A travers le regard de Louise, adolescente de 17 ans, nous découvrons le lynchage psychologique dont est victime sa mère
A travers le regard de Louise, adolescente de 17 ans, nous découvrons le lynchage psychologique dont est victime sa mère
Cette variation autour d’un poème de Rilke est une vraie réussite en abordant l’enfermement d’une femme (et de ses enfants) par les comportements toxiques et les injonctions de son mari. La mère va parvenir à dépasser son enfermement (à tous les sens du terme) pour offrir la liberté à sa fille (de quitter la maison et de prendre des cours de danse) et, par là même, d’affirmer une certaine liberté en remarquant son territoire.
Toutes les chroniques ci-dessous saluent avec pertinence les qualités et l’intérêt de ce petit livre. Je ne reviendrais donc pas sur le détail de l’histoire, etc. ; pour retenir en particulier la « poétique » (au sens du « faire » : thématique développée par Paul Valéry et reprise par Benoit Peeters dans sa leçon inaugurale au Collège de France : cf. ma chronique sur cette leçon) de ce petit ouvrage qui par sa forme joue sur plusieurs registres :
- Si le graphisme est un peu enfantin et ne cherche nullement le réalisme … c’est pour mieux décrire la réalité du comportement toxique du mari et de l’enfermement anesthésiant auquel il conduit ;
- Les « cases » sont quasi absentes ; là encore exprimant une certaine liberté alors que c’est bien d’enfermement et de cage dont il est question ;
- Un ouvrage de petite dimension (63 pages de dessins) qui veut ainsi garder une certaine « légèreté » alors que l’histoire est pesante !
Quand fond et forme se marient avec cette finesse on apprécie et on espère qu’il pourra être utile et servir à d’autres libérations … alors il faut faire lire cette «Grande échappée »
Titre en lice pour le Prix Orange de la BD 2024. Remerciements aux éditions Nathan et à Lecteurs.com pour la communication de cet ouvrage.
Une adaptation toute personnelle du poème de "La panthère" de Rainer Maria Rilke.
Dans cette bd, les vers prennent vie sous le dessin de Berangère Delaporte pour nous donner une porte d'entrée vers un univers beaucoup moins poétique, celui de la violence psychologique.
L'intimité d'un couple et d'une famille mais aussi son rapport au monde extérieur sont mis en évidence par des planches en noir et blanc dans lesquelles une panthère transparait par moment, seule couleur dans ces ténèbres familiales. Les métaphores visuelles fonctionnent. Les planches sont fortes, bien pensées pour exprimer l'enfermement, les émotions et les contradictions des protagonistes.
D'un point de vue narratif, quelques faiblesses. La prise de conscience opérée par la mère suite aux échanges avec sa fille est un peu rapide, ne témoignant pas du long processus souvent nécessaire pour parvenir à partir et des nombreux va et vient présents dans ce type de situation. Cet écueil de l'histoire permet cependant de rendre la lecture accessible au plus grand nombre (dont le public adolescent). La bd pose avec sensibilité les bases pour pouvoir ensuite approfondir le sujet des violences psychologiques et échanger.
Le pari est tenu pour ce tome de la série PoésTrip de Nathan, nous faire découvrir la poésie autrement.
Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024. Merci à Lecteurs.com et aux Editions Nathan pour l'envoi
Un graphique inspiré par un poème, il fallait oser, mais cela fonctionne. Des barreaux qui enferment la panthère dans sa cage, on passe à une relation toxique qui enferme une famille. Personne ne voit ces barreaux, on ne voit que l'apparente vue parfaite de ce couple et de ses enfants. Peut-être que pour se libérer, il faut déjà être capable de voir notre cage. C'est une lecture forte, qui résonne comme cette poésie sur la panthère du jardin des plantes, et prend tout son sens. Une très jolie variation autour de ce poème.
« titre en lice pour le Prix Orange de la BD 2024 »
"Je veux partir faire une école de danse".Lors du repas familial, Louise a osé exprimer son envie. Autant dire que le sujet est délicat. Sa mère, Camille, est une ancienne danseuse... Quant à son père, il n'entend pas laisser Louise partir pour tenter ce rêve qu'il estime illusoire. Les barreaux seront difficiles à briser.
Je découvre chez Nathan BD cette jolie collection Poéstrip qui a comme objectif de proposer des variations graphiques autour de poèmes. Ici, Bérengère Delaporte met en scène une fiction inspirée par "La panthère" de Rainer Maria Rilke.La cage dans laquelle elle est enfermée protège t-elle la panthère où bien la prive t-elle de liberté ?
La métaphore avec les violences psychologiques, l'oppression au sein du foyer familial est forte. Avec son dessin très libre et expressif, Bérengère Delaporte, montre ce qu'on ne voit pas en exprimant le ressenti de Louise à travers son regard d'adolescente. Les pages sont vivantes et emportent le lecteur dans un combat pour la liberté, l'émancipation.
Ce très beau petit livre est une jolie entrée vers la poésie. "La Panthère" est retranscrite en épilogue et Bérengère Delaporte explique les coulisses de sa variation graphique. C'est pour moi à la fois une belle idée de collection et une excellente découverte !
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
A vous de voter parmi les 5 BD choisies par le jury de cette 5e édition !
A vous de voter pour votre livre préféré !
Que lire en ce moment ? Voici ce que des lecteurs et lectrices passionnés vous conseillent !
Revenu sur les terres de son enfance, l'auteur entame un dialogue avec ce petit garçon plein d'ambitions qu'il a été...