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Les légendes, noires et dorées, font de Diane de Poitiers (1500-1566) la maîtresse de deux rois de France, François Ier et son fils Henri II, et construisent un portrait d'elle fait de poncifs sur le « pouvoir au féminin ». Mécène éclairée, femme libre et émancipée de toute entrave, dotée d'un sens aigu de ses intérêts financiers, elle aurait exercé par le charme et la chair une grande influence sur les hommes en charge du royaume de France, se hissant ainsi au panthéon des femmes célèbres.
L'histoire est fort séduisante. On pourrait y croire ; pourtant elle est grossièrement fausse. Didier Le Fur, pour qui les constructions historiographiques n'ont plus de secrets, explique simplement, et avec style, que l'image actuelle de Diane de Poitiers est faite d'une accumulation d'erreurs et d'approximations - volontaires ou non - reprises puis amplifiées, en fonction des modes, pendant quatre siècles. Ce faisant, l'auteur rend à cette femme passionnante sa réalité, loin des fantasmes entourant les maîtresses royales, et décrypte comment sa vie, qui reste sur bien des aspects un trou noir, a pu prendre une telle place dans l'imaginaire collectif et le roman national français.
Si l’on se réfère aux documentaires historiques que diffusent nos chaînes de télévision c’était une femme de pouvoir qui avait conservé sa féminité et ses préoccupations maternelles, tout en s’affirmant dans un monde d’hommes : « La première cougar de l’histoire ».
Didier Le Fur a divisé son livre en trois parties :
1- Il était une fois : une vieille femme s’était penchée sur son berceau prédisant qu’elle serait plus que reine. Enfant préférée de son père Jean de Poitiers, ce dernier s’occupa lui-même de son éducation et lui apprit à monter à cheval et à chasser. Quelques années plus tard, il la plaça auprès d’Anne de Beaujeu qui avait initié déjà d’autres femmes de pouvoir. D’une beauté et d’un esprit parfait, elle épouse Louis de Brézé. Charmé François Ier la protégea des perfidies de la cour. Quelques années plus tard, elle devint la maîtresse du Dauphin, le future Henri II. Ils ont 19 ans d’écart. Machiavel en jupon, elle oriente la politique d’Henri II qui ne peut pas lui résister….
2- Ce que l’on peut savoir : dans ce chapitre, l’auteur mentionne les documents de cette époque qui ont toujours été accessibles aux historiens. Dès les premières lignes, il nous avertit de la rareté des sources. Hiératiques, elles ne confirment en rien ce qu’on nous raconte habituellement. Nous n’avons aucun témoignage confirmant une éducation à la garçonne. De toute façon, « les activités physiques étaient malvenue pour les demoiselles… l’équitation était un sport masculin et les filles ne l’apprenaient pas. »
Il est impossible de savoir si à plus 50 ans, elle était toujours la maîtresse d’Henri II. « Cet âge était dans l’imaginaire du temps déjà canonique pour une femme, un âge qui pouvait supposer qu’elle était ménopausée. Or, selon la morale de l’époque, ce passage physiologique interdisait à la femme tout rapport sexuel ; n’étant plus destiné à la procréation, il devenait ignoble ».
3- La construction du roman : il va se développer au fil des siècles. Son écriture commence dès l’année 1576, quand les protestants qui ont obtenu l’édit de Beaulieu décident que le temps est à la réconciliation. En voulant innocenter Catherine de Médicis, ils s’attaquent à Diane de Poitiers.
Cette biographie est passionnante et facile d’accès même si on n’est pas un historien dans l’âme. Il est toujours fascinant de voir la construction et la déconstruction d’un mythe qui est souvent révélateur de la société qui l’utilise.
Ce mythe va certainement perdurer. En effet, les populations des pays occidentaux s’avèrent en partie vieillissantes et ce mythe de l’éternel beauté fait rêver.
http://voyagelivresque.canalblog.com/archives/2017/03/16/35054969.html
Si je reprends le Secret d’histoire sur cette dame de la Renaissance qu’est Diane de Poitiers, on découvre qu’elle était une belle femme, influente, ambitieuse, manipulatrice, intelligente, etc, etc. Bref, si on écoute cette émission on y découvre un portrait mi-ange mi-démon. Femme amoureuse, femme ambitieuse. Pourtant, tout est presque faux. En effet, à la fin de ce livre écrit par un éminent historien, on découvre surtout que nous ne savons quasiment rien sur cette femme, il existe très peu de source et le peu qu’il y a ne sont pas très parlantes.
Bien sûr ces sources parlent tout de même, on sait grâce à elles, que Diane de Poitiers n’a jamais cherché à récupérer les biens des hérétiques que sont les chrétiens dissidents. Elle n’a jamais cherché à amasser toute la fortune au détriment des autres, elle a même plutôt fait beaucoup pour les autres.
Bref ! Grâce à ce livre et au travail d’historien de l’auteur qui a pris le temps de décortiquer les sources, de peser le parti-pris des auteurs, etc., on sait que la légende écrite par des hommes (ennemis des femmes), des protestants, des adversaires, des romanciers comme Victor Hugo, est en partie forgée sur des délires politiques et amoureux ; des délires qui ont forgé petit à petit - même en se contredisant - cette légende sans grande rigueur historique qui sert aujourd’hui encore le roman de la vie de Diane de Poitiers. (Je précise quand même qu’il y a eu du nettoyage avant Didier Le Fur, en effet tous n’ont pas tout pris pour argent comptant ce qu’ils ont lu.)
Mais si je n’ai rien à dire sur le travail technique de l’auteur, qui a vraiment une démarche d’historien comme je l’ai déjà dit, en présentant par exemple ce que l’on dit, ce qu’on peut affirmer, la construction de la légende et la déconstruction des sources ; j’ai par contre eu beaucoup de mal à lire ce livre et ce pour deux raisons. Déjà il y a beaucoup de noms par moment ce qui m’a noyé dans les informations (c’est surtout vrai pour le dernier chapitre) et enfin c’est parfois un peu fastidieux à lire. Pourtant je suis habituée à lire des livres d’histoire pour mon plaisir personnel ou pour mes études (et dans le dernier cas ils sont souvent chi*** à lire) mais là waouh, à des instants il faut s’accrocher ! C’est par moment vraiment soporifique, surtout quand on a déjà du mal à suivre avec tous les noms.
Donc, si j’ai vraiment deux choses à reprocher à ce livre-là, c’est ces deux derniers points, pour le reste vraiment j’ai rien à dire, c’était instructif, étonnant, intéressant sur le fond.
En résumé c’est un livre que je conseille, mais un conseil accrochez-vous. Prenez peut-être même des notes en lisant pour vous retrouver plus facilement dans la masse d’information et de nom. (Et je crois que si un jour je lis son livre sur François 1er, que je désire vraiment lire, c'est ce que je ferai.)
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