. Les métaphores visuelles fonctionnent. Les planches sont fortes, bien pensées pour exprimer l'enfermement, les émotions et les contradictions des protagonistes.
D'un point de vue narratif, quelques faiblesses. La prise de conscience opérée par la mère suite aux échanges avec sa fille est un peu rapide, ne témoignant pas du long processus souvent nécessaire pour parvenir à partir et des nombreux va et vient présents dans ce type de situation. Cet écueil de l'histoire permet cependant de rendre la lecture accessible au plus grand nombre (dont le public adolescent). La bd pose avec sensibilité les bases pour pouvoir ensuite approfondir le sujet des violences psychologiques et échanger.
Le pari est tenu pour ce tome de la série PoésTrip de Nathan, nous faire découvrir la poésie autrement.
Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024. Merci à Lecteurs.com et aux Editions Nathan pour l'envoi
Un graphique inspiré par un poème, il fallait oser, mais cela fonctionne. Des barreaux qui enferment la panthère dans sa cage, on passe à une relation toxique qui enferme une famille. Personne ne voit ces barreaux, on ne voit que l'apparente vue parfaite de ce couple et de ses enfants. Peut-être que pour se libérer, il faut déjà être capable de voir notre cage. C'est une lecture forte, qui résonne comme cette poésie sur la panthère du jardin des plantes, et prend tout son sens. Une très jolie variation autour de ce poème.
« titre en lice pour le Prix Orange de la BD 2024 »
"Je veux partir faire une école de danse".Lors du repas familial, Louise a osé exprimer son envie. Autant dire que le sujet est délicat. Sa mère, Camille, est une ancienne danseuse... Quant à son père, il n'entend pas laisser Louise partir pour tenter ce rêve qu'il estime illusoire. Les barreaux seront difficiles à briser.
Je découvre chez Nathan BD cette jolie collection Poéstrip qui a comme objectif de proposer des variations graphiques autour de poèmes. Ici, Bérengère Delaporte met en scène une fiction inspirée par "La panthère" de Rainer Maria Rilke.La cage dans laquelle elle est enfermée protège t-elle la panthère où bien la prive t-elle de liberté ?
La métaphore avec les violences psychologiques, l'oppression au sein du foyer familial est forte. Avec son dessin très libre et expressif, Bérengère Delaporte, montre ce qu'on ne voit pas en exprimant le ressenti de Louise à travers son regard d'adolescente. Les pages sont vivantes et emportent le lecteur dans un combat pour la liberté, l'émancipation.
Ce très beau petit livre est une jolie entrée vers la poésie. "La Panthère" est retranscrite en épilogue et Bérengère Delaporte explique les coulisses de sa variation graphique. C'est pour moi à la fois une belle idée de collection et une excellente découverte !
(Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024)
Pour lancer la collection "Poéstrip", Bérengère Delaporte propose une variation autour de "La Panthère" de Rainer Maria Rilke, les barreaux de la cage évoquant ici l'enfermement dans une relation toxique. Le thème est dur mais traité avec une grande finesse, et l'utilisation du motif de la panthère permet d'ajouter une touche de légèreté et de poésie pour permettre au lecteur de respirer entre ces représentations de violence ordinaire. La partition graphique de Bérangère Delaporte est impeccable, avec notamment une utilisation très élégante de la couleur dans une palette restreinte. Un album très réussi, qui vise juste et a su m'émouvoir.
https://www.instagram.com/p/C4qcgxuNe15/
Le principe de cette nouvelle collection dont "Grande échappée" est le premier titre, est de proposer une variation sur un texte poétique. Ici, c'est le poème de Rilke, "la panthère", qui sert de point de départ pour nous raconter la relation conjugale violente et toxique que vit Camille. Sa fille, Louise, adolescente, se rend compte du comportement pervers de son père, qui rabaisse sans cesse Camille, trouve n'importe quel prétexte pour la dénigrer et lui faire vivre un enfer alors qu'en société il apparaît comme le père et le mari idéal. Les dessins sont vifs et "efficaces", les couleurs dominantes, jaunes et noires, évoquent la panthère du poème, et le motif de l'enfermement, avec les lignes noires qui viennent emprisonner les personnages, est bien présent. La mise en situation de la panthère au zoo dans les premières vignettes est une métaphore de l'emprisonnement de Camille.
Sans révéler la fin, le titre évoque cependant une émancipation et un pas vers la liberté. Une bd qui peut mettre mal à l'aise mais qui interpelle et ne laisse pas indifférent. J'ai beaucoup aimé le principe de cette collection et surveillerai la parution des prochains titres.
(lue dans le cadre du prix Orange de la bande dessinée, merci aux éditions Nathan pour cet envoi !)
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Hello
Il mérite des prix et il en a effectivement déjà eu au moins un (prix Artemisia "Poésie-Mixte" 2024) et est en lice au moins pour le prix de la BD France Bleu Actua BD. ... On verra si il se place dans les 5 pour Le prix Orange BD 2024
Il est effectivement en bonne place dans ma liste ; mais il faut avouer qu'il y en a plusieurs autres parmi les 15 qui ont déjà été retenus dans la première étape et notamment L'homme miroir, Brontanea, ... et bien d'autres ...
A suivre donc