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Et si l'instrument de la justice n'était pas le glaive mais le dé ? Si nous n'étions pas justiciables mais pions ? Pas juges mais arbitres ? Bref, si le monde judiciaire n'était finalement qu'un grand jeu de société ? Et si, à l'inverse, là où nous pensions jouer librement ne se glissaient pas les problèmes juridiques les plus aigus ?
Après avoir traité dans nos dossiers de sujets de principe et/ou d'actualité, d'emblée perçus comme cruciaux (la critique de la justice, l'antiterrorisme, la drogue, les questions de sexe et de genre, l'impartialité), Délibérée a choisi de s'offrir et de vous offrir un pas de côté. Non pas que le jeu ne serait pas un thème à prendre au sérieux tant l'on sait le droit avide de s'emparer de quasi chaque interstice de nos existences pour bâtir un corpus de normes, mais parce que notre ambition est de pouvoir, parfois, nous arracher de l'actualité et d'un agenda politique dicté par d'autres pour tenter de penser le droit et ses pratiques autrement, en abordant des champs qui ne relèvent pas, a priori, d'une évidence.
Le jeu évidemment objet du droit, mais aussi instrument du droit. La division peut sembler simpliste mais elle entraîne derrière elle un florilège d'interrogations des plus politiques. Car le jeu est bien l'espace paradoxal où la liberté rencontre les règles. Dès lors, quel meilleur outil pour porter une réflexion sur le rapport de la réglementation à l'action, de la loi à l'égalité des armes, du libre arbitre à la contrainte ?
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