"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Officiellement, l'inspecteur Chen est toujours à la tête de la brigade des affaires spéciales; en réalité, il a été mis au placard. Le secrétaire Li fait pourtant appel à lui, ainsi qu'à son fidèle coéquipier Yu, car un tueur en série sévit à Shanghai. En quatre semaines, quatre victimes ont été frappées à la tête en pleine rue, à l'aube, par un mystérieux assassin. D'abord Peng, une aide de nuit à l'hôpital et après elle, un présentateur météo, une agente immobilière et une journaliste. À côté de chaque corps, un masque anti- pollution jaune... Faut-il voir dans ce détail un message contre la pollution atmosphérique endémique qui inquiète les citoyens ? Parallèlement, un groupe de militants écologistes, auquel appartient une amie de Chen, la journaliste Shanshan (cf Les courants fourbes du lac Tai), cherche à éveiller les consciences et à secouer le Parti : car si les plus riches s'équipent de purificateurs d'air ou fuient le pays, parmi le commun des mortels, cancers et maladies respiratoires se multiplient. Chen est convoqué par le camarade Zhao, ancien secrétaire du Parti à la commission de contrôle de la discipline, pour enquêter sur les activités du groupe.
Toujours en disgrâce, l'inspecteur Chen Cao n'est associé à l'enquête sur le tueur en série qui sévit à Shanghai qu'à titre de consultant. Il faut dire que les policiers chargés de l'affaire n'ont fait aucun progrès dans la recherche de cet assassin qui tue ses victimes au hasard et toujours au petit matin. Chen a donc été rappelé mais il n'aura guère le temps de se consacrer à l'enquête. De passage dans la ville, son mentor, le camarade Zhao, lui confie une mission de la plus haute importance. Il s'agit de la surveillance d'une influenceuse écologiste qui s'apprête à diffuser un documentaire sur la pollution qui sévit en Chine. De effet, à Pékin comme à Shanghai, les seuls à pouvoir respirer sont les nantis, bien pourvus en purificateurs d'air, quand le peuple, lui, souffoque sous un épais nuage mortifère. Pour Chen le choc est rude quand il découvre que celle qu'il doit surveiller n'est autre que la belle Shanshan avec qui il avait noué une tendre idylle lors de ses vacances au bord du lac Taï. Comme d'habitude, l'inspecteur principal va devoir ménager la chèvre et le chou, en laissant s'exprimer les écologistes sans desservir les intérêts du Parti.
Rien de nouveau sous le soleil, ou plutôt sous le ciel plombé de Shanghai. La Chine continue sa folle croissance et ne s'embarrasse pas de respect de l'écologie. Mais les temps changent et le peuple n'accepte plus béatement les diktats du Parti. Dans les hautes sphères, on truque les chiffres, on accuse les Etats-Unis de propagande anti-chinoise, mais les faits sont là, indéniables. On suffoque à Shanhai, les plus fragiles en meurent. Les activistes écologistes dénoncent les industriels et le Parti qui sacrifient la nature et la santé des chinois sur l'autel du profit et, malgré la censure, utilisent les réseaux sociaux pour lancer l'alerte. Pris entre son envie de protéger son ancienne conquête et sa loyauté au Parti, Chen louvoie mais saura tirer les marrons du feu, tout en dégustant la bonne cuisine shanghaienne et en déclamant des vers.
Encore une Xiaolong Qiu réussit un subtil mélange entre dénonciation des dérives du système chinois et évocations amoureuses des traditions et de la culture de son pays natal. Une lecture toujours savoureuse.
Shanghai ne peut plus respirer
Une chape de pollution, smog épais bourré de particules fines, recouvre la ville et provoque des décès prématurés.
A l'abri de leurs purificateurs d'air, les membres du Parti refusent l'évidence et les bulletins météo affichent toujours une qualité de l'air parfaite !
Chaque semaine un cadavre est découvert, un masque jaune à proximité.
Une militante écologiste prépare un documentaire dénonciateur.
L'inspecteur Chen est détaché de l'enquête pour meurtre pour mener l'enquête sur les agissements de l'écologiste ...
Avec son talent habituel, Qiu Xiaolong va nous entraîner dans les ruelles du vieux Shanghai où, aidé par son réseau d'informateurs gastronomes, il ne tardera pas à trouver les mots adéquats pour dénoncer la pollution ambiante et permettre à la vérité de voir le jour au travers de l'épais brouillard
Un tueur en série terrorise Shanghaï: trois meurtres en trois semaines, perpétrés aux aurores dans une rue passante. Au vu de ces circonstances surprenantes, Li Guohua, numéro 1 de la police de la ville, demande la collaboration de Chen Cao et de son équipier. En effet, à la veille de la session annuelle de l'Assemblée, il est impératif pour l'image du Parti de résoudre cette affaire de meurtres en série le plus rapidement possible. Pourtant, même modus operandi mais aucun lien apparent entre les victimes, issues de milieux sociaux complètement différents.
C'est alors que Zhao, puissant personnage, confie à Chen une mission des plus délicates: enquêter sur un groupe d'activistes écologiques devant se réunir secrètement à Shanghaï afin de mettre au point un plan d'action les mensonges du Parti concernant les effets dévastateurs de la pollution, dirigé par Yuan Jing, une blogueuse très suivie sur le net par des milliers d'internautes qui commencent à protester de plus en plus fort.
Mais les autorités chinoises, bien planquées à l'abri de leurs purificateurs d'air perfectionnés, refusent de voir la situation en face et les nombreuses maladies ou décès dus au nuage gris qui enveloppe six mois sur douze la perle de l'Orient. Pourquoi la Sécurité Intérieure prend-elle le relais de l'enquête menée par la police de shanghaïenne? Est-ce un piège savamment orchestré par les ennemis de Chen? A nouveau sur la corde raide, le talentueux policier se retrouve au centre d'une périlleuse partie d'échecs dont il se demande comment il va procéder pour en sortir vainqueur...Une intrigue très complexe grâce à laquelle le lecteur pénètre au cœur des rouages politiques du Parti qui fait la pluie et le beau temps d'une Chine en pleine mutation, qui oscille entre modernisme et traditions ancestrales, tout en suivant en parallèle l'enquête menée par Yu sur les meurtres en série. Peu de scènes d'action ou de descriptions dans ce polar intimiste dont le credo est de décortiquer les rouages de l'organisation sociale et politique, et de dénoncer l'ingérence étouffante et la propagande éhontée du Parti, jusqu'à nier les problèmes dus à la pollution.
Le +: Chine, retiens ton souffle montre des aspects de la civilisation chinoise, la gastronomie, les traditions, les habitudes vestimentaires, la littérature....Mais également des aspects moins valorisants telle que l'emprise du Parti sur tous les compartiments de la vie quotidienne, les institutions politiques : "Le Parti est capable de changer la loi et de nous reprendre nos biens à tout moment." (Page 99), les machinations qui oblitèrent le fonctionnement de la police et de la justice du pays: "L'acharnement avec lequel Chen avait défendu son indépendance judiciaire dans le cadre d'une enquête sur un prince rouge et son refus d'obéir aux directives supérieures avaient profondément irrité certaines huiles du Parti." (Page 18).
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