"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Roudine est admis dans le salon de Daria Lassounska. Il brille par son éloquence, séduit les âmes, s'installe comme interlocuteur privilégié de la maîtresse de maison, ravissant jusqu'au coeur de Natalie, la fille de Daria. Est-ce un tartuffe ? Un beau parleur ? Qui peut dire si Roudine, homme de paroles et d'idées, est capable d'éprouver une passion véritable ? Dimitri Roudine, publié en 1856, marque durablement Henry James, qui déclare Tourguéniev premier romancier de son temps.
Daria Michaëlowna Lassounska, Moscovite riche et veuve, se retire à la campagne quelques mois de l'année dans sa grande maison de pierre. Elle a pour plaisir de recevoir son entourage, en donnant régulièrement salon, et est particulièrement sensible aux esprits nouveaux et personnages hors du commun. Pour l'heure, elle reçoit la visite de Volinzoff et de sa soeur, Alexandra, et Pigassof, un homme aigri, abandonné par son épouse, au ton vindicatif qui déplaît fortement à son hôtesse. Elle déplore le peu de cas que lui fait Leijnieff, un de ses voisins et ami de Volinzoff, qui déteste ce genre de mondanités et se montre très peu.
Un jour Dimitri Roudine se présente, au nom d'un Baron empêché par ses obligations, et subjugue bientôt l'assistance par son éloquence, si bien que Daria Michaëlowna le prie de rester quelques temps auprès d'elle tant elle est charmée par sa compagnie. Elle n'est pas la seule, sa fille Natalie apprécie également les moments passés avec lui, ainsi que Bassistoff, le jeune précepteur des enfants.
Seul Leijnieff, qui a connu le beau parleur dans sa prime jeunesse, essaie de mettre en garde comme il peut ces personnes qui boivent ses paroles.
Dimitri Roudine s'impose tout naturellement, faisant fuir Pigassof dont les points de vue divergent. C'est qu'il apprécie ce lieu de villégiature, cultivant son oisiveté et où il peut donner libre cours à ses pensées.
On découvre dans ce roman la vie de cet homme, qui erre depuis toujours, cherchant la reconnaissance de son esprit qu'il suppose fin. Mais il se révèle très manipulateur, par l'influence qu'il exerce auprès des jeunes gens grâce à un savoir acquis au fil des ans, et sachant être flatteur "au dépend de celui qui l'écoute".
A force de paroles, on lui demandera bientôt des actes...
Ce roman est très agréable à lire, l'écriture me plaît beaucoup.
Il offre une atmosphère particulière, cette ambiance de salon qui régnait à l'époque, les dialogues sont nombreux et intenses, les pensées profondes très bien relatées.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !