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Si le nom de Mécène ne recouvre plus guère aujourd'hui que l'activité de patronage des arts, il ne faut pas oublier que Caius Maecenas, le « Mécène historique » fut bien plus que le protecteur de Virgile, Horace, Properce. Bras droit d'Auguste, il joua un rôle politique déterminant dans la période troublée du Triumvirat, et sa trajectoire semble se confondre avec la création de ce que nous considérons comme un nouveau régime, pour lequel les Romains n'eurent, pendant longtemps, aucun nom. C'est ainsi que, aux côtés du futur Auguste, il fut chargé, pendant la période triumvirale de rôle fiscaux, policiers, diplomatiques avant de se retirer du devant de la scène politique sans perdre de son influence réelle au moment où Auguste prétendit restaurer la République. Au-delà des aspects institutionnels, cet ouvrage cherche aussi à décrire la place de l'i ndividu Mécène dans la société de son temps, sans en faire un exemple, ni un modèle, sans l'isoler des cadres sociaux qui le déterminèrent, ni le fondre dans la masse confuse des mouvements du temps long. L'étude de la personnalité sociale construite par Mécène, principalement fondée sur une ascendance étrusque largement retravaillée, place l'individu dans un mouvement plus large de revalorisation des identités locales en Italie, encouragée par Auguste pour servir la Conjuratio Italiae sur laquelle il assit sa légitimité. Par ailleurs, l'ouvrage tente de redonner sa place à cet individu non pas au coeur d'un cercle - littéraire comme on le lit souvent - mais à l'intersection de nombreux réseaux (fondés sur des critères d'affinités intellectuelles, politiques, géographiques...). À travers l'étude de différentes facettes d'un personnage immergé dans les mouvements qui transformèrent profondément Rome, c'est une meilleure compréhension de la société impériale naissante que cet ouvrage cherche à atteindre.
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