"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Les chevronnés adeptes du Pari Mutuel sont Urbains à un point que l'on n'imagine guère, d'une urbanité qui confine à l'intrusion voire touche à l'invasion. C'est ce qu'endure à la journée Anatole Bétancourt, héros de Fièvre de cheval, ancien consultant (en quoi ? Il a oublié) tourné maniaque du tapis vert pré, parieur compulsif et trinqueur frénétique. A peine a-t-il pénétré dans un café-turf, salué bas la tenancière et s'être mis, Bic en main, un oeil à l'écran, l'autre au carnet, en position de défricher la journée hippique que s'en viennent rôder puis le harceler pléthore de fâcheux en veine de confessions, de petites combines, de bons tuyaux ou de martingales infaillibles.
Car notre homme raisonne, compute, déduit, pesant les chances au trébuchet des possibles. Un art de mettre le canasson en équation qui n'est pas toujours payant et l'oblige à quelques entorses avec la légalité. Et quand la patronne de l'hôtel pour une monte s'invitera dans son paddock et l'initiera à fouler le gazon et humer l'air des champs de courses, Anatole n'échappera pas à la sortie de piste.
Monologue drolatique d'un turfiste stratège, Fièvre de cheval nous restitue avec brio le monde des bistrots attelés, le galop mental et les errances d'une vie sur terrain lourd. Rien ne me souciait plus dans une journée que ces quelques secondes, disséminées tous les quarts d'heure, à raison de quarante courses au quotidien cela représentait au final pas mal de minutes, ces quelques secondes donc, ces quelques secondes où le coeur palpitait, où un frisson me traversait quand le cheval sur lequel j'avais misé montait aux avant-postes et qu'il figurait dans les trois premiers aux abords de l'arrivée.
Oui, un frisson. Un frisson enfin. En attendant celui qu'on appelle le dernier et que je ne redoutais même plus tant la vie avait cessé de me concerner.
Anatole est un joueur de PMU, un joueur solitaire, stratégique qui aime qu'on le laisse tranquille. Mais comment faire quand on se rend dans ce lieu social par excellence ? Au cours de ses mises, il rencontre divers personnages, il évoque leurs addictions, leur vie mettant en relief le fait que le PMU est bien plus qu'un lieu de jeu, c'est aussi un lieu de rencontres, un lieu où les gens se réfugient, viennent parfois trouver un semblant de vie. Quoi de mieux que le choix du titre "Fièvre de cheval" qui traduit la folie du jeu, la tension des courses, la montée de la température !
L'écriture est entraînante, le choix de ne pas diviser le roman en chapitre m'a un peu effrayée au départ mais Sylvain Chantal a su imposer des pauses dans son récit qui permettent de refermer temporairement le bouquin, de réfléchir à ce que l'on vient de lire, de laisser libre cours à son imagination.
Que dire du roman en soi ? je suis un peu partagée... L'écriture est vraiment agréable, le ton humoristique y étant pour beaucoup, néanmoins le récit traîne un peu en longueur, on reste sur une trame lineaire. L'idée de positionner le personnage principal en narrateur nous permet de partager ses pensées et de vivre pleinement ses aventures mais ces dernières justement partent un peu dans tous les sens. Les multiples personnages sont des stéréotypes, certes bien dessinés, certes parfois hilarants, mais trop nombreux.
En somme, malgré une écriture qui file et un talent certain pour la narration, je n'ai pas été complètement emballée par le récit. Beaucoup de personnages, beaucoup de pensées, de rebondissements s'emmêlent et il m'a parfois été compliqué de rester éveillée, de lire les lignes en pleine conscience. Cela ne me remet en rien les talents et la qualité du roman mais je crois que n'ai juste tout simplement pas vraiment accroché.
Qui s'y connaît en courses hippiques et paris sportifs ?
Moi pas du tout... Avant de me plonger dans ce très bon roman !
Direction les bars-PMU avec Anatole qui nous embarque à travers un monologue drôle, percutant et tendre !
Les personnages sont "vrais", attachants.
Les boutades, références, jeux de mots sont savoureux.
Ce roman, c'est la passion du jeu,la dépendance, l'engrenage... Et les cafouillages.
J'ai adoré cette lecture qui m'a fait beaucoup rire !
Bonjour . Depuis la première fois où Anatole s'est laissé entraîné à jouer au tiercé sans plus jamais savoir s'arrêter , c'est ce que nous raconte ce turfiste et ses nombreuses mésaventures qui , de toute évidence , ne lui servent pas de leçons ...C'est vrai , c'est le seul turfiste qui dit des "mercis" et des "s'il vous plaît "à la patronne Pierrette qui consomme comme il se doit "toutes les 45minutes" . Il va étudier méticuleusement par quel moyen , avec la borne , il peut gagner à chaque coup :"rien ne me souciait plus dans cette journée que ces quelques secondes , disséminées tous les quarts d'heure , à raison de 40 courses au quotidien...Oui , un frisson"
Pour lui , le tiercé c'est mieux que son travail qui ne lui apporte rien , mieux que d'investir dans un bien immobilier mieux que la famille, ou les amis , ou les gens ..Nous allons suivre Anatole dans la folie du jeu et qui dira quand il s'arrêtera ? Merci lecteurs .com pour cette lecture . Belles lectures à tous . Prenez soin de vous
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Merci pour ton avis, je ne connais pas du tout ce livre.