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Du toucher, essai sur Guyotat

Couverture du livre « Du toucher, essai sur Guyotat » de Antoine Boute aux éditions Publie.net
Résumé:

Le point de départ d´un texte philosophique sur l´écriture de Guyotat pourrait être la question de l´illisibilité de cette oeuvre, avec tout ce que cela implique comme attention à porter notamment sur le « dehors » du texte. L´illisibilité des textes de Guyotat fait se porter l´attention en... Voir plus

Le point de départ d´un texte philosophique sur l´écriture de Guyotat pourrait être la question de l´illisibilité de cette oeuvre, avec tout ce que cela implique comme attention à porter notamment sur le « dehors » du texte. L´illisibilité des textes de Guyotat fait se porter l´attention en creux sur tout le dispositif d´écriture-lecture qui borde cette écriture : en effet, étant donné que les « trames narratives » sont sapées, tout autant que la « psychologie des personnages » et que la plupart des autres caractéristiques qui font d´un roman un texte analysable, il n´y a pas d´autre choix que de s´interroger sur la façon dont ces textes en sont venus à exister. S´interroger sur l´existence de ces textes revient en quelque sorte à s´interroger sur leur matérialité, leur « vie », leur corps, leur manière de « faire corps » avec le corps de leur auteur au moment de l´écriture puis la façon dont s´opère la rupture d´avec ce corps lors de l´édition, pour enfin en arriver à une attention portée à l´acte de leur lecture, à la passivité réceptive que celui-ci implique tout autant qu´un engagement « corporel » du lecteur dans cette matière verbale rendue illisible notamment par l´excès d´affects qui la travaille.
L´hypothèse de travail de l´approche philosophique de l´illisibilité à l´oeuvre dans l´écriture de Guyotat qui sera tentée ici est que cette illisibilité entretiendrait des liens étroits avec diverses problématiques que l´on pourrait regrouper sous la question du toucher. En effet si un texte est délibérément fait pour que son « contenu » ne soit pas maîtrisable, si ce qu´il inscrit ne fait pas sens, ne fournit pas de signification clairement identifiable, clairement « visible », en somme, pourrait se poser la question de savoir à quoi ce texte « touche ».
Prendre la question du toucher comme fil conducteur de cette approche de l´écriture de Pierre Guyotat devrait permettre de penser la langue du point de vue de ce qui en trace les limites : il s´agira de voir en quoi l´écriture de Guyotat « touche » aux limites de la langue, et en quoi ce « toucher » est un acte, une action. Approcher l´écriture de Guyotat en tant qu´action (action de toucher), en tant que performativité (performativité de l´illisible, donc), devrait alors permettre de dégager des enjeux éthiques qui seraient communs tant à cette pratique de l´écriture qu´à ce que l´on appelle le toucher.
Dans un premier temps il s´agira donc, après avoir introduit à l´oeuvre de Pierre Guyotat, de s´intéresser à diverses problématiques liées à la question du toucher, puisque c´est cette question du toucher qui servira de fil conducteur tout au long de l´approche de cette oeuvre. Pour ce faire, une lecture des parties du Péri Psychès d´Aristote traitant de la question du toucher servira de point de départ pour s´intéresser à certaines problématiques ouvertes par Jean-Luc Nancy et par Jacques Derrida, toujours à propos de cette problématique du toucher.
Dégager ces problématiques générales concernant le toucher permettra alors de s´interroger plus spécifiquement sur certains aspects de la pratique d´écriture de Pierre Guyotat, tels que son rapport à l´abjection et son rapport à soi. Il s´agira alors de relier ces deux problématiques par le biais d´une approche du rire souverain tel qu´il est thématisé par Bataille, puis de voir comment il est possible d´articuler ce rire avec une approche de la caresse telle que proposée par Levinas dans Totalité et Infini.
Cette approche du rire souverain et de la caresse devraient permettre à la fois d´approfondir les enjeux du toucher à l´oeuvre dans l´écriture de Pierre Guyotat, et d´ouvrir la problématique vers ses enjeux plus spécifiquement éthiques.
Antoine Boute Antoine Boute vit à Bruxelles, est bilingue et propose ses lectures performances dans les deux langues française et flamande. Il a publié : aux éditions Mix (Paris) :
« Cavales » (2005), « Blanche » (2004) et « Terrasses » (2004) ; aux éditions de l´Ane qui butine (Lille-Mouscron) : « retirer la sonde » (2007) ; aux éditions du Quartanier (Montréal) : une co-écriture avec

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