"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Aurore Valade conçoit des images où elle joue avec l'iconographie de la scénographie. Elle photographie des personnes qui interprètent leur propre rôle, dans leur intérieur. Dans ces mises en scène très élaborées affleurent souvent les clichés, reflets significatifs d'une situation sociale, économique ou culturelle de notre époque mais aussi certaines valeurs qui questionnent les limites du privé. Cette scénographie confuse et chaoteuse a pour objectif la subversion de l'inconscient du spectateur. L'acte photographique est conçu comme une véritable performance qui réclame du temps : la rencontre, la mise en scène et la prise de vue. Les différents mondes reconstruits nous parlent de la relation entre une forme de vie rêvée et une réalité qui souhaite échapper aux contraintes de la quotidienneté ou de la médiocrité. Tout en nous dévoilant l'aspect intime d'histoires crédibles mais peu vraisemblables, Aurore Valade exprime sa confiance en l'inévitable tyrannie de la vie. Un discours toujours cohérent avec ses intentions.
Aurore Valade est une photographe reconnue pour un travail sociologique voire une approche politique de l’image.
Cet album révèle des gens qui posent dans leurs intérieurs sans prétention très réalistes souvent surchargés donnant ainsi des indices et faisant ressortir l’ambiance de leur univers vrai et ce qu’ils sont réellement non seulement dans leur vie privée mais dans leurs apparences tel leurs reflets dans un grand miroir, en contraste avec ce qu’ils souhaitent montrer d’eux-mêmes en posant face à l’objectif.
Antichambre d’une situation sociale et économique, ces portraits en intérieurs sont l’interaction entre les projets, les rêves, les désirs de gens modestes de tous âges et leurs réalités intimes.
Une atmosphère forte et assez perturbante de la vie privée ressort de cet album teinté tout à la fois de tendresse et de tyrannie, blindé de talent.
« Grand miroir » d’Aurore Valade a été salué par le Prix de la fondation HSBC en 2008.
Depuis, membre de la Casa de Velázquez, la photographe a travaillé sur le thème de l’indignation et reçu le Prix du Photo Folio Review du Festival des Rencontres d’Arles en 2017.
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