"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Sa mère l'a baptisée Crane, prénom sioux qui désigne la grue, le grand oiseau migrateur. Et comme, auparavant, cette même mère avait tenté de se débarrasser d'elle, Crane est née défigurée, chétive et bigleuse.
Son histoire commence dans un trou perdu de l'Iowa dans les années 1950. Avec pour parents, un trio minable, qui s'est constitué sur le circuit des prêcheurs itinérants : Big Duck, faux prêcheur et escroc, père fictif de Crane et de son demi-frère ; Tit, superbe femelle qui les a engendrés ; Flat, mère d'une fille dont Big Duck est vraiment le père ! La maisonnée vit dans la crasse et l'indigence, les trois enfants, non scolarisés, sont livrés à eux-mêmes et sous-alimentés en permanence. Leur unique distraction est le passage du train de 21 h 49 à quelques centaines de mètres de chez eux ; et le reste du temps, la contemplation des champs de maïs qui s'étendent à perte de vue.
Jusqu'au jour où déboulent pelleteuses et excavatrices : la modernité est en marche, le trou perdu va devenir une cité lacustre. Crane, rebelle et miraculeusement surdouée, est alors projetée dans une nouvelle vie qui la sauvera de la misère, mais la plongera aussi dans le mensonge et la solitude.
Rien de sordide dans cette histoire puissante. La plume nerveuse de Lucia Nevaï transforme l'étendue monotone des champs de maïs en un paysage lunaire ; de situations désespérées et de personnages horrifiants, elle pointe le saugrenu ; de l'abjection, elle fait naître l'attachement et la tendresse.
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