"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'amour de la vie chez Goya irriguait constamment son inspiration et le rendait plus sensible que d'autres artistes, alors ligotés par le néo-classicisme, aux différents aspects de la Nature: il l'aimait profondément et en a dépeint les multiples nuances avec un sens de l'observation aussi aigu que celui du Zadig de Voltaire et une facture magique digne de Velazquez, atteignant ainsi un degré de science incomparable qui ferait croire qu'en regardant ses tableaux on peut toucher la réalité quel qu'en soit l'objet.Humaniste comme Cervantès, il n'a cessé de s'interroger, la plume, la pointe à graver ou le pinceau à la main, sur les mécanismes secrets qui font mouvoir cette étrange et passionnante machine: l'homme. Il ne supporte pas que cet homme, qui possède le privilège du choix entre le bien et le mal, se conduise comme une bête sauvage ou cède aux terreurs maléfiques ancestrales. Il est aussi le témoin le plus sincère des événements funestes ou heureux de son époque, en quelque sorte le premier reporter des Temps modernes. C'est pourquoi il importe de le replacer dans le contexte politique où il a vécu et de bien connaître la situation des princes, des grands seigneurs, des protecteurs dont il dépendait; il ne se contente pas de les peindre: il les juge avec une perspicacité diabolique. Or c'est en vérifiant l'exactitude de ces verdicts dans les archives publiques et privées, les Mémoires, les correspondances et les témoignages contemporains qu'on parvient à reconstituer sa flamboyante personnalité.Jeannine Baticle, conservateur général honoraire au musée du Louvre, a consacré sa carrière au département des Peintures où elle est entrée en 1945 après avoir fait l'Ecole du Louvre. Passionnée de culture espagnole, elle a acquis au cours des années une connaissance approfondie des moeurs et de l'art de ce pays. Devenue l'une des meilleures spécialistes actuelles de la peinture espagnole, elle a publié de nombreux travaux. Parmi les expositions qu'elle a organisées, il faut citer la grande rétrospective Zurbaran (New York, 1987, Paris, 1988).
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