"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Lionel Jospin nous propose une relecture de son histoire personnelle au Parti socialiste, de son expérience du pouvoir... d'abord comme Premier secrétaire du Parti socialiste (1981-1988 ; 1995-1997), puis comme ministre de François Mitterrand (1988-1992) et enfin comme Premier ministre (1995-2002).
Ouvrage de mémoire et de projection, il apparaît au fil des pages que la conquête du pouvoir, et a fortiori son exercice, ne peuvent être que le fruit d'une intense construction militante. Revenant avec une tranquille lucidité sur le bilan des gouvernements socialistes de la fin du siècle, ceux de la présidence Mitterrand comme le sien, Lionel Jospin revendique les succès, y compris lorsqu'ils sont toujours débattus comme l'instauration du quinquennat, et assume les erreurs politiques sans voiler les faux pas moraux.
À la fin, de cette fin qui pourrait être un commencement, se révèle une certitude : à défaut de «?la?» vie, nombreuses furent «?les?» vies changées pour le meilleur, rançon pas si déshonorante de l'espérance. Lionel Jospin nous invite à penser cette idée neuve en actions redevenue la matrice d'un monde où l'égalité sera le socle des solutions pour construire, pour toutes et tous, une vie décente.
1971-2021 : le Parti Socialiste a 50 ans. Au cours de cet entretien d'une durée limitée, une heure et trente minutes, l'auteur revient avec Lionel Jospin sur la première moitié de cette vie.
Du congrès d'Épinay (1971) à la victoire de François Mitterrand à la présidentielle de 1981, en passant par l'alliance avec les communistes, Jospin nous dévoile peu des dessous politiques du PS ou de ses relations avec les autres partis de gauche. Il nous en apprend plus sur son parcours personnel : ex militant trotskiste, devenu diplomate puis enseignant, recruté par le PS où il sera repéré par Mitterrand et gravira tous les échelons jusqu'à succéder au nouveau Président de la République au poste de Premier secrétaire du Parti.
On en apprend davantage sur les interactions entre le parti, ses élus, le gouvernement et le Président au cours du premier septennat Mitterrand. Je vous laisse les découvrir.
Jospin devenu Ministre de l'Éducation nationale dans les premières années du second septennat Mitterrand, on sent que les relations se distendent. Est-ce le Président qui s'éloigne du PS ou ses militants qui se sentent trahis ? Jospin prend du recul, jusqu'à la campagne des présidentielles de 1995 où il finira très près de Chirac avant de faire basculer la majorité parlementaire deux années plus tard.
Si je peux me permettre une remarque personnelle, j'ai trouvé qu'il y avait dans cette entretien une complicité et une chaleur humaine auxquelles je ne m'attendais pas. Jospin avait la réputation d'un animal politique à sang froid, peu porté sur les relations interpersonnelles... Il montre un peu le contraire ici.
Chronique illustrée : http://michelgiraud.fr/2022/10/20/construire-lalternance-1971-1997-lionel-jospin-emeric-brehier-fondation-j-jauresle-bord-de-leau-pour-se-rafraichir-la-memoire/
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !